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Petit poème sans rancune d’un papa technicien

 
Serge Postigo, tentant ici de ressembler à José Bové.

Retranscription du fort joli poème qui a valu à l'animateur Serge Postigo une ovation, tantôt, au Gala des Gémeaux…

Petit poème sans rancune d'un papa technicien

Mes enfants, mes trésors
Votre père, grand et fort
Fait maintenant pour de bon
De la télévision!

Un acteur je ne suis
Producteur, encore moins
Mais je fais moi aussi
Partie d'elle néanmoins

J'y arrête le trafic
Et prépare le café
Y contrôle le public
En curieux amassé

Grâce moi, j'ose à croire
Sans aucune vanité
Il raconte cette histoire
Des détails délestés

Bref, tout fier que j'étais
De leur montrer enfin
Que mon nom paraîtrait
Au générique de fin

Nous étions, ma famille
Entassée au salon
Attendant tous fébriles
La fin de l'émission

Le mot "fin" apparut
Et le temps s'arrêta
L'heure de gloire est venue
Ils seront fiers de papa

Je leur dit, excité
"Regardez bien l'écran!
Vous verrez qu'en télé
nous sommes tous importants!"

Puis soudain, sans prévenir
Les noms passent, comme un train
Le chien jappe, on se tourne
Quelle ne fut ma surprise au retour en avant
De constater que, au moment où les noms sont inscrits
L'écran est scié en deux et les noms tous petits?
Et pendant le moment où j'essaie malgré tout de leur montrer mon nom avec mon doigt
Un homme, bien habillé, et qui n'y est pour rien, parle de son émission…

Oui, mais passe le train,
avec les noms dedans!
Il est loin, puis soudain, apparut comme le jugement dernier
Le décret absolu de la publicité…

De nouveau s'arrêta le temps, pourtant pressé
Mes enfants, dans leurs bras, m'ont gentiment serrés
Et je suis resté là, à me dire comme un con:
"Sommes-nous tous importants, pour la télévision?"

Messieurs dames importants, au coeur des décisions,
Le générique aussi est part de l'émission.
Si vos noms au début pour vous sont gratifiants,
Les nôtres à la fin laissent des traces aux enfants…

 
José Bové, qui n'a vraiment rien à voir dans toute cette histoire…