TQS et l’erreur humaine

Tenez, un communiqué émis aujourd'hui par TQS…

TQS PRÉSENTE SES EXCUSES À LA FAMILLE ET AUX PROCHES
DE ROBERT BOURASSA AINSI QU'AUX TÉLÉSPECTATEURS

Montréal, le 3 octobre 2006. Hier soir, sur les ondes de TQS, la chef d'antenne du Journal Minute de 21 heures, Sophie Vallerand, a rappelé aux téléspectateurs la participation de la fille de l'ancien premier ministre du Québec, Michelle Bourassa, à l'émission DUTRIZAC diffusée à 22 heures. Au moment de conclure cette manchette, elle a malencontreusement commis un lapsus en référant à la maladie à l'origine du décès de l'ancien premier ministre du Québec, M. Robert Bourassa.

En ce jour du 10e anniversaire de la mort de M. Bourassa, Sophie Vallerand a corrigé son erreur involontaire dès la première occasion, soit lors de la première manchette suivante, à 21 h 59, en précisant aux téléspectateurs que l'ancien premier ministre était décédé d'un cancer de la peau.

La direction a par la suite rencontré Mme Vallerand qui a reconnu son erreur et qui, tout comme le réseau, tient à s'excuser très sincèrement auprès de la famille et des proches de M. Bourassa, de même que des téléspectateurs.

On accepte les excuses de TQS. Pas de problème. L'erreur est humaine.

Mais je vis un dilemme.

En ma qualité de journaliste, et pour le bénéfice de mes lecteurs, devrais-je mentionner ici la maladie qu'a -faussement- prêté Sophie Vallerand à Robert Bourassa?

Je connais la réponse. Vous la connaissez peut-être aussi.

Mais la maladie en question est absente du communiqué.

Pourquoi? Par respect pour la famille? Pour éviter de faire d'un simple lapsus une rumeur persistante?

D'ailleurs, je vous pose la question: si la direction de TQS n'avait pas émis de communiqué pour s'excuser publiquement pour un simple lapsus, l'anecdote se serait-elle retrouvée dans les journaux (car c'est ce qui arrivera demain, soyez-en sûrs)?

D'autre part, je crois fort qu'une fois dans les journaux, bien des journalistes n'auront pas mes scrupules et nommeront la maladie malencontreusement associée à M. Bourassa…

Et si les paroles s'envolent, les écrits restent…

Si j'étais TQS, j'émettrais immédiatement un communiqué pour m'excuser d'avoir émis un communiqué qui s'excuse d'avoir commis un lapsus en ondes…