BloguesAngle mort

J’ai des doutes…

Le site Technorati recense désormais plus de 57 millions de blogues. Mais il y a plus:

-La blogosphère double à tous les 230 jours;

-Près de 100000 blogues sont créés chaque jour;

-Les blogues jouent un rôle important dans les débats touchant les événements important de notre époque (comme le démontre le graphique ci-dessous).

Voir l'analyse ici.

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Ce mois-ci dans le magazine Infopresse, Marie-Josée Gagnon, qui signe la chronique RP (pour "relations publiques") pose la question: "To blogue or not to blogue"?

Car les experts en relations publiques engagés par les gouvernements ou les grandes entreprises pour "contrôler" ou "communiquer" le message officiel de leur employeur commencent un peu à paniquer…

[…] Le citoyen-consommateur s'exprime, s'édite, socialise, prend le contrôle du message au moyen d'un média facile d'accès. Parallèlement à cette prise d'initiative, il fait de moins en moins confiance aux gouvernements, aux grandes entreprises et aux médias de masse. Le voisin, l'expert indépendant ou le groupuscule a désormais beaucoup plus d'influence sur lui que n'importe quel porte-parole officiel.

Que devraient faire l'industrie des relations publiques, selon Mme Gagnon? Foncer "en douceur" dans la blogosphère…

[…] en lançant un blogue d'entreprise à l'interne, en prenant nous-mêmes part à des conversations dans la blogosphère. Bref, il faut à tout prix expérimenter cette réalité pour arriver à la comprendre et à en tirer le meilleur parti.

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Ça me fait penser. J'ai appris récemment des choses sur l'avenir des relations publiques en ligne qui me donnent froid dans le dos.

Imaginez, par exemple, un article publiée sur Cyberpresse ou une entrée dans ce blogue. Bientôt, un espace publicitaire textuel pourrait être vendu à des entreprises afin qu'elle puisse "donner "l'heure juste" à propos de l'article que vous êtes en train de lire".

Un exemple fictif: un article sur Cyberpresse portant sur l'éthique de Wal-Mart en matière de relations de travail.

L'article est informatif, mais un peu critique tout de même. Intercalé entre deux paragraphes, vous pourriez donc retrouver un petit hyperlien (payé par Wal-Mart) qui vous permettrait de lire la position officielle de Wal-Mart sur la question.

Parions que vous ne retrouverez pas le même hyperlien payé par le syndicat des employés de Wal-Mart…

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Internet et les blogues fournissent une quantité, une foultitude de points de vue. Certains stupides, d'autres brillants, d'autres étant carrément de la désinformation.

En bout de ligne, peut-on se faire une opinion plus éclairée sur un sujet X, Y ou Z?

J'en doute.

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Le doute. C'est en investissant des milliards pour semer le doute dans l'opinion publique quant aux dangers de la cigarette que l'industrie du tabac a réussi à minimiser les dangers de la cigarette pendant près de 50 ans.

Or, le commerce du doute existe encore et plonge le monde dans un certain immobilisme.

On doute de tout. On ne prend position sur rien. L'opinion publique change de cap comme elle change de chemise. On a trop d'infos. On ne sait plus qui croire.

Alors on ne bouge pas.

Tristement, j'ai l'impression qu'avec les blogues, on n'a pas fini de douter.

C'est sain, le doute. Mais peut-on trop douter?