Dans le Journal de Montréal aujourd'hui, un autre texte qui ramène le débat sur le mélange des genres (information et divertissement).
Le prétexte: l'entrevue d'Infoman avec le président du Liban et un député du Hezbollah.
«C'est là que tu te rends compte de l'importance d'avoir des journalistes professionnels. J'aurais préféré voir un vrai journaliste poser de vraies questions», affirme Alain Gravel, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).
Ben oui. Comment se fait-il qu'aucun journaliste ne soit au Liban aujourd'hui pour nous parler de l'après? Ah oui, c'est vrai. Ils sont tous sur Myriam Bédard.
*
Je pense que le "journalisme" humoristique à la sauce Infoman a son utilité. C'est un journalisme qui s'intéresse aux craques du plancher, aux angles morts de l'information. Un journalisme qui va là où les autres ne vont pas.
Bien entendu, ce type de journalisme a ses ratés, comme tous les autres types de journalisme.
Cela me fait penser à une amie, Marie-Ève Martel, qui a écrit un livre sur son voyage en Iran. Elle s'est incrustée dans la population et est allée prendre une bière avec de jeunes iraniens. Elle a assisté à des partys qui n'étaient pas très différents de nos partys occidentaux, et ce, dans un pays soumis à la loi coranique. Voilà un visage inusité de l'Iran. Un visage qu'aucun autre journaliste n'avait réussi à montrer.
Parce que le journalisme "classique" comporte aussi son lot d'angles morts.
Ce qu'a fait Infoman, c'est d'installer sa caméra là où personne n'a regardé, nous montrer un député du Hezbollah qui est accessible, qui a un bureau et qui fait des métaphores avec le film The Patriot. Il a montré un nouveau visage du Hezbollah, biaisé certes, mais utile.
Je suis plus qu’en accord avec vous. C’est vrai que Infoman c’est de l’info divertissement. Pis après. Les autres journalistes ils ont pas de biais eux? La grande majorité font bien leur travail, mais la question demeure: qui donne de l’information et pour quelle raison elle devient accessible. C’est sur que ceux qui transettent de l’information ont des buts.
Un biais est-il donc plus grave que l’autre? Pas selon moi. Le reportage d’infoman nous a recentré sur un conflit qui n’est plus à la mode. On est passé de celui-là a un autre, comme on change de chemise. Pourquoi pas regarder un peu en arrière pour qu’on oublie pas, pour qu’on ne voit pas tout en blanc et en noir. Ben oui il y a des ombres. S’il n’y en avait pas, ce serait bien trop simple pis on pourrait pas s’obstiner.
Je suis plus qu’en accord avec vous. C’est vrai que Infoman c’est de l’info divertissement. Pis après. Les autres journalistes ils ont pas de biais eux? La grande majorité font bien leur travail, mais la question demeure: qui donne de l’information et pour quelle raison elle devient accessible. C’est sur que ceux qui transettent de l’information ont des buts.
Un biais est-il donc plus grave que l’autre? Pas selon moi. Le reportage d’infoman nous a recentré sur un conflit qui n’est plus à la mode. On est passé de celui-là a un autre, comme on change de chemise. Pourquoi pas regarder un peu en arrière pour qu’on oublie pas, pour qu’on ne voit pas tout en blanc et en noir. Ben oui il y a des ombres. S’il n’y en avait pas, ce serait bien trop simple pis on pourrait pas s’obstiner.
Vous écrivez « ce type de journalisme a des ratés ». Eh bien, le reportage de Dufort sur le Liban était tout un raté.
Surtout que ce qui s’y passe actuellement indique encore plus le caractère criminel du Hezbollah, le bras opérationnel de la Syrie pour contrôler le Liban et ensuite attaquer Israel qui est située de l’autre côté de la frontière.
Le Liban est présentement au bord de la guerre civile, mais on s’y intéresse moins chez nous parce qu’on ne peut rien imputer du drame qui s’y joue aux USA. Pas politiquement intéressant.
Le gouvernement Sinora a des liens étroits avec l’impérialisme américain. Sinora est le candidat des puissances occidentales pour contrôler le Liban.
