C'est le congrès de la Fédération professionnelle des journalistes qui commence aujourd'hui. Le gros pow-wow de l'année. Si vous voulez organiser un coup d'éclat et être certain d'obtenir une bonne couverture médiatique, c'est le congrès qu'il faut viser.
Cette année, le thème du congrès est le "Far Web". On se questionnera sur Internet et les changements qu'imposera ce nouveau média sur le monde de l'information.
Elle vaut ce qu'elle vaut, mais j'ai ma petite théorie futuriste là-dessus. À mon avis, Internet ne fera pas disparaître les autres médias. Il les transformera.
Ainsi, pour la couverture quotidienne et immédiate des événements quotidiens, Internet sera le média idéal. Avec de la vidéo en ligne, des informations mises à jour instantanément, il remplacera à merveille les CNN de ce monde et l'actualité des quotidiens.
Les quotidiens, quant à eux, qui se seront fait voler leurs "scoops" par le Web, commenceront à imiter davantage les magazines. Ils garderont un minimum de couverture quotidienne pour publier de plus en plus de "dossiers" plus touffus sur des sujets pas nécessairement liés à l'actualité de la veille. La Presse, avec ses multiples cahiers thématiques, entre clairement dans cette tendance.
Les magazines d'information (faisons exception des p'tits hebdos z'artistiques), qui se verront de plus en plus imités par les quotidiens, chercheront eux aussi leur place dans ce nouveau paysage médiatique. Ils la trouveront dans la spécialisation. De nombreux magazines papier mourront, les survivants couvriront des domaines de plus en plus précis, propres à toucher des lecteurs de plus en plus ciblés (par groupes d'âge, d'intérêts, etc.).
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En passant, je vous suggère le texte sur l'avenir de la télévision en 2007 dans le magazine The Economist édition spéciale "The World in 2007". Le titre est révélateur: "The web is a serial killer – And television's next".
Steve, pardonnez-moi si je vous tape sur le pompon avec mon petit cours de français à deux balles, mais ça me hérisse le poil qui me tapisse le corps de lire encore et toujours cet horrible anglicisme qu’est médium véhiculé à tout-va au Québec. Si vous vous y mettez vous aussi, je sors ma boule de cristal, je touille mon marc de café et je vous prédis que vous allez faire des émules.
Voici ce qu’en dit l’Office de la langue française :
En français, dans le terme média d’information, le mot média, qui prend un accent aigu, est un nom singulier qui s’écrit médias au pluriel (médias d’information), alors qu’en anglais, selon l’usage emprunté au latin, on utilise plutôt la forme media au pluriel (news media, information media) et la forme medium au singulier (news medium, information medium).
Le terme médium d’information est inapproprié en français parce que celui-ci n’a pas retenu, comme l’a fait l’anglais, le modèle latin qui oppose la forme du singulier medium à celle du pluriel media.
De plus, le mot médium a déjà plusieurs significations en français, dont celle de « personne dont on pense qu’elle peut servir d’intermédiaire entre le monde des vivants et celui des esprits des personnes défuntes ».
Le terme organe d’information est souvent utilisé pour désigner le média qui sert à exprimer les opinions d’un groupe ou d’un parti.
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Merci d’en tenir compte la prochaine fois et de ne pas trop m’en vouloir…
Intéressantes,ces visions futuristes.
Moi c’est le terme « dossiers » qui me fait tiquer.
Le journaliste,moins prisonnier de la « nouvelle »
sera-t-il pour autant mieux équipé pour « fouiller »
ses dossiers.
J’entends par là moins accro à son dossier de chaise
et davantage porté à aller à la source,aux différentes
sources qui alimentent son devoir d’informer.
Un journaliste, »on the road »,comme le faisait Foglia,
dans ses bonnes années.
CNN est un exemple intéressant,à cet égard.
Les journalistes,même les « anchor »,les lecteurs de
nouvelles,ne sont pas cantonnés dans un seul rôle.
Ils se déplacent et vont partout sur la planète.
Ils doivent couvrir toute la palette de ce métier.
Le même journaliste,vous le verrez en Irak,avec les soldats,en commentaire à Washington la semaine suivante
lors d’une conférence de presse du président,plus
tard sur les lieux d’un désastre naturel,en Asie,etc..
Internet enlève les « scoops »?
Grand bien lui fasse.
Mais c’est insuffisant.
Rien ne vaut la présence d’un être humain sur le terrain,
qui vous dit:
« Voyez,je suis ici,et il vient de se passer ceci… »
J’ai alors la certitude d’habiter une planète aussi
fragile que les humains qui la polluent,pas d’être
habité par une machine qui me conforte dans mon
impuissance…et ma paresse.
Merci d’avoir corrigé 😉
La loi du plus fort. Pourvu que ce qu’il restera, sera à l’image de ce qui nous ressemble et rassemble le plus.