BloguesAngle mort

L’utilité d’Infoman

 

Dans le Journal de Montréal aujourd'hui, un autre texte qui ramène le débat sur le mélange des genres (information et divertissement).

Le prétexte: l'entrevue d'Infoman avec le président du Liban et un député du Hezbollah.

«C'est là que tu te rends compte de l'importance d'avoir des journalistes professionnels. J'aurais préféré voir un vrai journaliste poser de vraies questions», affirme Alain Gravel, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

Ben oui. Comment se fait-il qu'aucun journaliste ne soit au Liban aujourd'hui pour nous parler de l'après? Ah oui, c'est vrai. Ils sont tous sur Myriam Bédard.

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Je pense que le "journalisme" humoristique à la sauce Infoman a son utilité. C'est un journalisme qui s'intéresse aux craques du plancher, aux angles morts de l'information. Un journalisme qui va là où les autres ne vont pas.

Bien entendu, ce type de journalisme a ses ratés, comme tous les autres types de journalisme.

Cela me fait penser à une amie, Marie-Ève Martel, qui a écrit un livre sur son voyage en Iran. Elle s'est incrustée dans la population et est allée prendre une bière avec de jeunes iraniens. Elle a assisté à des partys qui n'étaient pas très différents de nos partys occidentaux, et ce, dans un pays soumis à la loi coranique. Voilà un visage inusité de l'Iran. Un visage qu'aucun autre journaliste n'avait réussi à montrer.

Parce que le journalisme "classique" comporte aussi son lot d'angles morts.

Ce qu'a fait Infoman, c'est d'installer sa caméra là où personne n'a regardé, nous montrer un député du Hezbollah qui est accessible, qui a un bureau et qui fait des métaphores avec le film The Patriot. Il a montré un nouveau visage du Hezbollah, biaisé certes, mais utile.