Je suis allé hier soir au vernissage de l'exposition Mines d'ordure du photographe français Paul-Antoine Pichard à La Tohu. Depuis 1998, le type sillonne les pires dépotoires du monde et croque sa faune. Aujourd'hui, un milliard d'humains vivraient dans les dépotoirs du Sénégal, du Viet Nam, de l'Égypte, de l'Inde… Ses photos sont saisissantes.
L'exposition était suivie d'une conférence du photographe et du producteur de l'émission Les Compagnons du Rebut Global et La Vie en vert (Télé-Québec), Marc Saint-Onge.
Il y avait foule pour écouter les deux hommes parler de la réalité des déchets. Une période de questions a suivi la conférence. De la part du public, on a surtout eu droit à des témoignages de gens et des questions du genre: "Quelles sont vos solutions?" "Que faire?" "Comment pouvons-nous continuer ainsi?"
Nous sommes encore dans les vieux réflexes judéo-chrétiens: le peuple se cherche un Sauveur. Qui n'existe pas.
Sans vouloir être pointilleuse,
est-ce possible que le 1/6 de l’humanité vive dans des dépotoirs?
Si oui, eh bien j’en suis doublement abasourdie.
Sans vouloir contredire ou dénigrer madame Côté, au contraire, si on fait le décompte des population des pays démocratiques industrialisés, (les 20 pays membres de l’OCDE, par exemple) on en arrivre à 1 153 062 000* d’êtres humains.
Voilà le premier milliards. Un ensemble de gens rassemblés selon une vision économique de leur importance dans le monde.
Ensuite, j’attire votre attention sur deux pays qui sont à eux seuls milliardaires, cette fois en terme de population:
– la Chine 1 292 270 000* d’êtres humains;
– l’Inde 1 068 214 000* d’êtres humains également.
Quelles observations peut on en tirer?
1) près de 3 milliards de personnes se trouvent éparpillés dans plus d’une centaine de pays marginaux économiquement ou démographiquement parlant (!);
2) la moitié du monde vit dans une région qui ne font pas partie du club sélect des « pays riches » ou des pays qui peuvent compter sur leur poids démographiques pour s’assurer un développement économique basé sur leur pouvoir d’achat interne et leur leadership national;
3) le « Tiers-Monde » ou le « Quart-Monde », considéré d’un point de vue démographique, peut être composé de la Chine et de l’Inde;
4) la Chine et l’Inde émerge économiquement grâce à des régimes politiques divergents.
Pourquoi faire ces observations?
Parce que nos valeurs démocratiques reposent sur l’importance politique reliée proportionnellement au poids démographique de la population, sur un territoire déterminé; et si on regarde le poids politique ou économique détenus par les pays du premier milliard de la population mondiale, comparé à celui du premier et second « Tiers-Monde » démographique identifiés, on peut se demander comment le dernier tiers (morcelés en une mosaïque politique impossible à consolider de manière nationale), arrivera à émerger de la misère s’ils ne compensent pas ces faiblesses par leur poids dans les organismes internationaux?
*http://www.oecd.org/document/1/0,2340,fr_2649_201185_1889409_1_1_1_1,00.html
Les populations occidentales telle que la nôtre vivant dans le confort matériel et la stabilité économique ne sont pas habituées de voir la pauvreté autrement que par l’intermédiaire du quêteux sur le coin d’une rue ou par les annonces de Vision mondiale…Reste que la loi de base exponentielle du capitalisme (lire: capitalisme sauvage) demeure celle-ci: plus il y a de riches, plus il y a de pauvres; plus les riches sont puissants et minoritaires, plus les pauvres sont démunies et majoritaires, mais impuissants.
En d’autres termes, pour chaque Occidental à l’aise (moi, vous, nous tous), i.e. quelqu’un qui vit selon ses moyens, il y a au moins 2 personnes d’un pays sous-développé qui ne mange pas à sa faim, qui ne boit pas d’eau potable, qui n’a pas le luxe de s’effoirer dans son divan tous les soirs pour écouter Virginie.
Désolée si l’illustration vous paraît choquante mais des fois je suis tannée du chialage qui sévit ici, suis tannée de l’inaction, tannée d’entendre parler de plans d’action qui ne sont pas mis en oeuvre.
Que peut-on faire?
Consommer moins, aller ves l’autre, donner un peu de son temps, un peu de son argent, sans que ça ait l’effet d’un énorme sacrifice.
Tout le monde s’entend pour décrier l’importance du partage des richesses, au niveau gouvernemental à tout le moins. Mais qui le fait au niveau de l’individu?
Malraux a dit: « le XXIe siècle sera le siècle de l’esprit créateur(…) » Y’en a pas de sauveurs, désolée. Faudra s’arranger sans lui.
Et si plutôt qu’un sauveur les mieux nantis chercheraient plutôt un retour aux valeurs et un réajustement du sens éthique? Peut-être suis-je idéaliste dans mes mots, mais c’est bien mieux que de chier sur ceux qui visent à faire le bien.
« To the south, repression. To the north, depression. » – Saul Williams
Si le Sud savait, si le Nord pouvait.
Vaut mieux un pays riches que 100 pays dans la dèche.
Chassez le dictateur, il revient au galop.
Ventre affamé n’a pas de droit de Veto à l’ONU (ni à l’OMC, au FMI ou à la Banque Mondiale, d’ailleurs…)
On ne s’entretue bien que quand on a plus besoin de se le dire.
On connaît les bonnes resources dans la sécheresse,
Et les bons amis dans la lutte anti-terroriste.
Entre Israël et la Syrie, il ne faut pas mettre le doigt.
Il faut avoir plus d’une cible pour ses missiles Tomahawk.
Amour fait beaucoup,
Mais guerre détruit tout.
Le trop d’obsession qu’on a pour le danger,
Fait le plus souvent qu’on le provoque.
Une foule aveugle peut quelquefois célébrer son Déclin.
Qui a cru croira.
Cent ans ne sont pas si longs quand on désamorce un champ de mines.
Démocratie bien ordonnée commence par soi-même.
Tous les chemins mènent à l’exploitation de l’homme par l’homme.
Qui veut du pétrôle irakien, l’accuse de mauvais voisinage.
On engraisse le capitalisme avec de l’eau claire.
Le bien commun n’a ni alliance ni Destin.