En passant il y a encore des milices chrétiennes au Liban qui sont soutenues par Israël, comme les résidus de l’Armée du Sud-Liban responsable d’un grand nombre d’exactions pendant l’occupation israélienne du Sud-Liban. La guerre du Liban de l’été dernier a été soigneusement planifiée par Israël et les USA, mais mal appliquée par Israël selon un responsable du Pentagone cité par la revue française Marianne l’automne dernier.
Arrêter d’inclure les États-Unis partout ou vous le pouvez car c’est souvent très faux. Oui Israël entretient des liens avec les États-Unis dû aux puissants lobby juifs mais tout n’est pas rose entre ces deux pays.
Et juste comme ça, le Hezbollah n’a pas été qu’armée par la Syrie ou l’Iran mais pendant très très longtemps par les Israëliens eux même donc quand ils tuent un pays pour 2 soldats c’est quand même pas mal de leurs fautes.
Petite paranthèse terminé, Jean-René Dufort ne s’est jamais prétendu être journaliste et bien au contraire il anime une émission de variété. Alors tout les gens qui se plaignent qu’il ne fait pas du vrai journalisme, c’est vrai et on s’en moque pas mal puisque c’est pas ça qu’il prétend faire.
C’est incroyable comment, en l’espace d’un commentaire sur le Bye-Bye et d’un autre sur le journalisme, il faut tout le temps que vous veniez vous affronter sur un terrain glissant et que vous vous acharniez à prouver qui est selon vous le plusse grand vilain au détriment de la pôvre victime!!!
Quand votre blonde vous annonce que sa mère vient passer quelques jours à la maison, lui répliquez-vous en comparant la belle-mère au pays agresseur de votre choix?!?
J’en ai assez moi aussi que l’on dénigre sans arrêt le travail de Jean-René Dufort et de son équipe. Leur but a toujours été très clair: divertir en se servant de l’actualité. Comme le faisait RBO, comme le faisait La fin du monde est à 7 heures… bref vous voyez l’idée.
Je suis convaincue que si toutes les nouvelles pourrait être présentées selon ce type de formule, soit avec humour et originalité, et bien beaucoup plus de gens s’interesseraient à l’actualité. Parce que franchement écouter 5-6 fois la même nouvelle pendant 2 heures peut devenir franchement lassant.
J’en ai assez moi aussi que l’on dénigre sans arrêt le travail de Jean-René Dufort et de son équipe. Leur but a toujours été très clair: divertir en se servant de l’actualité. Comme le faisait RBO, comme le faisait La fin du monde est à 7 heures… bref vous voyez l’idée.
Je suis convaincue que si toutes les nouvelles pourrait être présentées selon ce type de formule, soit avec humour et originalité, et bien beaucoup plus de gens s’interesseraient à l’actualité. Parce que franchement écouter 5-6 fois la même nouvelle pendant 2 heures peut devenir franchement lassant.
Oui, il y a un rapport entre eux.
Infoman est aussi utile que Marilyn Manson pour remettre en cause notre société de consommation.
Car, dans les deux cas, les deux hommes jouent avec intelligence sur la frontière entre ce qui « vend » et ce qui est acceptable socialement.
D’un côté, Infoman se base sur le fait que l’information devient de plus en plus un spectacle. D’ailleurs, l’importance que les chaînes généralistes accordent à leurs bulletins de nouvelles, ainsi que les nouvelles manières dont on traitent l’information, confirment cette affirmation digne de Guy Debord.
De plus, lorsqu’on voit à quel point les gens ont autant « besoin » des chaînes d’informations perpétuelles – une « nouvelle » en engeandrant une autre jusqu’à la fin du monde – on peut se dire qu’il règne aujourd’hui sur la planète une curiosité morbide pour le reste du monde…
D’autre part, Marilyn Manson a créé son personnage d' »antéchrist superstar » sur le même constat, ou presque. Il a simplement réalisé une chose évidente: le sexe et le sang était un outil d’attraction des masses exploités abusivement par les médias. Et c’est la raison pour laquelle chaque fois que l’on interroge l’homme derrière le maquillage du personnage médiatique (sans même prendre la peine de lui demander de se révéler de manière authentique: la chair nue), on s’aperçoit d’une chose: l’homme est à lui seul le KISS du XXIe siècle, le baiser symbolique du tueur en série érotisé par les médias.
