BloguesAngle mort

La critique qui pue

J'adore Claude Jasmin… Un de mes vieux préférés. Un esprit libre comme je les aime.

Bref, rarement ai-je vu des frettes aussi intenses à la télé.

Je parle bien sûr de la prise de becs entre Daniel Brière/Alexis Martin et Claude Jasmin sur une pièce de théâtre qui visiblement n'intéressait pas l'auteur de La Petite-Patrie… (Bon, il s'est repris à la fin, mais le mal était fait).

On a l'habitude de martyriser certaines personnalités sur la place publique: Guy Fournier, Doc Mailloux, Michèle Richard. Rien de neuf là-dedans.

Mais avoir le courage de trouver ennuyants -et le leur dire dans le blanc des yeux- des artistes généralement appréciés du public, il faut le faire. Fallait voir la bouille de Martineau qui lui aussi jouissait de l'autre côté de la table. Martineau aussi, il aime bien les esprits libres.

Il y a certaines classes de la culture québécoise qui n'ont pas souvent affaire à la critique. À la télé du moins. Je ne parle pas la petite critique complaisante de têteux. Je parle de la vraie critique qui pue.

Déjà qu'on ne parle pas beaucoup de culture à la télé, la plupart du temps on essaie d'en parler avec gentillesse. On laisse l'artiste débiter son communiqué de presse sans le contredire. On lui laisse nous parler de l'intention de son oeuvre, des sources dans lesquelles il a puisé, des ponts qu'il souhaite jeter entre les cultures, de la critique de la société de surconsommation qu'il a voulu mettre en scène ou du regard personnel qu'il souhaite poser sur nos inconforts, nos paradoxes…

Bref, à la télé, jamais on entendrait quelqu'un interrompre l'artiste pour lui dire quelque chose du genre: "ZZZZZZ… Me semble que ça va être plate. En tout cas, vous verrez bien."

Ouch. C'est méchant. C'est pas gentil. Pas sûr que ce soit gratuit par contre…