Louise Lantagne était jusqu'à l'automne dernier directrice des émissions dramatiques à Radio-Canada. Puis, après le départ de Louise Gendron, elle a accepté en décembre dernier la job de directrice des programmes de Télé-Québec. Et aujourd'hui, on annonce qu'elle sera finalement directrice générale de la radio de Radio-Canada. Trois postes en moins de deux mois!
« Sylvain Lafrance m'a proposé un défi auquel je n'aurais jamais osé rêver, la direction de la Radio de Radio-Canada. Nos chaînes ont le vent dans les voiles depuis plusieurs années. Il importe de maintenir et même de bonifier cet apport en permettant à nos équipes de s'exprimer au mieux dans un univers médiatique en pleine mutation. »
Fiou. C'est une question de "défi". J'ai eu peur pendant un bref instant que ce retour au bercail soit justifié par de bêtes questions d'argent… D'ailleurs, c'est le genre de choses qu'on n'écrit jamais dans un communiqué officiel: "La direction de Radio-Canada m'a offert un meilleur salaire qu'à l'autre télévision. Une folle dans une poche, tsé."
J’ai entendu la nouvelle directrice de la Radio de Radio-Canada, ce matin, à l’émission de Christiane Charette, et je ne suis pas certain que Télé-Québec soit vraiment perdante dans cette histoire.
Par contre, avec une femme qui accueille aussi favorablement les idées familières de « la lumière qui mène à une vérité » du fossoyeur de tout ce qui établissait la réputation enviable de la défunte Chaîne Culturelle de Radio-Canada, il y a tout à craindre pour l’avenir de la Première Chaîne.
D’ailleurs, lorsque la nouvelle directrice de la radio parlante de la SRC ne reconnaît même pas l’allusion évidente que soulève Pierre de Maisonneuve lorsqu’il dit que la transition de la télévision vers la radio est un « passage obligé »; on peut se demander où était madame au cours des dernières années. On peut aussi se demander si les murs sont si épais dans la section « dramatique » de la télévision de Radio-Canada pour qu’une personne qui en sort ne soit pas en mesure de savoir que Christiane Charette et Pierre de Maisonneuve sont eux aussi passés de la télévision à la radio.
J’imagine que le savoir éclairé de Sylvain Lafrance n’a pas été très utile sur cet aspect là de la question.
Bref, je crois que je peux continuer à faire mon deuil de Georges Leroux et Stéphane Lépine. Je peux oublier aussi le retour éventuel d’une tribune poétique telle que les « décrocheurs d’étoile ». Je dois continuer à ressasser des souvenirs superbement inutiles qui me fait demander stupidement aux gens que je rencontre:
– Avez-vous entendu, comme moi, Wouajdi Mouawad lire avec une justesse de ton parfaite « La vie devant soi » de Romain Gary? Ou bien vous souvenez-vous avec bonheur avoir entendu Pascale Montpetit lire « L’amant de lady Chatterley » avec une voix si suave que ça vous donnait l’envie de caresser la radio avec sa peau?!
Était-ce là des plaisirs si scandaleusement dispendieux que l’on ne puisse plus le trouver nulle part sur les ondes?!
Ah oui, c’est vrai, c’est du passé…
La confusion qui régnait dans le milieu de la production télé concernant deux directrices générales au nom semblable était amusante à voir: qui de Louise Lantagne (SRC – TQ – SRC) et Louise Lanteigne (SRC – TQ) était allée où et pour revenir où? Tout le monde avait une version différente…