Bref, avant de condamner ou non le travail de JRD, il faudrait peut-être lui accorder une entrevue de fond qui se respecte et lui demander quel est la nature de sa démarche médiatique. Veut-il nous renvoyer une image du monde plus pertinente et plus complète, au risque d’être tout aussi biaisée? Ou veut-il nous confronter à notre propre bêtise de spectateur plutôt passif et niais?
Enfin, dans les deux cas, entrevue ou pas, les deux hommes continuent à tirer profit de notre comportement de consommateur inconscient.
Je viens d’entendre Alain Gravel et Jean-René Dufort échanger sur la question du « journalisme sérieux » sur les ondes de la SRC durant l’émission de radio du matin de Christiane Charette.
J’ai bien compris le point de vue de « confusion des genres » défendu par le président de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec. J’en bien entendu sa requête à JRD d’aller chercher sa carte de journaliste en acceptant de se soumettre à la « rigueur » du travail journalistique et au jugement du « tribunal d’honneur » du Conseil de Presse. Un conseil composé à 50% d’individus provenant du public, 25% des diffuseurs et 25% des journalistes.
C’est tout ce que j’ai appris.
Ah oui, j’ai aussi appris que JRD a réclamé sa carte de presse afin de pouvoir pénétrer dans l’antre « sacré » de notre démocratie: le parlement.
Mais, ce qui est intéressant, c’est que nous n’avons pratiquement rien appris sur le Hezbollah, les conditions de vie des chiites et la situation géopolitique du Liban.
On me répondra que c’est normal. Ce n’est pas le but de l’émission de Christiane Charette de « faire sortir » ce genre d’info substantielle, en si peu de temps.
Toutefois, la question que je me pose et que je me posais avant de voir la revue annuelle de JRD reste toujours aussi vive dans mon esprit: quand est-ce qu’on va couvrir le pays autrement, plus en profondeur, plus « sérieusement » qu’à coups de clips de 30 secondes à 2 minutes?
Donc, Alain Gravel est animateur d’Enjeux, JRD est animateur d’Infoman… alors, à quand un vrai reportage spécial d’Enjeux sur le Liban, un an après la guerre… Mais comme la guerre s’est déroulée en plein été 2006, hors de la grande saison des cotes d’écoute, serait-il possible de l’avoir avant la fin de l’année 2007?
Et ce serait intéressant d’avoir dans cette émission, 50% de réaction du public libanais d’ici, 25% de réactions des diffuseurs, et 25% de réactions des journalistes ayant couvert le sujet.
Mais je ne suis qu’un « blAggueur »…
Si l’actualité nous fait rarement rire, j’espère que nous pouvons encore rire d’elle. J’écoute Infoman depuis ses débuts et je n’ai jamais douté qu’il s’agit d’une émission humoristique. L’ouverture où l’on voit Jean-René Dufort déguisé en Superman grimpant aux édifices est claire, c’est une grosse caricature du journaliste qui veut prendre l’information dans ses filets. Est-il nécessaire d’ajouter un avertissement comme « Cette émission n’est pas le Télé-journal »? Les journalistes croient-ils que le public québécois est assez inculte pour ne pas savoir différencier le sérieux de l’humour? Ou bien ont-ils peur d’être tellement risibles qu’ils en perdent leur sérieux?
Existe-t-il une loi interdisant à quiconque qui ne possède pas une carte de presse de prendre rendez-vous avec les personnalités d’ici ou d’ailleurs pour les rencontrer en entrevue? Et si ces personnalités consentent et se prêtent au jeu de l’actualité humoristique comme le font les Martin, Boisclair, Tremblay, Clarkson et combien d’autres, pourquoi ne pas en profiter pour rire avec eux plutôt que de rire d’eux?
L’actualité humoristique ne fait que s’ajouter à une liste déjà bien garnie de contradictions dans le monde télévisuel et médiatique actuel : télé-réalités, émissions publicitaires, convergence des médias… Mieux vaut en rire!