Récemment, un magazine m'a commandé un texte sur La Job, cette nouvelle série qu'Anne-Marie Losique était venue promouvoir hier à Tout le monde en parle.
J'ai poliment refusé. Car contrairement à la plupart de mes collègues chroniqueurs télé, j'ai trouvé La Job d'un ennui mortel. Suis-je fou? Enfin, je n'en ai vu qu'un seul épisode…
La Job, c'est l'adaptation québécoise de la série britannique The Office. D'autres adaptations de la série ont été faites en France et aux États-Unis. Le concept? Un faux documentaire tourné dans les bureaux beige d'une compagnie de papier.
Tout l'humour de The Office était basé sur les lourdeurs, les malaises, les silences. Dans sa version britannique, c'était drôlement efficace. J'ai passé des heures bénies à me bidonner devant l'épouvantable patron David Brent (Ricky Gervais). J'en redemandais.
Or, je dois le dire, quand j'ai vu La Job, je n'ai pas ri une seule fois.
Que s'est-il passé? La réalisation est pourtant bonne, les comédiens sont excellents, les textes aussi. Mais j'ai l'impression que l'humour de The Office n'est pas un humour naturel au Québec. En bref, ça sonne faux.
Ce qui ouvre la porte à un grand sujet que je me promets d'explorer: la dure mondialisation de l'humour.
À moins que l'on parle d'humour adolescent prout-prout du genre Borat, il me semble que l'humour est tellement quelque chose d'inscrit dans une culture en particulier qu'il s'adapte mal à d'autres cultures.
Enfin, qu'en pensez-vous?
Je trouve ça étrange, moi, de vouloir revenir du travail, se faire un souper, s’asseoir confortablement dans son salon et… écouter une émission qui parle des relations humaines étranges au travail!
Non, mais n’avez-vous jamais rêvé que vous étiez dans ce foutu bureau, en plus?!? Imaginez! c’est atroce: vous avez passez huit heures à vous faire chier dessus par le directeur du centre d’appels, les coordos paniquent et vous épient constamment, les programmeurs déconnent et ne parlent pas le français (et y’en a même un, bouleau noir, qui baragouine l’anglais, en plus!!!), les employés sont démotivés, trop stressés, irrespectueux, déconcentrés, dépressifs, excessifs, mal payés, trop payés, pas assez beau, trop sexy, les répondants rappellent au centre d’appels se plaindre qu’on les a dérangés, ils ne savent pas pourquoi, ils ne savent pas le nom de l’employé (et même s’ils le savaient, vous leur avez conseillé de ne pas utiliser leur vrai nom)… bref, c’est de la put… de folie!
Finalement, il est 22h30, vous sortez enfin du bureau où vous êtes entré en début d’après-midi le dos complètement barré par le stress, le café avait un goût de merde et les chips au bbq étaient « sold out » pendant le semblant de pause que vous avez réussi à prendre alors que plus personne n’étaient dans la cuisine pour vous aider à relaxer en discutant d’un sujet banal d’actualité.
Chez vous, seul, vous mangez sur le bord de la table de cuisine. Ce qui joue à la télévision à cette heure-là donne le goût de se suicider. Vous êtes incapable de vous concentrer plus de deux minutes sur le super roman que vous venez tout juste d’acheter et vous vous mettez à braîller en silence parce qu’un sans dessein de collègue a acheter le même que vous et s’amuse a vous vendre les punchs avant que vous ayez eu le temps de les lire…
Finalement, vous vous couchez, sur le dos, sur le côté, rien n’y fait, c’est l’enfer… et puis vous dormez… et rêvez que votre directeur vous congédie en criant.
Le problème que j’ai avec la job, c’est que d’après les extraits que j’ai vu, c’est qu’ils n’ont qu’adapté le texte britannique en français avec des références culturelles d’ici. Ce qui rend The Office aussi ennuyant que la version française (le bureau).
Peut-être que c’est parce que j’ai déjà vu la version original que je suis déçu de voir qu’ils ont refait la même chose. Selon moi, une adapdation peut faire beaucoup plus que ça, le concept du mockumentary est très intéressant. Je ne peux pas croire qu’il n’y a pas de scénariste au Québec qui est capable de travailler là dessus et de pouvoir faire une version plus originale pour ici.
C’est ce que j’aime de la version américaine. Ils ont repris le contexte, les relations entre les personnages et ils ont ensuite créé quelque chose de différents de la version britannique. L’humour y est différent. Ils ont déjà 40 épisodes de fait, et ça ne sent pas encore le réchauffé.
Peut-être que c’était possible avant de prendre une émission étrangère et de la traduire en une autre langue sans que personne ne connaisse l’originale. Sauf que les dvd de the office sont en circulation depuis plus de 2 ans et il y a quand même beaucoup de personnes qui les ont vu et qui risque d’être déçu de revoir la même chose à radio-canada. C’est peut-être pour ça que TVA ne se donne plus la peine de faire une programmation originale, beaucoup plus facile de doublé des émissions américaines cheap afin de confondre les auditeurs entre TVA et shopping TVA. Mais ici je m’éloigne.
l’émission le Grand Ménage à Canal Vie. Non mais on a déjà de la misère à se taper le nôtre, une job de bras. D’ailleurs on sait très bien comment le faire, pas besoin de leçon en plus.
Je ne vois aucun intérêt pour la chose. Idem pour la Job. Je pense que M. « STEVE » Boudrias l’a très bien exprimé.
Quand on nous a montré un extrait de La Job à l’émission de Guy A., j’ai trouvé ça pas pire. Bon, je n’étais pas crampé, mais quand même, ça n’avait pas l’air mauvais. Les comédiens ont l’air de bien faire « la job ». Reste à voir si on va se tanner. Comme avec Caméra Café. Au moins, ici, François Avard s’est occupé de l’adapter et Courtemanche le réalise. À suivre donc.
Vous ne pouviez faire le texte que si vous aviez aimé l’émission?
Qu’est-ce qui vous empêchait d’en faire une critique négative?
Ce sont des choses qui arrivent souvent et c’est normal. Les rédacteurs en chef de magazines ont souvent une idée précise de l’angle qu’ils souhaitent donner à leurs textes. « Donnes-y un ton positif! »
Dans ce cas-ci, on me demandait d’écrire des choses avec lesquelles je n’étais pas d’accord. J’ai simplement dit: « Non merci, donnez-le à quelqu’un d’autre! »
C’est mon nom qui coiffe l’article. Si je ne suis pas capable de défendre mon texte, c’est un peu comme de l’auto-trahison.
Je vais me souvenir de ça la prochaine fois que je vais lire un article commandé par la même personne…
Coudonc, c’est moi ou si des journalistes de ton étoffe sont rares, voire inexistants?
Merci de faire honneur à ton métier, d’être intègre jusqu’au bout. Tu es un exemple à suivre.
J’aimerais rajouter que certains types d’humour ne se traduisent pas, ou du moins difficilement. Je pense entres autres à Monty Python.
Je n’ai pas écouté la Job mais l’extrait que j’ai visionné qu’on nous a montré à Tout le monde en parle me semblait, bof! plus qu’ordinaire…et puis l’humour à la British fait chambre à part.