Mes commentaires sur le pitch de vente du nouveau magazine MOI & cie, créé autour de la personnalité de Patricia Paquin (à la manière du magazine d'Oprah Winfrey aux États-Unis).
Le magazine Moi & cie souffle un vent de fraîcheur sur le marché des magazines au Québec. Magazine pratique totalement réinventé, Moi & cie s'affirme comme le magazine le plus complet et le plus utile pour faciliter la vie quotidienne de toutes les femmes du Québec.
C'est vrai que c'est complètement nouveau comme concept [touche de sarcasme]. Révolutionnaire même. Rien -mais alors là absolument rien- à voir avec Coup de pouce, Châtelaine, Clin d'oeil, Madame, Loulou, Chocolat ou tout autre magazine féminin de supermarché…
[Moi & cie] aborde dans le plaisir tous les centres d'intérêts des femmes: mode, beauté, santé, déco, famille, vie culturelle et bien évidemment l'univers de la table.
C'est ce que je disais: décidément original. On voit que les éditeurs ont clairement décidé de sortir des sentiers battus.
Sérieusement, c'est n'importe quoi.
Misère! Y a-t-il quelqu'un dans l'univers du magazine québécois qui a ne serait-ce qu'une once d'imagination? Ce magazine, comme d'autres lancés récemment, m'apparaît comme être rien d'autre qu'une régurgitation de ce qui existe déjà au Québec.
Le monde des magazines au Québec est d'une tristesse.
N'en déplaise à Moi & cie, le seul nouveau magazine lancé au Québec au cours des dernières années qui peut utiliser l'expression "vent de fraîcheur" pour se décrire, c'est Urbania.
Pas étonnant qu'environ le tiers des magazines vendus en kiosque au Québec sont importés… Le message me semble clair: le tiers des consommateurs trouvent les magazines internationaux plus intéressants.
Qu'on me comprenne bien: je ne trouve pas tous les magazines féminins foncièrement mauvais. J'écris pour certains d'entre eux. Je trouve qu'il y en a trop, c'est tout. Du coup, la diversité en prend pour son rhume. Personnellement, si j'entends encore une fois les mots "shopping", "tendance" et "chou comme tout pour l'automne", je ne réponds plus de moi-même…
Ça vous va ti comme solution. ( Blague )
Car je m’en voudrais d’être plate, vous semblez assez exascerbé comme c’est là.
Pour ma part en terme de magazine, bien que je sois une femme, jamais je n’en achète. J’aime mieux les magazines qui ont des grands dossiers sur la planète ou sur les recherches médicales. Québec Science, Géo, Science et vie.
Pas que je n’aime pas la féminité,loin de là. Mais tant qu’à lire autant que ça m’apporte.
C’est vrai qu’on insulte un peu beaucoup les femmes en limitant leurs centres d’intérêt à « mode, beauté, santé, déco, famille, vie culturelle et bien évidemment l’univers de la table »
(Tiens pas le sexe… ça doit être compris dans « l’univers de la table », du fauteuil, de la laveuse à spin…)
Est-ce qu’on rentabiliserait un magazine masculin en énumérant ainsi d’autres « champs d’intérêt » stéréotypés: le moteur à combustion interne, l’armement, les maillots de bain de l’autre sexe, la bièere, les viscissitudes du sport organisé, les placements, la danse-contact, les $#*&!% de pensions alimentaires et, bien évidemment, « l’univers de l’informatique »…
Hm… pas sans madames tout nues à toutes les trois pages…
En fait, les magazines à distribution de masse sont définis et limités à l’avance par les intérêts de publicitaires traditionnels. Qui ne financent pas encore, par exemple, un magazine sur Femmes et environnement (www.weimag.com) et qui couperaient vite les vivres à un magazine féminin qui commencerait à brasser le moindrement la cage — Benoïte Groult (qui a dirigé « F Magazine ») nous le rappelait en ville il y a deux semaines.
Il faudrait leur dire que les femmes lisent de plus en plus autre chose.
Je me demande régulièrement ce qui est le plus mystérieux : les femmes ou les magazines qui leurs sont destinés.
Être une femme, je ferais régulièrement des ictus terribles en attendant de payer mon épicerie. Quand je veux niaiser ma blonde, je lui dis qu’elle devrait s’en tenir au ménage, à la cuisine et à s’acheter du linge. Alors, elle se fâche. Plus tard, je la rejoins dans le lit et elle est en train de feuilletter son Madame d’Aujourd’hui Plus avec plaisir.
La femme se retrouve-t-elle réduit à un paquet de stéréotypes lorsqu’elle est « encanné» dans un magazine féminin ou devient-elle plutôt plus émancipée du fait qu’elle accepte ces choses qu’elle aime, mais que l’idée d’être une femme-moderne lui empêche d’apprécier ouvertement?
La femme-moderne doit être forte et se doit de se libérer des choses que sa grand-mère a dû faire pendant que Monsieur se la coulait douce en trayant le foin et en plantant tomates et moutons. Interdit alors pour elle d’aimer la cuisine, le ménage et le potinage. C’est ici qu’intervient la soupape à féminité, la valve à estrogène qu’est le magazine féminin.
On le lit pour se détendre, parce que « quand on se casse trop le coco, on se ramasse avec le jaune dans les oreilles ». On le feuillète en feignant de ne pas vraiment regarder les vêtements et les coupes de cheveux. On découpe les recettes même si, en tant que femme-moderne, on aura jamais le temps de les faires.
Au bout de tout ça, j’imagine qu’on sent qu’on a bravé un interdit, qu’on a repoussé les limites de la société qui nous oppresse, qu’en tant que femme, nous avons enfin le droit d’exister.
Remercions par conséquent le magazine féminin de permettre à des millions de femmes de se libérer chaque jour du joug écrasant de la société, de les empêcher d’exploser sous la pression et de donner à nous, les hommes, quelques minutes de tranquilité pour lire NOS magazines sérieux comme le Summum, le FHM, le Sport Illustrated et le magazine officiel du fan club des C
Vous avez oublié le magazine Playboy. M. Martineau l’a dit, il y a de très bons textes.
Pour le reste vous feuilletez en feignant de ne pas vraiment regarder les vêtements ( quand il y en a ) et les positions.
Ça me rire que voulez-vous.
Si les magazines féminins québécois se vautrent dans le convenu et les clichés, c’est parce que leur lectorat en redemande ! Je travaille dans un environnement habité principalement par des femmes, et j’avoue que ce monde rose bonbon me déroute souvent. La gonzesse normalement féminine que je suis a souvent le sentiment de nager totalement à contre-courant.
Je ne me maquille pas, je ne vais jamais chez le coiffeur, la mode m’indiffère, je cuisine peu, les potins m’emmerdent, je ne regarde pas la télé. Les seuls magazines que j’achète sont reliés à la musique et à l’informatique. Ici, dans la salle du personnel, les Loulou, Échos Vedettes et autres La semaine s’empilent dangereusement. Pensez-vous que mes collègues les choisissent parce que la presse québécoise ne leur offre rien d’autre ? Non, elles adorent ! Le midi, elles parlent cuisine, maquillage, parfums et éducation des enfants. Ces magazines en font autant.
Bien sûr, toutes les femmes ne s’y reconnaissent pas, mais elles sont certainement moins nombreuses que celles qui composent le lectorat des magazines féminins. C’est tellement chou comme tout pour l’automne. Ça parle de shopping, c’est hyper tendance 😉