Je suis en train de lire un bouquin: Petite philosophie de la télévision. L'auteur écrit que les gens nés au cours des 50 dernières années possèdent tous un arbre généalogique télévisuel. Ou si vous voulez, une "famille cathodique" qui, à l'inverse de la vraie famille, ne comprend que des membres choisis (on choisit ses émissions favorites, contrairement à sa famille).
Évidemment, la famille cathodique joue en rôle notoire dans la construction de sa personnalité.
Je trouve la réflexion intéressante. Et il y a peut-être des psychanalyses à faire en dressant l'arbre généalogique d'une personne.
Tenez, voici mon arbre généalogique télévisuel…
1977. Je suis né avec Passe-Partout. Racine de mon arbre.
Enfance dans les années 80, ma famille télévisuelle s'est agrandie avec les Samedis de Lison et ses dessins animés chéris. Mes préférés: Maya L'Abeille, Les Schtroumpfs, La Forêt Verte, Nils Holgersson. Je n'étais pas un fan ni des Cités d'Or, ni de Démétan. Il y avait aussi les dessins animés de Super Écran, qu'on appelait encore à l'époque Premier Choix: Bibifoc, He-Man, Biniki. À TQS, je ne ratais non plus jamais un épisode de Rock et Belles Oreilles.
C'est d'ailleurs à Super Écran qu'en 1990, ma famille télévisuelle s'est enrichie de son membre le plus influent: Les Simpsons. J'ai adoré le premier épisode de la gardienne cambrioleuse, diffusé pour la première fois en français à la télé payante. Depuis, j'ai droit à un Simpsons par jour. C'est une pathologie. Je connais les répliques par coeur. Je songe à consulter.
Ma préadolescence a connu Minibus, Traboulidon, Robin et Stella, Bêtes pas Bête et mon jeu questionnaire favori: Double Défi. Comme j'aurais aimé me baigner dans cette piscine de spaghettis. C'est pendant cette période prépubère que je vit mon premier sentiment amoureux, gracieuseté de Winnie, petite brunette à lunettes de la série Les années coup de coeur (The Wonder Years).
Début des années 1990. L'adolescence. Musique Plus et son Combat des Clips. C'est à cette époque que j'ai été absolument outré lorsque Vanilla Ice soit déclassé par cet espèce de groupe étrange intitulé Nirvana et leur Smells Like Teen Spirit. J'ai un peu changé d'avis depuis. À Musique Plus, j'ai vécu mon deuxième sentiment amoureux devant Marie Plourde, puis je trouvais Philippe Fehmiu vachement cool avec ses lunettes de soleil. J'ai aussi un peu changé d'avis depuis.
L'adolescence a aussi été marquée évidemment par Chambres en ville. Rendez-vous hebdomadaire. Watatatow? J'ai suivi, mais curieusement je ne suis jamais vraiment embarqué dans cet univers.
De 1994 à 1997. La vie de CÉGEP. Je me souviens de nos soirées en gang à regarder la défunte sitcom Majeurs et Vaccinés, qui allait quelques années plus tard donner naissance à Catherine, mettant en vedette Sylvie Moreau. C'est aussi l'époque où, grâce aux cours de journalisme, je me suis mis à regarder les bulletins de nouvelles. Une première pour moi. Cependant, je préfère regarder La fin du monde est à sept heures.
Fin des années 90. Jeune adulte. Marché du travail. Le temps me manque. Je décroche un peu de la télé. Pendant quelques années tout de même, j'embarque dans Virginie. Par cynisme, surtout. Fatigué de mes journées de boulot, cette émission me propose une pause cérébrale. Comme je suis travailleur autonome, je regarde aussi en matinée Les Trois Mousquetaires. Gaston Lepage, Chantal Lamarre et Louis-George Girard réussissent à ne pas me divertir du travail tout en fournissant un son d'ambiance. Ce qui est le but.
Dans la vingtaine, La vie la vie me prend par surprise. Je ne manque pas non plus Infoman. Et bien sûr, ma dose quotidienne de Simpsons à la télé. J'ai une première blonde avec laquelle j'habite. Elle me force à regarder 4 et demi. Je ne lui ai jamais pardonné. J'ai toujours eu de la misère avec les familles de mes blondes.
