Ingrid Betancourt |
Selon l'Agence France-Presse:
«Messieurs les généraux, nous allons libérer Ingrid Betancourt et les trois Américains», a déclaré le président [colombien Alvaro Uribe] au cours d'une cérémonie en présence de hauts responsables de la police et de l'armée.
Pas trop tôt. Ça fait juste depuis 2002 que Betancourt est otage des FARC. Ils ont essayé le "dialogue" pendant quelques années, mais paraît que ça marche pas avec des pourritures.
Depuis, imaginez, l'ex-chum de Virginie, le journaliste Bernard Paré, a eu le temps d'aller en Colombie, de se faire prendre par les mêmes FARC et de revenir dans le téléroman, Dieu merci sain et sauf. Tout ça pendant qu'Ingrid, elle, vit réellement l'enfer dans la vraie jungle… Je blague. Mais c'est vraiment pas drôle.
Selon vous, qu'est-ce qui arrivera avec cette histoire? Ingrid Betancourt sera-t-elle réellement sauvée par l'armée colombienne? Ou si cette annonce publique du président Uribe a déjà signé son arrêt de mort?
Aucune idée, mais moi, ce qui me tue, c’est que personne ne soit foutu de la faire libérer depuis 5 ans ! Cinq ans de captivité ! Elle en restera marquée à vie ! Et même s’ils sont nombreux à se mobiliser, artistes, organisations humanitaires ou peu importe qui, personne n’intervient !
Ça me fait parfois désespérer du genre humain… Je me souviens d’une jeune femme Yougoslave qui avait connu l’enfer des camps serbes dans les années 90, là où on violait et torturait les prisonniers comme on le faisait 50 ans plus tôt… Elle s’en est échappée, contrairement à bien d’autres, et elle me racontait que pendant ces mois où ils vivaient l’horreur, ils se demandaient quand le reste du monde allait enfin intervenir. Mais le reste du monde a attendu, observé, soupesé, réfléchi, compté, évalué, puis il est intervenu trop tard… Comme pour Ingrid ?
Mais bordel, si le dialogue ne marche pas, est-il nécessaire d’attendre CINQ ANS pour s’en rendre compte ?
Le respect des engagements internationnaux doit soutenir un plus grand nombre de pays. Ingrid Betancourt, journaliste et sénatrice colombienne, est devenue un symbole de courage et de liberté, au nom de quoi des miliers d’otages de Colombie, de nombreux élus enlevés, parfois sauvagement assasinés rends possible des débats et pressions internationales. Cela interroge les droits humains, particulièrement les droits des femmes. Vouloir exister et s’exprimer dans la vie publique et politique, voilà ce pourquoi Ingrid Betancourt fut enlevée par les forces armées révolutionnaires de Colombie.
Aller la chercher et la sortir de là est maintenant devenu urgent et devrait mobiliser la superpuissance et toute la communauté internationale.
« Nous, philosophes, nous, écrivains, poètes, nous, contemplateurs de l’idéal social, ne nous lassons pas, continuons notre oeuvre. Étudions toutes ses faces, et avec une bonne volonté croissante, ce pathétique problème de la femme dont la solution résoudrait presque la question sociale toute entière » (Victor Hugo, 1872)
Je crains fort que cette annonce publique n’ait, comme vous dites, signé l’arrêt de mort d’Ingrid Betancourt. C’est une remarquable décision que de la faire libérer, seulement était-t-il nécéssaire d’en informer les vilains pas fins qui la retiennent en otage?
Quelle absurdité…
Enfin, j’espère de tout coeur avoir complètement tort dans mon pronostic. Mais l’Homme étant ce qu’il est, avec un H majuscule, comme dans Himbécile…
Il est faux de penser que rien n’a été fait. Rien n’a réussi……
Pour ce qui est de la sécurité d’Ingrid, s’ils avaient voulu la tuer, ça ferait belle lurette qu’elle serai morte.
La déclaration du President ne mets pas sa vie en danger.
Je soupconne plutot le gouvernement de la preferrer aux mains des FARC…………
J’espère que Ingrid Bétancourt survivra à sa captivité mais nous pouvons avoir une pensée pour ces centaines ou ces milliers d’otages qui existent présentement sur notre planète. Ils sont presque anonymes car ils n’ont pas une nationalité prestigieuse comme la nationalité française ou américaine. La vie d’un otage est à la merci de son geôlier et la technique pour les libérer est toujours discutable. Rappelons-nous de notre crise d’octobre 70 alors que 2 otages étaient au main du FLQ. Un otage a été assasiné sordidement alors que le 2e a été libéré à temps par les forces de l’ordre: serait-il encore en vie si les policiers ne l’avaient pas libéré? Nous pouvons nous poser la question.
Je suis cette histoire depuis ses tout débuts. J’en ai lu des tonnes. Vu des tonnes. J’ai assisté à une rencontre avec sa fille et tout n’est que mensonge dans cette histoire autant du côté des FARC que du gouvernement colombien. Savez-vous pourquoi elle s’est faite prendre? J’ai bien peur qu’on ne la reverra jamais vivante…
La déclaration d’Uribes avait peut-être pour objectif de rassurer les investisseurs étrangers sur la position de son gouvernement dans la défense des droits de l’homme. J’entretiens cependant des doutes à ce sujet, car les groupes paramilitaires et les guérillas sont très bien implantés en Colombie et entretiennent des relations officieuses avec le gouvernement en place.
Au-delà du questionnement sur la libération éventuelle d’Igrid Bétencourt, il faut garder l’oeil sur la manière dont le Canada prend part aux violations des droits de l’homme en investissant en Colombie. Il faut se rappeler que la guerre en Colombie en est une pour les ressources naturelles et qu’en décembre dernier, le gouvernement canadien a envoyé une lettre d’invitation en Colombie pour amorcer des accords de libre-échange. Serait-ce un cautionnement aveugle? Or, l’enlèvement de Bétancourt, aussi grave soit-il, n’est pas un cas isolé. Il faut que les gens comprennent la filiation directe qu’il existe entre les produits que l’on consomme de la Colombie (les bananes Chiquita, Coca-Cola, l’industries florales) et les enlèvements, les meurtres, les fumigations et les déplacements humains qui ont lieu quotidiennement là-bas.
Comme votre blogue est une tribune critique des médias, j’ajouterai que trop souvent, les médias minimisent la situation colombienne en parlant des effets de la guerre plutôt que des causes et peuvent transmettre de la fausse information. L’hebdomadaire d’Ottawa, Embassy, du 28 mars va dans ce sens. «An average of seven Colombians are killed throught political murders every year, while another 300 are displaced. Many of these are ethnic minority who are forced off their land for various reasons, including foreign investment», écrit la journaliste Lee Berthiaume. Or, il y a 7 personnes qui sont assassinées par jour en Colombie pour des raisons politiques et il est estimé que 300 à 600 Colombiens sont déplacés quotidiennement, me confirme le membre d’une ONG canadienne.
Il faut souligner le courage de la fille d’Ingrid qui depuis cinq ans fait un travail exemplaire pour garder en mémoire la disparition de sa mère.
Mélanie qui est maintenant dans la jeune vingtaine se bat et ne renonce jamais et c’est réellement admirable de voir une fille aussi jeune ne jamais abandonner, ne jamais baisser les bras.
C’est une leçon de courage pour tous et l’on ne peut espérer que comme la promis Sarkozy la France fera tout son possible pour libérer Ingrid.
On y croit sans réellement y croire, disons plutôt qu’on espère.