Reportage de Zone libre sur les sables bitumineux vendredi dernier. Le gouvernement de Stephen Harper est traîné dans la boue. Moi-même, j'avais trouvé la virulente charge contre le gouvernement Harper plutôt inhabituelle pour une émission de Radio-Canada.
Bref, le gouvernement Harper a porté plainte contre la Société d'État…
La Presse nous livre le contenu de cette plainte inhabituelle…
Dans ce reportage, Radio-Canada a affirmé que le gouvernement Harper a promis aux Américains de multiplier par cinq la production des sables bitumeux afin de répondre à leur soif insatiable de pétrole, ce qu'a nié avec véhémence le bureau du premier ministre…
" En débutant par l'élection du gouvernement conservateur, le reportage néglige de mettre en lumière les décisions de l'ancien gouvernement (libéral). (…) La SRC impute, à plusieurs reprises, le caractère odieux de la situation actuelle au gouvernement conservateur. Comme vous le savez, il s'agit d'un phénomène beaucoup plus complexe qui ne se limite pas à l'élection d'un gouvernement conservateur le 23 janvier, comme le laisse entendre Radio-Canada ", affirme Mme Buckler.
" Précisons que le rapport de Ressources naturelles Canada contient des recommandations alors que le journaliste laisse entendre que celui-ci est exécutoire et que le gouvernement conservateur accepte d'emblée les recommandations. (…) Le reportage prend un ton alarmiste et cherche à faire un lien direct entre l'exploitation des sables bitumineux et l'élection du gouvernement conservateur, lien plus que douteux ", ajoute-t-elle.
L'auteur de ce reportage, Guy Gendron, se défend:
L'auteur du reportage, Guy Gendron, a défendu hier ses méthodes de travail. " Sur une période de quatre mois, nous avons essayé des dizaines de fois d'obtenir une entrevue avec (l'ex-ministre de l'Environnement) Rona Ambrose. Nous courons après les conservateurs depuis le mois de septembre. Nous tenions à leur faire une place et nous n'avons pas essayé de leur jouer dans le dos. Personne (chez les conservateurs) n'a voulu commenter le document ", explique-t-il.
Le gouvernement conservateur a le beau rôle dans cette histoire. En refusant d'accorder des entrevues à Radio-Canada, il évite le plus possible les dérapages, les entrevues délicates. Il contrôle la patinoire. Du coup, ce gouvernement se place en position de critique. Il attend les propositions des médias et réagit, en apportant des ajustements.
Ce gouvernement contrôle le message en ne faisant que réajuster le tir qu'il veut bien réajuster.
Dans ce cas-ci, il rectifie quelques inexactitudes du reportage de Zone libre.
Résultat: bientôt, on aura oublié tout ce qu'il y a eu dans ce reportage. On n'en retiendra que les erreurs de Radio-Canada et que les réajustements du gouvernement Harper, cette pauvre victime attaquée injustement.
Que les journalistes n’aient pas pu rejoindre les conservateurs pour obtenir leurs commentaires avant le reportage n’excuse en rien la faute des journalistes d’avoir dit des faussetés. S’ils avaient agi avec rigueur comme l’exige leur profession, ils auraient passé sous silence les informations incertaines, ou au moins auraient fait état de ces incertitudes plutôt que de les présenter comme des faits.
Voici la statégie des Conservateurs, détaillée pour les « nuls ».
Ne donner jamais d’explications. Soyez pro-actif dans vos promesses les plus tièdes ou les moins compromettantes vis à vis votre base électorale, et soyez réactif au max face à des enjeux qui scandalisent la population dans les sondages.
Surtout, amusez-vous comme des petits fous à regarder le chef de l’opposition neutraliser pour vous les bloquistes sur le front de la question nationale.
Pendant ce temps, négocier un pacte fiscal avec les provinces one-on-one après avoir soigneusement préparé le terrain. C’est-à-dire en prenant acte du passé afin de mieux élaborer vos solutions à courte vue.
Par exemple, invitez les provinces à se concerter afin de réaliser l’une de VOS promesses électorales sans prendre le leadership de la table de négociation. Ensuite, rejeter l’odieux de la mésentente sur les gourvernements provinciaux, qui ne savent pas s’entendre entre eux. Bref, diviser pour régner et adopter la tactique du « wait and see ».
Une fois que la population est convaincue que chacun tire la couverture de son côté, intervenez tel un deus ex machina romantique dans le débat en proposant une solution médiatrice qui fait la synthèse des demandes provinciales que vous cherchez à courtiser, avant la prochaine élection. Soyez le héros qui aura réglé le déséquilibre fiscal sans lui avoir trouver une véritable solution structurelle.
N’oubliez surtout pas un conseil qui vous a été donné généreusement par Jean Chrétien: ne dites jamais que vous devez ouvrir la Constitution pour régler un quelconque problème. Même lorsqu’il s’agit de réformer le Sénat.
Finalement, continuer à vous approprier les idées des autres partis en les laissant toujours être sur la défensive en matière d’environnement.
Mais n’oubliez pas de ne pas répondre aux questions des vrais journalistes sur une question bitumineuse en Alberta. Faites comme le Hezbollah: dites à votre lieuteant québécois de parler avec Infoman…
Le parti libéral du québec à fait beaucoup de merde tout au long de son mandat. Les élections s’en viennent et à la télé Jean Charest passe maintenant pour le bon père de famille avec la complicité des journalistes, tout en focussant sur les failles des autres partis et de leurs chefs. La même recette sera appliqué au niveau fédéral?
Que ce soit à un palier de gouvernement ou à un autre les journalistes n’ont plus accès à la vraie information qui pourrait nous dévoiler les vrais enjeux, donc ils se contentent de nous transmettre du cosmétique et des déclarations filtrés plutôt que de se battre pour garder notre droit à l’information comme il se devrait dans une démocratie qui se respecte.
Le seul qui a gueulé et s’est un peu battu pour garder l’accès des médias auprès des élus c’est J. R. Dufort qui pourtant n’est pas journaliste… C’est tout dire…
Dans Bob Gratton 3 (Hé oui!), une oeuvre de fiction qui est sorti avant la venu des libéraux. Bob avoue candidement que quand c’est le PQ qui est en place les caméras montrent des couloirs d’hopitaux engorgés et quand c’est le parti libéral qui est au pouvoir, les mêmes images disparaissent comme par enchantement. Personne n’a relevé le fait que c’est arrivé dans la « Vraie vie » et c’est pourtant gros comme le bras…
Quelqu’un à vu un couloir engorgé à la télé depuis que Couillard est ministre? Quoi? C’est parce qu’il n’y en a plus? Vraiment? Pensez-y!
J’ai écouté le reportage de RC et je me rapelle très bien avoir entendu le reporter affirmer que tout ce qui avait été fait l’avait été sous le gouvernement Liberal… Ce qui était très troublant c’était les extraits ou l’on voyait, peu de temps après l’élection du gouvernement Conservateur, l’ancien premier ministre de l’Alberta en conférence devant des gros bonnets de l’industrie pétrolière en leur disant qu’on allait bientot avoir besoin de leur expertise (!).
Le ton utilisé ne m’a jamais laissé penser que les conservateurs étaient à la base de ce désastre naturel mais plutôt qu’ils n’allaient absolument rien faire pour l’arreter ni même le ralentir…