Une autre bonne nouvelle pour la diversité en matière d'information…
Lu dans le bulletin hebdomadaire de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ):
Fin des critiques de cinéma maison aux Hebdos Quebecor
Quebecor a fait parvenir la semaine dernière une note à ses journaux hebdomadaires leur demandant de cesser de produire leurs propres critiques de cinéma. Ils doivent publier à la place les critiques disponibles sur le site Canoë commun aux divers médias Quebecor.
Cela n'a aucun rapport, mais je cite tout de même une ligne écrite par le patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, dans une lettre au Devoir parue le 11 octobre dernier.
L'organisme réglementaire [CRTC] doit lever les contraintes qui empêchent les diffuseurs privés de réunir toutes leurs forces afin d'offrir une information plus diversifiée et de meilleure qualité.
Définition d'"information diversifiée et de meilleure qualité"?
Hum. Si j'en juge par le dernier geste de Quebecor concernant ses critiques de cinéma, c'est: "permettre aux différents médias d'un même groupe de publier les mêmes informations."
Bien oui. Tellement évident.
Québecor se tire dans le pied une fois de plus. À force de se canarder les orteils, l’empire finira bien par attraper la gangrène !
Ainsi, ceux qui sont allergiques aux critiques formatées (dictées peut-être par les maisons de production, ce qui ne me surprendrait plus de la part de Péladeau Inc.) iront lire le Voir, les autres journaux encore sérieux ou fouineront sur le Net.
Une seule critique pour l’ensemble des médias de Québecor = un seul journaliste à payer. Nous savons tous que l’empire Québecor est tristement pauvre.
Et si le même communiqué finit par circuler pour les critiques de disques, ICI deviendra le catalogue d’Archambault.
C’est pas déjà fait pour le ICI? depuis le passage à la couleur, ça sent le Québécor à plein nez.
Je suis réellement déçu. Moi qui comptait sur le commerce, la recherche de profit et le capitalisme pour m’assurer une information toujours meilleure, de qualité, diversifié et indépendante.
Je dois être naïf.
J’ai tenté de signaler cette nouvelle sur le blogue de Pat Lagacé, qui casse du sucre sur le dos des syndicats aujourd’hui – « Taloche aux cols bleus » – h**p://pat.blogue.canoe.com/2006/10/18/taloche_aux_cols_bleus#comments – mais mon message a été censuré.
Québécor c’est comme une plaie d’Égypte.
Sa programmation généraliste est en réalité une profusion de produits bas de gamme nivellés au plus bas dénominateur commun.
De plus, grâce à la convergence, on nous assomme littérallement de promotions indigestes pour des produits qui frisent l’insignifiance.
Et enfin, grâce à son contrôle de l’information, l’empire peut valider son marché aux puces à en faisant la première pas de ses journaux et de ses magazines.
Cette décision concernant la censure des critiques, au profit de celle qui aura été approuvée au rayon des pots de vins lui assurera d’autres revenues non déclarés.
Et le bon peuple de gober cette merde, parce qu’il aura lue que la critique était bonne dans ces journaux à potins. Bravo Pédalo !! Comme il est facile d’influencer les simples d’esprits.
Non, ce pas finit, c’est rien qu’un début…
Bien sûr, l’empire Québecor continuera de conserver bien des ouailles au bercail. Mais j’espère que nous sommes de plus en plus nombreux à boycotter d’une certaine manière l’usine à Péladeau parce qu’on en a ras le pompon de la médiocrité dont elle saupoudre la culture québécoise.
Ras le fion d’avoir à se farcir des pubs pour Archambault avec sa facture de Videotron. Ras la moumoute de voir la Une du Journal de Montréal squattée par des staracadémiciens bidons alors que ce canard ne parle jamais d’artistes hautement plus talentueux, mais qui ne font pas partie des poulains qui chient de l’or dans l’écurie de Québecor.
J’achète de moins en moins de disques chez Archambault. Je préfère les commander ailleurs sur Internet que d’alourdir les poches de PKP. Je ne lis pas les journaux de Québecor (de toute façon, la qualité y est si minuscule qu’il faut une loupe pour la voir). Et je fuirai Vidéotron dès qu’un autre fournisseur m’offrira un service Internet potable et moins cher.
Si nous voulons que Québecor cesse de nous prendre pour des pignoufs, si nous voulons freiner sa volonté de gagner du fric en se foutant royalement de ses clients et de son lectorat qu’elle abrutit, de ses journalistes qu’elle bride, la solution est simple. Boycotter Archambault, Le Journal de Montréal, Videotron…