Laurent Lachance, il y a quelques années… |
C'est la grosse nouvelle aujourd'hui dans le petit monde des médias.
Le créateur de Passe-Partout, Laurent Lachance, veut poursuivre les producteurs des DVD de Passe-Partout (Jacques L'Heureux et Marie Eykel) afin de recevoir des droits sur les ventes desdits DVD. Il demande 15%.
C'est l'histoire d'une émission pour enfants partie de rien, qui devait rejoindre les petits de milieux défavorisés.
C'est l'histoire d'une émission pour enfants qui est devenue une affaire d'adultes et de gros, gros sous…
Vous dire que je n'étais pas au courant de tout ceci serait mentir. J'en ai eu vent il y a à peu près trois semaines. Je connais Laurent Lachance. Tout comme la plupart des artisans de la série, il a fait preuve à mon égard d'une grande générosité lors de l'écriture de mon livre à paraître cet automne sur l'histoire de Passe-Partout…
Devant cette chicane d'auteurs, je reste neutre. Je ne suis du bord de personne. Ce sont leurs affaires.
J'aurais tout de même le goût de leur dire ce que Grand-Papa Bi avait l'habitude de dire pour régler les conflits: "Accordez-vous donc, c'est si beau l'accordéon!"
Enfin, j'ai pensé que vous seriez intéressé à lire le bref courriel que m'a laissé Laurent Lachance, le 27 juillet dernier, en m'annonçant ses intentions. Le papa de Passe-Partout a de l'amertume, ça se sent:
Je dois te faire savoir que j'ai engagé une
action judiciaire contre les deux comédiens producteurs des DVD. J'ai
renoncé plus d'une fois à le faire. Mais j'ai fini par me décider afin
de ne pas rester avec un sentiment d'injustice que je ne veux pas éprouver
pour le reste de ma vie. Laisser les choses aller ainsi revient à nier le travail que
j'ai fait pendant des années. Je me dois un minimum de respect. Et je
soutiens que j'ai la paternité de Passe-Partout, ce qui équivaut à un droit
d'auteur.Les comédiens sont restés sourds à
une première mise en demeure. Leur procureur a répondu la dernière
journée de l'échéance à la seconde pour dire que ses clients ne
voulaient rien entendre. Nous poursuivons donc le processus. Ça peut
être long ou ça peut être court. Mais je n'ai pas l'intention de
renoncer à poursuivre…Je n'ai pas pu te mettre au courant avant, car mon avocat préférait
ne pas ébruiter l'affaire.Voilà donc pourquoi votre fille est muette, comme le disait Molière.
J’ai entendu un commentaire selon lequel, d’un strict point de vue légal, L’Heureux et Eykel n’auraient pas à verser une partie des droits de vente à M. Lachance.
C’est à titre d’employé du gouvernement (fonctionnaire) qu’il avait oeuvré comme concepteur de l’émission en question, ce qui n’obligerait pas les producteurs des DVDs de lui faire bénéficier d’une partie des profits reliés aux ventes.
Par ailleurs, il faut savoir que M. Lachance a été un membre important de l’équipe réalisant cette émission.
Dommage qu’un détail juridique soit utilisé pour exclure un ancien collaborateur des retombées d’une célèbre émission.
Mais peut-être y aurait-il d’autres éléments du « dossier » qui ne sont pas encore rendus public, aussi poser un jugement sur toute l’affaire est pour le moins hasardeux…
Nous naissons, vivons et mourrons avec la morale et le droit. D’une part, votre propos soutient une morale du gros capitaliste méchant qui profite des enfants: «C’est l’histoire d’une émission pour enfants qui est devenue une affaire d’adultes et de gros, gros sous…», comme si Walt Disney et sa souris n’avait pas profité des enfants ou que la souris verte et autres tutti quanti, ne l’avaient jamais fait. En outre, il y a la morale du détail juridique, «Dommage qu’un détail juridique soit utilisé pour exclure un ancien collaborateur des retombées d’une célèbre émission.» qui refusent, un «droit moral», à un autre gros capitaliste de profiter des enfants. C’est le détail juridique qui fait que vous possédez un droit et que l’on assure la sécurité des transactions en matière civile et le droit d’une défense pleine et entière en matière pénale. Sans ce «détail juridique», ce serait l’anarchie ou, son contraire le «führer prinzip» où n’importe qui peut faire n’importe quoi, ou, en opposition, le tyran ou les moralistes d’une époque assurent le règne d’une règle imprécise, divine ou humaine provenant du peuple par le peuple, afin que l’on suive, de gré ou de force, leur morale. Ce serait l’anarchie ou la règle de celui qui possède une arme, des policiers, une armée prévaudrait aux règles de droit.
Viva la revolución! Viva Fidel! (et ses longs, très longs et éternels discours que tous devaient écouter ou lire religieusement.) Mais, c’est un détail!