Sébastien Delorme, tête d'affiche du 7e round, dans le Journal de Montréal ce matin, commentant la piètre performance de sa série, devant la téléréalité Occupation double…
Sébastien Delorme est déçu de sa société, de son peuple. Il se garde bien de blâmer le choix de case horaire de Radio-Canada. «Ce n'est pas ma job. Ils savent ce qu'il faut faire», dit-il à ce sujet.
Mais devant la popularité monstre de la téléréalité, il s'avoue flabergasté et même inquiet. «Si la masse populaire regarde des émissions de cet acabit-là et que c'est ça qui fait vibrer le monde, je ne crois pas qu'en tant que peuple, on aille très loin…» lâche-t-il.
Pas chanceux Delorme…
Je l'ai interviewé une fois. Un gars vraiment, mais vraiment sympathique. Il avait apporté son petit gars à l'entrevue. Le petit pétait pendant que papa parlait au journaliste. C'était pissant. Il m'a donné un lift jusqu'à chez moi après. Sympathique, je vous dis.
Mais bon. Pas chanceux Delorme, dis-je. La dernière fois qu'il a été en tête d'affiche, c'était dans Radio. Une série qui a aussi connu une carrière catastrophique. Et voici Le 7e round.
Dans le fond, je le comprends tellement d'être décu.
Mais de là à accuser le "peuple québécois" de twits, il ne faudrait pas non plus exagérer.
C'est toujours rien que de tévé qu'il est question ici. Rien d'autre. Son show n'a pas pogné. Point.
Autrement, le monde continue de tourner. Et le peuple continue d'avancer.
Si on était méchant, on pourrait lui dire que, des téléséries et des téléromans, si c’est ça qui fait vibrer le monde, on ne croit pas qu’en tant que peuple, on aille très loin.
Le problème n’est pas la télé-réalité… La télé n’est que le reflet de ce que nous sommes. Par contre, elle montre clairement que cette même société est malade. Non pas parce qu’elle focuse sur le divertissement, mais plutôt parce que les gens préfèrent carburer à de la fausse réalité très superficielle, plutôt que de se régaler de fiction inventive, différente de leur vie de tous les jours et faisant plus appel à leur imagination qu’à leur émotivité.
Le choix de téléspectateur en dit long sur les standards qu’il recherche dans ses choix de consommation.
La très pathologique popularité de la télé-réalité, montre clairement que le spectateur moyen se réjouit de se contenter du bas de gamme. Pourquoi lui offrir plus ?
Delorme a raison plutôt deux fois qu’une.
Ça vous fait chavirer, vous, une série sur le monde de la boxe écrite par une femme?
Vous trouvez ça réaliste, vous, une série qui met en vedette, encore une fois, une héroïque et déterminée jeune femme qui cherche à s’affirmer dans un rôle traditionnellement masculin?
Bon sang, une fille de 25 ans dans le rôle d’un manager de boxeurs! Qui va prendre ça au sérieux?
Michelle Allen obtient régulièrement du financement pour produire de telles absurdités. Les absurdités écrites par Michelle Allen sont systématiquement boudées par le public. Pensez à Lobby ou Au nom de la loi.
Se pourrait-il que le public ait envie tout simplement de se divertir en regardant une bonne histoire, plutôt que se faire constamment sermonner sur l’importance d’accorder une plus grande visibilité des femmes dans des milieux non-traditionnels et patati et patata et turlututu…
Se pourrait-il que le public n’en ai rien à cirer à la télévision des pôôôvres femmes victimes de notre affreuse société patriarcale?
C’est pour ça que j’écoute Kojak et pas toi, Sébastien.
Le 7e round ne fait pas partie des téléromans que je regarde, et j’en regarde quelques uns. Je trouve ça dommage parce j’aime bien Sébastien Delorme. Mais le monde de la boxe ne m’intéresse pas. Pas plus que ne m’intéresse les vraies fausses téléréalités genre Occupation Double et Loft Story. Comme si tout n’était pas programmé. Sans la qualité d’interprétation.