BloguesAngle mort

Quand les empires couchent ensemble / 2

Une réponse de Jean-Sébastien Marsan, président de l'Association des journalistes indépendants du Québec, à la question posée sur ce blogue au lendemain de l'annonce du partenariat entre Rogers et Canoë (Les textes des magazines Châtelaine, L'Actualité, etc., alimenteront Canoë, qu'en est-il des droits d'auteur des journalistes?)

Depuis plusieurs années, les publications de Rogers imposent quasi
systématiquement des contrats prévoyant la cession des droits d'auteurs
sur support électronique. Des publications vont jusqu'à conditionner le
paiement de l'article à la signature du contrat! Par exemple, un pigiste
écrit un article pour L'actualité; lorsque la version finale de
l'article est acceptée et que le pigiste s'apprête à envoyer une facture
à l'éditeur, celui-ci lui fait parvenir un contrat énonçant que le
pigiste doit renoncer à ses droits d'auteur sur supports électroniques;
et l'éditeur souligne que tant que le pigiste ne signe pas ce contrat,
il ne sera pas payé pour son article… Pour l'éditeur, la moindre
pulsion de velléité de négociation du contrat par un pigiste est une
hérésie. Un pigiste doit céder sur toute la ligne, autrement il ne
collaborera plus au magazine
.

Ainsi, les journalistes indépendants qui ont signé un contrat de
publication de Rogers et qui verront leurs articles reproduits dans le
portail Canoë ne toucheront pas un sou
, malheureusement… à moins de
contester le contrat qu'ils ont dû parapher sous la contrainte.