Dans sa dernière chronique, Richard Martineau parle de ce fameux sondage du Journal de Montréal/TVA/98,5 FM dont on a beaucoup trop parlé. Il le défend d'ailleurs avec tout le bagou qu'on lui connaît:
Le sondage n'affirmait pas que 59 % des Québécois sont racistes! Il disait que 59 % des Québécois se disent racistes! Nuance. Le sondage ne portait pas sur le racisme, mais sur la perception que nous avons de nous et des autres.
On s'entend.
Personnellement, ce n'est pas le sondage en tant que tel qui m'a agacé. Mais la façon sensationnaliste dont on l'a exploité.
Prenons simplement cette question… "Vous considérez-vous pas du tout, faiblement. moyennement ou fortement racistes?"
Devant ce choix de réponses limité, 43% des gens ont admis être faiblement racistes. Probablement parce que, comme tout le monde, ils ressentent quelques irritants à côtoyer des cultures différentes. Ils sont incapables de dire "pas du tout", mais ne considèrent probablement pas leur race comme étant supérieure à une autre. On s'entend.
Mais peu importe. Le Journal de Mourial additionne les "faiblement", les "moyennement" et les "fortement (1%)" et titre en grosses lettres jaunes: "59% des Québécois se disent racistes".
Paf!
Moi, c'est ce qui m'a agacé. Une stratégie cheap d'un journal cheap pour faire des gros titres cheap et vendre de la copie cheap.
Pour poursuivre dans la même veine, je propose un autre sondage au Journal de Montréal.
"Les Québécois sont-ils épais?"
La question: "Vous considérez-vous pas du tout, faiblement, moyennement ou fortement épais?"
Ensuite, on additionne toutes les réponses, sauf les "pas du tout", et on titre en grosses lettres jaunes: "X% des Québécois se disent épais".
Je vous gage un brun que les résultats n'auront rien d'étonnants: la vaste majorité des Québécois se diront faiblement épais…
On pourra ensuite en débattre sur toutes les tribunes pendant une grosse semaine. Et mettre enfin le sujet sur la place publique.
Le 17 janvier dernier, monsieur Proulx, Yves Boisvert posait la même question que vous, dans un papier intitulé « Racistes ou juste nonos ».
Comme quoi, il y a des critiques aussi évidentes que certains sondages sont cons, dans le (petit) monde des médias québécois.
Et puisqu’on parle de la « méchante grosse Presse » du groupe Gesca, Michel C. Auger en rajoutait un peu plus tard en commentant une autre question de sondage « Léger & Débile Léger » en intitulant son article « Êtes-vous pour ou pour? » Et ce, afin de rappeler que l’on a pas à choisir (par exclusion) entre l’application rigoureuse et strite de la loi, d’un côté, et les accomodements raisonnables, de l’autre.
Je me répète, mais ce genre de technique est tout à fait typique de la rhétorique de bas étage qui a cours en ce moment, dans bien des médias d’information qui se prennent de plus en plus fortement pour des machines à FAIRE de la nouvelle (au lieu d’être des diffuseurs d’informations rigoureusement vérifiées et présentées).
Et vous faites bien de rappeler le type de plaidoyer (tissé de mauvaise foi et de sophismes) dont Richard Martineau s’est rendu maître avec les années.
En effet, le cowboy si « franc », autant dans son « parler » rédactionnel que dans son « tirage » télévisuel, s’est mis à se fâcher et se plaindre, dernièrement.
Tout d’abord, il s’est offusqué que des lecteurs de son blogue utilisent des pseudonymes humoristiques afin de critiquer ses provocantes « pensées ». Et ce, sans se rendre compte de l’absurdité de l’accusation, puisqu’un lecteur demeure anonyme, même en signant, et que sa liberté d’expression demeure balisée par les règles de son propre blogue!
Ensuite, le cowboy du JdM y est carrément allé d’une jérémiade en accusant la COMPÉTITION d’avoir déclenché « une guerre économique » médiatique! Allo?! Les journalistes de La Presse ne sont pas les ti-zamis de monsieur, ce sont des journalistes d’expérience tout à fait bien payé et justifié de critiquer la logique démagogique.
Quand j’ai vu Richard Martineau dans ce panel improvisé
de notables vermoulus,à TVA,appelés de toute urgence
pour venir expliquer aux caves que nous sommes jusqu’à
quel point nous n’avions rien compris au sondage
Léger Boulechiting,j’ai tout de suite allumé.
Martineau,au « Journal de Montréal » depuis à peine un
mois,est en train de se transformer À SON INSU,en brasseur de marde d’un empire qui ne reculera devant rien pour
rester au « top ».
Notre meilleur journaliste a beau avoir du bagoût,
moi je trouve qu’il a manqué sérieusement d’instinct
(sa plus grande qualité) en acceptant de jouer les
polichinelles de service pour ce connard de Jean-Marc
Léger,bien plus intéressé,par ce débat(très intéressé
en effet!)à sauver sa mise qu’à éclairer nos pauvres
lanternes.
Ce sondage Léger Boulechiting sur notre sois-disant
racisme,universellement condamné,constitue à mes yeux
une des preuves les plus éclatantes de la médiocrité
généralisée de nos entreprises de Presse.
Une médiocrité qui n’annonce rien de bon pour « la suite
des choses »,c’est-à-dire le prochain scrutin au
Québec.
Quant à Richard Martineau,il pourra réfléchir à sa guise
dans les semaines qui viennent aux inconvénients des
mariages d’intérêt entre les potentats des médias et les
maisons de sondage.
Des mariages qui n’ont rien de transparent et qui,
dans certains cas,dans les faits,ne sont que de grotesques
exercices de manipulation de l’opinion publique.
Dans « Voir »,on carbure pas aux sondages.
On pense par nous-même,sans intermédiaire.
Richard nous a-t-il déjà oublié?
Dans les blogues,on dit peut-être « n’importe quoi »(dixit Christiane Charette,ce matin,dans son émission),mais on
l’assume.
Gratis!
Moi ce que que je n’ai pas tout à fait compris et qui n’a pas été discuté ou disons plutôt repéré, soit par les médias ou les gens, c’est que le sondage a été éffectué auprès de 1000 « québecois de souche » et 1228 « minorités ». Cela ne fausserai-t-il pas les donnés à quelque part ? Ont-ils eu besoin de sonder plus d’immigrants afin d’avoir une note presque qu’équivalente sur certaines questions ?