Vers 26-27 ans, je sors avec une féroce consommatrice de télé américaine. Elle trippe sur Alias, C.S.I. et la téléréalité The Amazing Race. Mon anglais s'améliore. Je me tape aussi les premiers épisodes des Bougon.
Et aujourd'hui? À l'aube de mes trente ans, à quoi ressemble ma famille cathodique? Je l'avoue, je ne suis plus très "famille". Je regarde la télé de façon sporadique. Les Simpsons sont toujours là. Infoman, à l'occasion. J'enregistre Bazzo.tv. Tout le monde en parle, je le manque de plus en plus souvent. Les Invincibles: seule série que je suis par plaisir et non pour le boulot. Et les bulletins de nouvelles? Je vous avoue, je n'ai jamais vraiment accroché sur les nouvelles à la télé. J'ai beau essayer, je préfère encore les journaux…
Voici, en gros, mon arbre généalogique télévisuel. Et vous, à quoi ressemblerait votre arbre?
Je crois que nous sommes cousins cathodiques. Ayant le même âge, je regardais exactement les mêmes choses. Mais je crois que la télévision américaine est un peu plus présente dans mes gênes télévisuels. Le samedi matin, les dessins animés commençaient plus tôt sur les chaînes américaines (6h00) et il y avait des annonces de jouets! (ah, combien de fois ai-je rêvé de jouer avec mes G.I.JOE dans la boue, comme dans l’annonce….). J’aimais beaucoup les « cartoons » (Bugs Bunny, Woody Woodpecker, Tom & Jerry), on était pas obligé de comprendre les paroles pour trouver ça drôle. Plus tart, la télévision m’a aidée à perfectionner mon anglais grâce à « Friends » et à « Seinfield ».
Aujourd’hui, c’est au tour de mes enfants de faire comme moi. Le samedi matin, devant la télé, avec un petit bol de céréales (pas de lait), ils écoutent « les bonhommes » mais ce n’est pas aussi bon que « dans mon temps ».
JP
P.S. Les Pierrafeu à TQS sur l’heure du midi…..que dire de plus.
Comme je suis née en 1979, mon arbre généalogique télévisuel ressemble énormément au tient! J’imagine que tu peux même encore te rappeler du générique du tape-tambour ?? À la différence peut-être que mon choix audiovisuel était très stéréotypée (cat’s eyes, candy, fraisinette, mini-fée, JEM!…) Par contre, à un certain moment, les émissions plus scientifiques ont pris le dessus: flash varicelle, il était une fois l’espace, l’homme, la vie…, Il y avait aussi cocologie, cette émission qui passait le matin à radio-canada avec un ordinateur parlant du nom de copernic.. Que de beaux souvenirs! Le site suivant peut sûrement plaire à plusieurs: http://archives.emissions.ca/
1966. Né avec Star Trek.
Mon premier vrai souvenir télévisuel est l’ours dans Pepino et Capucine. Menou Menou, Menou!
Enfance fin 60, début 70 avec les émissions d’enfances de type LSD; Sol & Gobelet, La Ribouldingue, Le pirate Maboule.
A l’école, pour compenser ces oeuvres hérétiques, on me « pédagogise » avec les Cent tours de cent tours et les Oraliens, afin de parfaire mon vocabulaire. J’ai donc appris le mot Furotte ! Et j’ai aussi mon premier contact avec Omer Simpson, bien que Picabo l’égnorait à l’époque.
Premiers phantasmes avec la fille du Jardin de Pierrot et les vidéos de René Martel diffusés sur le canal 6.
Les midis se font sous l’omniprésent Pierrafeu et les retours d’école au son des pétards a la farine de Bobino. Parlant chapeau melon; Emma Peel dans la série du même nom, a longtemps rendu plusieurs rêves tres agréable.
J’étais friand d’émission de nature; Au royaume des animaux (la mutuelle d’omaha), le commandant Cousteau, et tour de Terre avec Jean Besré et l’autre animatrice que je trouvais bien cute!
1970, les séries Mission Impossible, les Champions, l’homme et la femme bionique, et mon initiation a l’univers Star Trek qui allait faire de moi un Trekkers en bonne et dûe forme. L’humour baveux de la Fricassé. Deja un fan de Claude Meunier ??
Et ma blonde veut me faire enfermé quand je lui dit que j’ai vais me jeter sur le coffret entier de la série Goldorak quand ça va sortir!
