BloguesAngle mort

La qualité en péril

 

Je me suis pointé cet après-midi à la conférence de presse de Pierre Karl Péladeau sur la proposition de Quebecor pour régler la crise qui existe depuis que Quebecor (et Shaw Communications) ont décidé de suspendre leurs versements mensuels au Fonds canadien de la télévision (FCT).

En gros, M. Péladeau propose de verser non pas 19 millions $ au FCT, mais bien 30 millions $ par année, dès cette année, au "Fonds Quebecor", lequel servira à financer des productions qui seront diffusées sur les plate-formes de la "famille" Quebecor, mettons TVA.

Si cette proposition était entérinée par la ministre du Patrimoine Bev Oda -ce qui m'étonnerait grandement- cela signifierait la fin de nombreuses boîtes de productions indépendantes au Québec.

Je ne blâme pas M. Péladeau de s'en sacrer de la qualité de la télévision québécoise. Ce n'est pas son rôle en tant que magnat des médias.

Seulement, dans ses discours, il semble occulter un aspect important du système télévisuel actuel: l'ensemble de toutes les maisons de productions indépendantes forment un pôle de recherche et de développement que l'on perderait en acceptant la proposition de M. Péladeau (celle voulant que l'argent de Quebecor nourrisse la maison de productions interne de Quebecor (JPL) qui elle nourrirait en contenus les plate-formes de Quebecor).

Les producteurs indépendants développent des tonnes concepts. Les moins bons (la vaste majorité) sont rejetés. Les projets de moindre qualité n'aboutissent jamais. En revanche, ceux qui finissent par atterrir en ondes représentent la crème de la crème.

À quoi ressemblerait la programmation télévisuelle si bon nombre de productions n'avaient pas à passer par cet écrémage? Toutes les productions de Quebecor, incluant les plus mauvaises, seraient financées et automatiquement diffusées? Qu'aura-t-on gagné en qualité?

Inquiétant…

Voir aussi ce texte.