Je m'étais peu intéressé jusqu'ici au lock-out qui a cours actuellement au Journal de Québec. Je rattrape mon retard.
Les trois syndicats d'employés du Journal de Québec affirment que ce lock-out a été fabriqué de toutes pièces par Quebecor. Conspiration ou pas?
Une série d'indices prises sur le blogue du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Par ailleurs, Denis Bolduc estime que «le lock-out au Journal de Québec est un conflit créé de toutes pièces par Quebecor et savamment planifié dans un bureau à Montréal. Avec le déclenchement du lock-out, Quebecor vient de faire la démonstration que tous les gestes posés depuis l'automne ne visaient que la création d'un conflit.»
Pour appuyer ses dires, les syndicats rappellent plusieurs faits troublants:
-l'embauche de 14 cadres supplémentaires en septembre;
-l'envoi en novembre d'un courriel par une cadre de Quebecor pour recruter des journalistes «prêts à s'exiler à Toronto pour la durée du conflit»;
-le fait que Quebecor s'est départi des services d'Anne-Marie Cadieux, l'auteure de ce courriel embarrassant;
-la mise en place d'une salle de presse au troisième étage du Toronto Sun;
-la formation spéciale donnée aux cadres du Journal entre autres sur le logiciel de mise en page Quark;
-la mise en place d'un service d'annonces classées à Kanata en Ontario;
-l'ajout depuis l'hiver de caméras dans les bureaux du Journal de Québec;
-le remplacement des serrures et le changement du système de contrôle d'accès à l'édifice de l'avenue Béchard;
-la publicité de la compagnie Sécurité Kolossal qui cherchait pas moins de 200 agents de sécurité en prévision d'un conflit de travail à Québec, annonce parue le 15 décembre dans le Journal. Coïncidence? En janvier, cette même compagnie est chargée de l'installation des nouvelles caméras au Journal. Depuis le 12 avril, ce sont les agents de cette même firme qui sont postés à l'entrée de l'édifice du Journal.)
-la suspension, le 23 janvier, par la direction du Journal de cinq employés affectés à l'informatique. Tout en restant vague sur les motifs de ces suspensions, le lendemain, la partie patronale ajoutait à ses demandes la sous-traitance complète du service informatique. (Ces suspensions sont par la suite devenues des congédiements et ont été contestés par griefs.)
J'avoue que si ces faits sont véridiques et prouvent la thèse de la conspiration, je plains les cadres qui ont planifié tout ceci. Il faut vraiment avoir les valeurs à de drôles de places…
"Papa, raconte-moi encore une fois l'histoire de la fois où tu avais inventé un plan pour sacrer du monde dehors?"
Car il s’agit là d’un formidable et original moyen de pression : quel incroyable pied de nez aux dirigeants. Et le MédiaMatinQuébec est tellement plus agréable à lire que le JdQ.
M. Proulx, je serais curieux d’entendre votre point de vue sur l’aspect « montréalisation » du conflit…
Eh que vous êtes de mauvaise foi! On n’en a rien à foutre des droits des travailleurs. D’ailleurs, dans une vraie société capitaliste, les droits des travailleurs ne devraient pas exister. Seuls les privilèges des PDG et des gros actionnaires devraient importer dans une société idéale. Avez-vous pensé que si une entreprise respecte ses employés, cela signifie qu’elle doit les payer convenablement? Et que faites-vous des profits faramineux des entreprises? Ne trouvez-vous pas important qu’il faille donner de plus gros dividendes aux actionnaires plurôt qu’un salaire décent aux travailleurs? De plus, les millions que ces PDG reçoivent en bonis et options d’achat ne sont pas assez élevés: il ne peuvent pas s’acheter d’autres villas dans le monde où ils ne verront pas les travailleurs qu’ils bafouent, parfois avec notre bénédiction et notre hypocrite indignation.