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C’est la faute à Apple et aux producteurs

Tenez, Philippe Renaud répond en partie à ma question d'hier sur l'absence de plusieurs titres québécois sur iTunes Store…

Selon Maurice Courtois, cette situation s'explique d'abord parce qu'Apple comprend mal la réalité du marché québécois. Le président ne fait pas de secret: DEP, qui distribue depuis peu les produits de la major Universal France, s'est servi de sa relation d'affaires pour négocier avec Apple. «Sans Universal France, DEP appelle iTunes demain matin et il n'y a pas de service au numéro composé. On a utilisé la force de notre partenaire pour pousser nos produits et faire valoir qu'il y a un marché à explorer au Québec.»

Bien sûr, Apple s'approvisionne d'abord chez les majors; reste à démontrer que iTunes gagnerait à se faire plus présent sur le marché francophone du Canada. «Il faut prendre le temps de leur expliquer comment ça fonctionne. Je ne veux pas lancer la pierre aux gens d'Apple – c'est un marché en évolution, ils doivent aussi apprendre à le gérer. Et la situation au Québec est unique: c'est le seul marché au monde contrôlé par des indépendants», rappelle-t-il.

D'autre part, Maurice Courtois confirme la prudence qui caractérise la position de plusieurs acteurs de l'industrie québécoise face à Apple. «C'est vrai, mais en même temps, je peux aussi dire qu'en tant que distributeur québécois, on a eu beaucoup de mal à convaincre les labels de nous céder la distribution numérique de leurs produits. Ça a même été pénible – il a fallu jouer un peu du bras! Ça a été très long avant de convaincre les producteurs de nous laisser mettre la musique sur les sites, parce qu'ils ignoraient comment fonctionne le marché. Mais aujourd'hui, ça ne m'étonnerait pas que le milieu réagisse.»