Tenez, un peu de théâtre de rue à Montebello gracieuseté des agents de la Sûreté du Québec. Toute l'histoire de cette vidéo sur le blogue de Pat Lagacé…
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3 commentaires
Bon… je sais que c’est dernière minute… mais une réaction de mon propre cru… si vous en voulez une… c’est dans une pièce de théâtre que je présente ce soir à l’Union Française dans le cadre du FSQ.
Et j’ose croire que mon script est meilleur que celui imaginé par les bonzes de la SQ. Désolé pour le manque de modestie, mais il fait chaud et j’avais besoin de me « venter » et de ventiler, aussi. ;-))
J’ai lu votre commentaire, monsieur Proulx, ainsi que le texte de monsieur Lagacé concernant cet événement fâcheux.
La question que je me pose, c’est celle-ci: reproche-t-on à la SQ son amateurisme et ses tactiques pas trop subtiles d’infiltration du « contre-terrisme domestique », ou bien se pose-t-on légitimement des questions fondamentales sur notre désir de sécurité en relation avec le droit de manifester et de se regrouper autour d’une autre vertu que la sacro-sainte loi du libre marché (lire PSP, c’est plus branché) ?
Ainsi, toute cette histoire de ligne à ne pas franchir est très instructive car les limites les plus importantes, « dans le cadre d’une société libre et démocratique » (j’ai lu ça quelque part dans notre Constitution), ne sont pas celles que l’on retrouvent autour d’un cordon de sécurité, pendant une réunion de chefs d’États, mais bien autour de ce que l’État et son corps policiers peuvent organiser comme tactique d’infiltration et d’arrestation afin de protéger la population.
D’ailleurs, les agents provocateurs ont toujours existé et certains « pionniers » dans ce type d’activité ont oeuvré aux États-Unis, au service de l’agence Pinkerton, à une époque où le gouvernement protégeait mal ses plus puissants alliés.
Ensuite, c’est bien connu, monsieur Pinkerton n’a jamais été reconnu pour sa subtilité en offrant ses services, et le mouvement ouvrier US critiquant la « générosité du bonheur industrialisé » a eu un peu de difficulté à s’exprimer par la suite…
Bref, on peut peut-être voir ça comme « une victoire de la blogosphère » ou comme une pièce de théâtre amateure, mais au-delà de la bavure ou, pire encore, de la gaffe policière, est-ce qu’il n’y a pas un peu de place pour réfléchir au-delà de ce que l’on VOIT et se demander si ce n’est pas là, avant tout, une maladroite mais bien réelle tentative du bras armé de l’État, censé avant tout faire respecter le DROIT commum avant le BIEN commun, afin de manipuler la population et les médias ?
Intéressantes sont ces images captées sur le vif. Mais, pour un profane ou pour un citoyen qui n’était pas sur les lieux du «crime», ces images ne font que créer un léger malaise sans, pour autant, être vraiment «loquaces» ou «éloquentes». Depuis quelques décennies je suis sociologue des médias et je n’ai jamais cru à la formule magique un peu simplette qui prétend qu’une image vaut mille mots. Il y a des moments où un mot vaut des centaines d’images. En ce qui concerne ces images, la zone d’imprécision et d’«insignifiance» (au sens littéral du mot «insignifiance») est trop considérable pour qu’il soit possible de se faire une idée claire et vraiment éclairante.
Alors, je me contente de répéter ce que de nombreuses personnes ont déjà dit ou écrit (je pense notamment au journaliste Jean-Claude Leclerc), il faut une enquête poussée pour aller, autant que faire se peut, au fond des choses.
Étant âgé de 64 ans et ayant participé à quelques dizaines de manifestations (y compris celle des Noirs états-uniens, à Washington, en août 1963, avec Martin Luther King), je reste fasciné par les divers scénarios qui «animent» ces manifestations. La plupart du temps, il y a une majorité de manifestants qui sont là pour MANIFESTER un point de vue. Il y a des enragés et des casseurs qui hantent toutes les manifestations. Et, pour simplifier, il y a aussi ces flics dont le rôle est parfois ambigu et parfois assez clair. Historiquement, dans de nombreuses manifestations, des flics faisaient de la provocation, laquelle provocation avait comme objectif de discréditer les manifestants et le message RENDU MANIFESTE par ces manifestants.