Puis les séries kétaines comme Love Boat, Chips, Voyage au fonds des mers, bref la presque totalité de la programmation de Prise 2. Ai-je mentionné Symphorien? On se noie dans la nostalgie.
1990, toutes les séries de Star Trek sans exception.
Et le retour en enfance (est que j’en ai déja sorti?) avec les Simpsons et South Park.
Aujourd’hui, je ne manque aucun Rumeurs, j’écoute religieusement l’Épicerie, je me « techno-informe » chez les Nerdz et je me tape les reprises de Seinfeld pour la 150e fois. J’ai perdu Infoman depuis qu’il est diffusé
le samedi.
Et voil
J’avais omis de mentionné :
Ultraman, tout les épisodes de Looney Tunes, les U.S cartoons du samedi matin, la météo du professeur Lebrun, Fraser, la Petite Vie et je ne quittais pas la maison avant la chronique économique du petit barbu de Salut Bonjour.
alors pas vu SEINFELD ????
« NOT THAT THERE IS ANTYHING WRONG WITH THAT !»
et THALASSA ? le magazine de la mer ?
dommage
guy mercier
Ce que je regarde régulièrement à la télé : Les invincibles. C’est tout !
Les « Victoires de la musique » et le « Gala de l’ADISQ » une fois par an.
Tout le monde en parle ? Je matte sur le site si quelqu’un m’intéresse. Si oui, je ne regarde que cette portion-là et j’éteins ensuite.
Et je regarde Smallville et Heroes, mais jamais à la télé. Je les téléch&*&?% sur Emu*&?%?& avec des sous-titres… Parce que Clark Kent baragouine comme s’il avait une gomme greffée dans le gosier.
C’est tout. Jamais les nouvelles. Jamais rien d’autre. Pas de temps à perdre pour ce gavage, ce bourrage de crâne.
Nous avons plusieurs membres en commun dans notre famille télévisuelle. Voici la mienne: Née en 1973, mes premiers contacts avec la télé ont été les derniers moments de diffusion de Grugot et Délicat, Fanfreluche, Nique et Pique, la Souris verte et Bobino.
Évidemment, j’ai grandi avec Passe-Partout qu’on nous faisait écouter à la maternelle tout comme Les cent tours de cent tours et Les Oraliens. J’ai aussi passé mes samedis et dimanches matins à regarder les dessins animés japonais: Candy (incontournable pour toutes les filles de mon époque), Le petit castor, Démétan, les Cités d’or, Goldorak et Albator.
Au début des années 80, j’ai suivi surtout des séries américaines traduites: La petite maison dans la prairie, La croisière s’amuse ou Chips. J’ai aussi connu Minibus et Traboulidon ainsi que les débuts de Félix et Ciboulette. Vers l’âge de 10 ans, j’ai eu droit à mon premier téléroman québécois pour lequel ma soeur et moi avions obtenu le droit de se coucher plus tard: Marisol !!!
Puis est venue l’adolescence, avec Rock et Belle Oreilles (que je devais défendre tous les dimanches midis à TQS alors que mon père préférait La semaine verte) et quelques téléromans choisis par les parents mais que j’ai suivis avec passion: Entre chien et loup, Lance et compte, Les filles de Caleb. Vous m’avez rappelez The Wonder Years que j’adorais, Musique Plus et les nuits de vidéos diffusés par Télé-Métropole (enfin, je crois). Cette période est aussi marquée par mes premières escapades vers la télé américaine: The Cosby show et le premier sitcom des jumelles Olsen alors bébés (dont je ne me rappelle plus du nom) et que j’écoutais au retour de l’école.
Au cégep et à l’université, j’ai délaissé beaucoup la télé, mis à part: La fin du monde est à 7h00, Chambres en ville, 4 et demi et La petite vie. J’y suis revenue depuis avec La vie la vie, Six feet under, Les invincibles, Desperate Housewives, Minuit le soir, TLMEP et quelques téléréalités américaines et québécoises…
Moi, c’est en 1975 que je m’invite sur Terre. Nos arbres cathodiques se ressemblent étrangement. C’est fort intéressant ce que vous mentionnez, à savoir que ce que l’on a regardé a contribué à façonner notre caractère. Je ne m’y étais jamais arrêté auparavant, mais ça fait bien du sens.
