On apprend des choses fascinantes dans le magazine Le Trente de ce mois-ci, qui consacre un dossier au prix de l'info. Notamment, les salaires versés aux différents employés des différents médias du Québec.
Ainsi, à l'embauche, un journaliste ou un chroniqueur de La Presse touchera 50 076$ annuellement, comparativement à 46 467$ au Journal de Montréal, à 33 800$ au Devoir et à 27 000$ au Journal Métro. Évidemment, on ne parle pas ici de "vedettes", mais de débutants. Je doute fort que Martineau gagne 46 000$ par an au JdeM! Et mon petit doigt me dit que Foglia doit gagner un poil plus que les 50 000$ prévus à la convention collective de La Presse… Je n'ai pas de preuve, mais bon…
Or, il n'y a pas que les journalistes qui sont "bien payés" dans un journal. À l'embauche, un graphiste du quotidien Le Droit gagne 9 000$ de plus par année que son collègue journaliste. Au Soleil, 1000$ de plus. En outre, le caricaturiste de La Presse gagne le double du journaliste (100 048$). C'est décidé, je me remets au dessin.
Qu'en est-il de la télé? À l'embauche, un journaliste de TVA qui rapportera l'histoire du gars qui a trouvé une mouche dans son trou de beigne touchera 41 847$ par année. Son patron, qui lui aura confié cette affectation, gagnera quant à lui au moins 63 755$ annuellement.
Des trois réseaux généralistes, c'est sans surprise que l'on découvre que TQS est le réseau qui paie le moins bien ses artisans de l'information, pour plus d'heures de travail… Pas étonnant que l'on y voie souvent de jeunes inconnus, qui apprennent là leur métier avant de s'envoler vers des cieux plus payants…
Lisez le dossier dans Le Trente, c'est fascinant. En passant, le Trente est fait par des collaborateurs bénévoles.
Ne parlons pas ici des journalistes qui se promènent en Irak,au Congo,ou même qui y vivent. Non, parlons seulement des journalistes québécois au Québec.
D’abord, le métier est peu estimé. Ils sont peu crédibles selon tous les sondages sur l’appréciation des métiers: les gens les placent entre les politiciens et les vendeurs d’autos usagers. Une grosse côte à remonter.
Le métier est pourtant bien recherché.
Avoir déjà un nom ouvre les portes. Sinon il faut passer différentes étapes:
1) Apprendre à écrire minimalement à l’université ou dans la rue.
2) Écrire dans les blogues ou les rubrique « opinions du lecteur »
2)Être pigiste dans une revue cléricale ou un journal militant.
3)Jouer du coude et entrer au Voir ou une télévision communautaire. Faire moins de trois ans, sinon vous pouvez y rester.
4)Devenir immédiatement chroniqueur météo à TQS ou écrire les bandes-nouvelles à RDI. Faire les « chiens écrasés » au Journal de Montréal.
5)Faire du temps pour montrer qu’être journaliste demande des années de travail auprès de savants confrères.
6)Apprendre,pendant ces années, à dire souvent « votre article, c’était parfait »; « votre reportage englobait toute la question ».
7)Être humble tout en grossissant votre ego: pas facile
comme « JOB ».
8)Éviter certains mots: convergence, néo-libéralisme, sionisme,…
9)Changer votre garde-robe régulièrement, éviter les rides, être branché, vivre sur le Plateau ou le village gaie ou Outremont.
Alors vous entrerez,peut-être, dans le cénacle parlé ou écrit:Radio-Canada ou La Presse. Vous n’aurez plus d’illusions mais votre avenir sera assuré.
Bonne chance: prêt, partez…
une société sans journalistes.
On a pas vraiment les moyens de se payer ça…….
Et pour ceux qui croient que c’est une job à vie, vous avez la mémoire courte. Devirieux ça vous dit rien ?