Une source proche du dossier m'a confié que dans la salle de rédaction du Devoir, les journalistes auraient pour projet de se cotiser pour offrir à Patrick Lagacé un dictionnaire. Lui qui a admis à Tout le monde en parle dimanche dernier qu'il ne comprenait pas tous les mots écrits dans ce quotidien…
C'est gentil, non?
Pendant qu'on y est, voici un blogue qui nous apprend un mot par jour. Par exemple, une chose qui provoque des éternuements est une chose sternutative.
C’est bizarre, mais je lis régulièrement Josée Blanchette (pour le plaisir), François Brousseau (pour changer de perspective sur l’actualité internationale), Michel David (pour avoir un point de vue sur les acteurs politiques du Québec), Chantal Hébert (pour profiter de ses excellentes ovservations sur la politique canadienne en général), Manon Cornelier (pour savoir ce qui se passe dans les journaux du ROC) et Jean Dion (parce que je le juge meilleur que le bon dieu plutôt chiant de monsieur Lagacé)… et je suis toujours capable de comprendre de quoi parle le journal lorsque je le referme. Je réfléchis mieux sur le monde qui m’entoure et je me sens un peu plus apte à exercer mon devoir de citoyen, ensuite.
Soit j’ai 121 de Q.I., soit mon D.E.S. est suffisant pour comprendre Le Devoir, en me salopant moins les doigts et le cerveau qu’en lisant La Presse ou le Journal de Montréal…
Mais peut-être que je ne suis pas assez « épais » pour avoir de la misère à apprécier le plus rigoureux et le plus beau quotidien montréalais?
Un journal qui a l’intelligence de prendre un « break » le dimanche, à l’ancienne mode, et qui a remporté une récompense mondiale (bien méritée) soulignant la qualité de sa présentation graphique ainsi que la pertinence du matériel journalistique contenu dans ses pages.
Ok, d’accord, c’était à la belle époque de Lise Bissonnette, dont je m’ennuie sérieusement tous les jours.
D’ailleurs, suis-je le seul qui s’endort en lisant Jean-Robert Sansfaçon, et qui pousse un soupir désespéré en songeant avec nostalgie aux éditoriaux fleuves de celle à qui Pierre Péladeau répétait toujours de réduire la longueur de ses analyses alors que son propre journal n’en a jamais eu et n’en aura jamais?
Bref, où est passé la fougue et l’impertinence d’Olivar Asselin?
Enfin, pas besoin d’avoir d’éditorialistes quand on intervient soi-même dans l’orientation journalistique de son propre journal, comme le fait PKP, aux dires même de monsieur Lagacé, non?
Quand j’ai entendu Patrick Lagacé dire qu’il ne comprenait pas les mots du Devoir, c’est comme si j’entendais un chef de pupitre ou un rédacteur en chef du JdeM marteler sur l’importance du populisme en journalisme. Lagacé serait prisonnier de son héritage JdeM.
Cet héritage appartient au discours au style familier dans le but de rejoindre une plus grande clientèle. On n’est pas loin de la philosophie de la saucisse Hygrade avec cette approche de nivellement par le bas.
Par contre, il suffit d’avoir écouté parler Lagacé pour saisir un paradoxe entre son discours oral et ses textes. À TLMP, Lagacé essayait de tenir un propos relevé à l’aide de petits mots recherchés et de tournures de phrase (souvent malheureuses) qu’il ponctuait, on dirait, de mots anglais comme pour s’excuser de ses acrobaties verbales. Il y a un léger malaise pour qui sait écouter et apprécier sa façon de s’exprimer, comme s’il y avait un désir (non assouvi) de maîtriser le français oral et écrit qu’il réprime aussitôt par quelques anglicismes bien salés et lourds.
Ce paradoxe est peut-être à l’image de bien des gens qui veulent bien maîtriser leur français, mais qui ont peur de l’assumer pleinement, d’où ces constantes hésitations entre différents niveaux: argotique, familier, neutre, populaire, savant (quelquefois tout de même…), soutenu (oui, oui, à l’occasion), etc.
En passant, le vocabulaire général du Devoir est tout à fait accessible. C’est plutôt la manière d’écrire de l’équipe journalistique, son style soutenu, clair et concis, qui se démarque des textes journalistiques relâchés des autres gros journaux du Québec. Une idée comme ça…
Elle est bien bonne! Héhé!
Sauf que je suis certaine que les gens qui travaillent au Devoir, on comprit, eux, que Patrick Lagacé faisait de l’ironie en disant ça! Des fois, je me demande si certaines personnes connaissent le sens de ce mot …
Personnellement je n’aime pas le style Jean-Robert Sansfaçon mais je préfère le journal depuis qu’il est là. Peut-être que je me trompe mais il me semble qu’il y a eu un tournant et un (léger) changement de priorité depuis qu’il est là. Il me semble qu’il y a aujourd’hui plus de ressources accordées à l’analyse, aux dossiers et à la spécialisation. C’est peut-être juste qu’ils ont enfin réussi à sortir la tête de l’eau…
Prenez n’importe qu’elle chronique de « Voir »,
avec les commentaires des internautes,
et comparez avec n’importe quel exemplaire du « Devoir ».
Vous verrez ici davantage d’esprit,d’intelleigence,de diversité d’opinions,de colères spontanées mais non filtrées,bref plus de vie que dans le canard laqué de la rue Bleury.
Lâchez-nous avec « Le Devoir »!!
De mon point de vue le Voir et le Devoir font office de média écrit indépendant qui ont chacun leurs mérites particulier, tout comme ils ont une logique marchande qui leur est propre.
Par conséquent, dire du bien de Devoir ne veut pas dire dénigrer l’autre, au contraire.
Cela étant dit, si Lise Bissonnette n’avait pas tenu le fort au moment ou le journal s’est transformé, l’équipe actuelle du quotidien n’aurait même pas l’opportunité de réaliser le bon travail qu’elle effectue (et qu’elle doit en grande partie a son seul mérite journalistique). Toutefois, la directrice en question a assuré la survie du seul journal montréalais dont la salle de presse est véritablement indépendante d’intérêts financiers par trop envahissant dans le climat actuel de convergence médiatique, tant chez Quebecor que chez Radio-Canada.
Je suis d’accord pour qu’on se cotise pour lui offrir une encyclopedie des mots, nous lecteurs du Devoir, de Voir. Dommage qu’il ait dit cette bêtise car j’aime beaucoup son « blogue » (carnet, en français)