Comme vous, c’est Passe-Partout qui s’est offert à moi dès le plus jeune âge. J’en garde très peu de souvenirs, comme la plupart des autres émissions de mon enfance. J’ai de très vagues souvenirs d’avoir été fou raide d’émissions comme Minibus, Robin et Stella (Robin était-il barbu?, Goldorak, Albator, même quelques Bobino.
Mon adolescence est moins floue: ça commence avec du brutal G.I. Joe, Transformers, He-Man. Puis, je délaisse l’univers guerrier pour adorer des trucs moins violents, Les Cités d’Or, Inspecteur Gadget et d’autres dont je ne me rappelle pas le nom.
J’ai voué un véritable culte aux Années Coup de Coeur. Le besoin de rire était comblé par Rock et Belles Oreilles. J’ai boudé les Chambres en Ville et autres Watatatow. À 14 ans, je dévorais les nouvelles, surtout à Radio-Canada. Mon allergie à TVA vient probablement de là…
Il faudra attendre la vingtaine pour que je découvre les Simpsons, devenus depuis une véritable drogue. J’ai aussi adoré Seinfeld, mais ma consommation de télé américaine s’est presque réduite au néant aujourd’hui.
Mais c’est avec « La Fin du monde est à 7 heures » que je vis mes plus grandes émotions télévisuelles. Jamais auparavant, je n’ai autant craint la disparition d’une émission et lorsque l’émission cesse définitivement, c’est une claque en pleine gueule que je prends. Je crois même avoir versé quelques larmes comme si quelque chose s’était brisé en moi. Depuis, il m’est arrivé d’aimer certaines émissions, mais jamais autant que je n’ai aimé LFDMEA7H. Tout comme je n’ai plus craint la fin d’une émission… S’il fallait qu’une compilation DVD de La Fin du monde devienne disponible… Mais je sais: je rêve en couleurs…
Mon arbre téléalogique ressemble en tout point au vôtre, M. Proulx, cuvée 1977 oblige. Une exception cependant: Lady Oscar! Ce dessin animé japonais m’a profondément marqué. Sanglant et tragique à souhait. Je viens de me retaper le tout sur DVD et cela me laisse avec une question:
Comment mes parents ont-ils pu me laisser regarder ça???
Le concept de supervision parentale n’existait pas à l’époque?
Je suis de la même génération et je me suis déjà demandé si d’avoir écouté les vieilles émissions noir et blanc de Séraphin, de Démétan, de Rémi ou encore de Outchie ?, vous savez les insectes qui s’entre-tuaient… Bref, j’ai souvent pensé, et je ne suis pas la seule mes ami(e)s aussi, que cela avait eu une incidence sur ma personnalité; que mes périodes plus dépressives, mon agressivité parfois durement réprimée ou encore mon peu de foi en la nature humaine avaient peut-être trouvé racine dans mon arbre cathodique.
Loin de moi l’idée de tomber dans un déterminisme « bébête », mais tout de même je crois bien qu’il y ait des liaisons à faire tout comme dans le cas d’un arbre généalogique qui retrace l’héritage de nos aïeuls…
Il faut que je le dise, sinon tout le monde va penser que le Voir est lu et commenté par la trentaine seulement. Mon enfance a été bercée par PéPinot et Bobino. J’y tiens. Et puis, la Boîte à surprise. Je le trouvais beau Pierre Thériault, parce qu’il avait une belle voix et que son costume à losange brillait. Que dire du capitaine Ma Boule et de Franfreluche, le bonheur !
Bais oui, c’est ma jeunesse, parce que Passe-Partout, c’est ma jeunesse en tant que mère !
Je fais rarement des commentaires sur les blogues mais là je trouve ça trop comique! J’ai le même « arbre généalogique » télévisuel que toi sauf pour la blonde maniaque de série américaine que j’ai remplacé par une obsession furieuse pour Seinfeld (downloadé sur le net). Petite différence aussi: mon arbre à moi est mort. Je n’ai plus de télé par choix et je fais le plein d’image animée pratiquement uniquement sur le net.
Moi aussi, née en 77, partage votre généalogie télévisuelle. Avez-vous remarqué que « dans notre temps » pendant notre petite enfance, on regardait tous les dessins animés et émissions jeunesse ? Sans les canaux spécialisés, on regardait tout, même si on n’aimait pas ça plus qu’il le faut… L’offre ne suffisait peut-être pas à la demande…