Ce qui est certain, c’est qu’il faut faire la lumière sur ces troublants événements de Montebello!
Bon… je sais que c’est dernière minute… mais une réaction de mon propre cru… si vous en voulez une… c’est dans une pièce de théâtre que je présente ce soir à l’Union Française dans le cadre du FSQ.
Et j’ose croire que mon script est meilleur que celui imaginé par les bonzes de la SQ. Désolé pour le manque de modestie, mais il fait chaud et j’avais besoin de me « venter » et de ventiler, aussi. ;-))
J’ai lu votre commentaire, monsieur Proulx, ainsi que le texte de monsieur Lagacé concernant cet événement fâcheux.
La question que je me pose, c’est celle-ci: reproche-t-on à la SQ son amateurisme et ses tactiques pas trop subtiles d’infiltration du « contre-terrisme domestique », ou bien se pose-t-on légitimement des questions fondamentales sur notre désir de sécurité en relation avec le droit de manifester et de se regrouper autour d’une autre vertu que la sacro-sainte loi du libre marché (lire PSP, c’est plus branché) ?
Ainsi, toute cette histoire de ligne à ne pas franchir est très instructive car les limites les plus importantes, « dans le cadre d’une société libre et démocratique » (j’ai lu ça quelque part dans notre Constitution), ne sont pas celles que l’on retrouvent autour d’un cordon de sécurité, pendant une réunion de chefs d’États, mais bien autour de ce que l’État et son corps policiers peuvent organiser comme tactique d’infiltration et d’arrestation afin de protéger la population.
D’ailleurs, les agents provocateurs ont toujours existé et certains « pionniers » dans ce type d’activité ont oeuvré aux États-Unis, au service de l’agence Pinkerton, à une époque où le gouvernement protégeait mal ses plus puissants alliés.
Ensuite, c’est bien connu, monsieur Pinkerton n’a jamais été reconnu pour sa subtilité en offrant ses services, et le mouvement ouvrier US critiquant la « générosité du bonheur industrialisé » a eu un peu de difficulté à s’exprimer par la suite…
Bref, on peut peut-être voir ça comme « une victoire de la blogosphère » ou comme une pièce de théâtre amateure, mais au-delà de la bavure ou, pire encore, de la gaffe policière, est-ce qu’il n’y a pas un peu de place pour réfléchir au-delà de ce que l’on VOIT et se demander si ce n’est pas là, avant tout, une maladroite mais bien réelle tentative du bras armé de l’État, censé avant tout faire respecter le DROIT commum avant le BIEN commun, afin de manipuler la population et les médias ?
Intéressantes sont ces images captées sur le vif. Mais, pour un profane ou pour un citoyen qui n’était pas sur les lieux du «crime», ces images ne font que créer un léger malaise sans, pour autant, être vraiment «loquaces» ou «éloquentes». Depuis quelques décennies je suis sociologue des médias et je n’ai jamais cru à la formule magique un peu simplette qui prétend qu’une image vaut mille mots. Il y a des moments où un mot vaut des centaines d’images. En ce qui concerne ces images, la zone d’imprécision et d’«insignifiance» (au sens littéral du mot «insignifiance») est trop considérable pour qu’il soit possible de se faire une idée claire et vraiment éclairante.
Alors, je me contente de répéter ce que de nombreuses personnes ont déjà dit ou écrit (je pense notamment au journaliste Jean-Claude Leclerc), il faut une enquête poussée pour aller, autant que faire se peut, au fond des choses.
Étant âgé de 64 ans et ayant participé à quelques dizaines de manifestations (y compris celle des Noirs états-uniens, à Washington, en août 1963, avec Martin Luther King), je reste fasciné par les divers scénarios qui «animent» ces manifestations. La plupart du temps, il y a une majorité de manifestants qui sont là pour MANIFESTER un point de vue. Il y a des enragés et des casseurs qui hantent toutes les manifestations. Et, pour simplifier, il y a aussi ces flics dont le rôle est parfois ambigu et parfois assez clair. Historiquement, dans de nombreuses manifestations, des flics faisaient de la provocation, laquelle provocation avait comme objectif de discréditer les manifestants et le message RENDU MANIFESTE par ces manifestants.
Ce qui est certain, c’est qu’il faut faire la lumière sur ces troublants événements de Montebello!
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias