C'est trop. Faut que j'avoue quelque chose de terriblement honteux.
Je suis amoureux de Sylvester Stallone.
Je le trouve beau, je le trouve puissant. Quand j'étais jeune, je le dessinais. Je voulais être comme lui. Parce que lui c'est un homme, un vrai. Le genre de superhéros que tous les petits garçons ont d'enfoui à l'intérieur d'eux-mêmes.
Allez-y, riez. Je m'en sacre!
Sachez que dans mon quotidien, je suis on ne peut plus normal. Un gars fréquentable. Un bon petit nord-américain hétéro qui paie ses taxes, qui sort son recyclage le jeudi et qui s'épile les sourcils. Un gars comme vous et moi, finalement.
Mais j'aime Sly.
Or, même si tout mon être rationnel me dit qu'il est absolument ridicule, voire pathétique, que Rocky remonte sur le ring une dernière fois alors qu'il a 60 ans. Même si toute ma lucidité me hurle que ce film est d'un grotesque, qu'il n'a pas le début du commencement d'une once de crédibilité.
Ben je vais aller le voir pareil.
Et ça, Sylvester Stallone le savait en faisant son futur navet. Parce que, croyez-le ou non, des amoureux irrationnels comme moi, il y en a des millions…
Gagas de Sly, sortez du placard!
Je vais dire quelque chose de notable chez Sly: ce que j’adore chez Sylvester Stallone, c’est le fait qu’il est à l’origine de ces deux personnages cinématographiques les plus marquants: Rocky et Rambo.
Rocky, j’aime beaucoup, mais uniquement le premier. Uniquement parce que le underdog perd. Parce que dans le film original, la logique sportive de la boxe de cette époque – complètement dominée par les blacks dans la section poids lourd depuis des lustres -, est respectée.
Parce que dans la défaite, Rocky devient plus noble, plus « beau », plus émouvant. Parce qu’il est un effort immense qui se tend vers les plus hauts sommets et qu’il perd, malgré tout, au bout du compte. Mais comme dirait le personnage joué par Paul Newman dans « The color of money »: parfois, quand on gagne, on perd; et parfois, quand on perd, on gagne…
Et c’est cette figure de gagnant qui échoue en conquérant l’amour d’une foule hostile à sa présence qui m’a le plus ébloui.
Pour ce qui est de Rambo, je crois le plus sérieusement du monde que ce film est le meilleur film fait sur la guerre du Vietnam. Sans farces. Oubliez « The deer hunter », « Platoon », « Full Metal Jacket », « Missing in action », « A bullet in the head », « Casualties of war », etc.
Oui, je le répète: le summun en matière de film sur le Vietnam, c’est Rambo.
Car Rambo est un vétéran d’une section d’élite de l’armée. Rambo est un homme transfiguré par ce qu’il a vu et vécu en Asie. Mais les premières images du film le montre dans un paysage paisible et forestier, un endroit désert sans histoire. Et Rambo y pénètre à pied, avec sur le visage l’expression d’un homme que la Nature peut encore toucher, mais que les hommes ne peuvent plus étonner ou impressionner.
Rambo, c’est le courage et le prestige qui revient d’une mission ratée le coeur bafoué. C’est le goût de réintégrer la société calmement sans pouvoir le faire.
Et, surtout, Rambo c’est l’homme décoré qui essaie de réintégrer seul une société qui le méprise.
The Deer Hunter. J’ai beau aimer Rambo aussi pour les mêmes raisons que toi, dans The Deer Hunter, j’ai quand même chié dans mes culottes en mêmes temps que Robert De Niro et Christopher Walken, qui attendent dans l’eau boueuse que leur tour arrive, qu’ils soient choisi pour jouer à la roulette russe pour divertir les Viet Cong.
C’est, je pense, une des scènes les plus marquantes du cinéma américain. Deux amis, deux potes, d’un même bled, qui se retrouvent à des milliers de kilomètres de chez eux, face à face avec un gun sur la tempe et une seule balle dans le barillet.
« Man, qu’est-ce qu’on crisse icitte! »
Ce film-là, cette scène-là, m’a marqué à vie…
Sly était puissant dans son éditorial final de Rambo I, mais de The Deer Hunter, on le vivait l’édito de Rambo…
« …et qui s’épile les sourcils. Un gars comme vous et moi, finalement. »
Non, je ne m’épile pas les sourcils, je ne me fait pas le bikini et je n’aime pas Stallone. Mais un métrosexuel qui aime Stallone, oui c’est ridicule. Achète toi un une chainsaw, un VTT ou une guguse de genre et va faire sortir ta testostérone pour vrai, ça va te faire passer tes envies de substitut celluloïde.
J’exagérais un peu, c’est vrai, comme Rambo.
C’est vrai, quand même, toutes les personnes qui ont vu ce film mémorable parle toujours de cette scène! C’est d’ailleurs comme ça qu’on m’avait convaincu de le regarder…
Sérieusement, le film ultime sur la guerre tout court, et qui fait semblant de parler du Vietnam, c’est « Apocalypse Now »… et le nombre de scènes d’anthologie de ce film-là est tout simplement trop grand pour qu’on puisse osé les dénombrer. Et la version ultime, en passant, n’est vraiment pas celle du réalisateur… La version Redux en Imax, ça valait pas le c…
Mais ce qui est vraiment intéressant avec ce long métrage, c’est lorsque j’ai été lire le livre qui a inspiré les créateurs de « Apocalypse Now »: « In the heart of darkness », de Joseph Conrad.
Rien à voir avec le ton de Francis Ford Coppola, mais un bon complément d’information sur le thème central du film: la perte de repères de l’Occident lorsqu’elle est « missing in action » au coeur de la sauvagerie primitive de la société d’accueil où elle ose s’aventurer.
D’ailleurs, pour moi, la fameuse anecdote que le colonel Kurtz relate au capitaine Willard… elle m’a fait autant d’effet que l’événement lui-même a créé chez le personnage. C’est entré dans ma tête comme si on m’avait enfoncé un diamant brut dans le front. La fameuse anecdote sur la vaccination d’une ribambelle d’enfants d’un village vietnamien qui tourne au cauchemar… Je suis certain qu’on va finir par entendre le même type d’anecdote navrante de la part d’un soldat Canadien qui aura été en Afghanistan.
Bref, Apocalypse Now, pour moi, se résume simplement: l’enfer est pavé de bonnes intentions, il est impossible de rescaper un homme qui a perdu l’esprit… et parfois l’horreur elle-même peut ressembler à un spectacle plus vulgaire qu’un show de playmates descendants d’un hélicoptère, la nuit, au coeur de la jungle vietnamienne, au beau milieu d’une guerre insensée, vécue par des innocents au nom d’une cause oubliée.
M. Proulx, à travers Sly, c’est sans doute l’American way of life qui vous séduit, ie cette idée que pour tout Américain il est possible de se faire un chemin au sommet dans la vie.
Il s’agit maintenant de savoir si les ambitions de Sly (et de l’Americain way of life) sont les miennes. Pour ma part, c’est un non bien sincère. Oui, j’ai déjà aimé Sly dans les premiers Rocky, mais je ne ressens plus l’appel.
L’ambition d’un homme, c’est de se réaliser. Est-ce que cela passe par un titre de champion dans quelque domaine que ce soit? J’en doute.
Bon film quand même!
Grand bien vous en fasse si Stallone vous porte aux sens, mais quant à moi, je vais passer mon tour, et pour l’homme et pour ses films de ti-cul boxeur qui vient à bout de tout. Mais réjouissez-vous: je doute fort que Stallone s’arrête au simple Rocky VI, il doit donc être en train d’élaborer le scénario de Rocky VII, du genre Rocky contre Godzilla ou Rocky contre Goldorak!
Rocky, c’est comme l’a dit M. Gauthier, l’American way of life, mais c’est aussi le mythe du self-made man, l’homme qui part de rien et qui redéfinit le terme succès. Bref, c’est à l’image même des U.S.A. où n’importe qui peut, du jour au lendemain, devenir quelqu’un, le meilleur ou le plus riche, le plus fort ou la plus belle. Là-dessus aussi, je crois que je vais passer mon tour!
Mais je vous conseille fortement, M. Proulx, l’émission française « Les Guignols de l’Info » sur le site de CanalPlus. Presque chaque conseiller du Président ou chaque américain typique y est représenté par une marionnette à l’effigie de Sylvester Stallone! Qui plus est, ceux-ci s’appellent presque toujours Sylvestre! C’est à mourir de rire!!!
Premièrement, je vous félicite d’avoir osé avouer votre amour inconditionnel sur Rocky Balboa, fallait le faire tout de même. D’un coup, je me sens meiux et encline à moi-même à faire des confidences que la plupart taierait. Je suis fana, gaga de Gary Sinise (le petit dans Des souris et des hommes), de Harvey Keitel (trop ouf….dans The Piano), de Ryan Gosling (dans The Notebook…pincez-moi SVP), de George Corraface (le trop beau et cinglant François Tavernier de La Bicyclette bleue), de Benoit Magimel (qui réunit toutes les qualités de ceux énumérés ci-dessus et qui arrive au top de ma liste maintenant avouée). Il n’y a rien de mal à étaler au grand jour ses préférences même si elles ne collent pas au standard tout plastifié que sont les Brad Pitt, George Clooney, Jude Law et autres acteurs à la plastique parfaite et aux dents blanches comme la neige d’antan. Vive le non-conformiste….au fait j’ai aussi un penchant pour Guy A. Lepage (attachez-là quelqu’un…) Joyeux Noel à tous !!!
Moi,
je craque pour Scrat, l’écureuil qui court après sa noix dans Ice Age 2. Si si. C’est vrai. Riez maintenant.
:))