Si vous lisez les journaux, vous avez certainement un rituel de lecture.
J'en ai un aussi. Voici comment je lis ma Presse du samedi.
Samedi matin, 8h47. Le café percole, je vais chercher ma Presse au pas de ma porte. Une grosse Presse, comme tous les samedis.
Je m'installe sur le divan, café en main. J'opère un premier élagage. Faisant parcourir mes doigts à travers les cahiers, je retire les cahiers Mon Toit, Actuel Gourmand, Vacances/Voyages, Petites annonces, Carrières et emplois et Sports.
Je ne les lirai pas. Il faut faire des choix. Si je lisais tout, j'y passerais mon samedi. Et ma blonde devrait se réveiller dans une heure à peu près. On doit aller déjeuner.
J'attrape le premier cahier Actualités. Je le feuillette, je lis les grands titres, les légendes des photos. Parfois, je m'attarde à un article qui aura piqué ma curiosité. Il est rare que je le lise jusqu'à la fin toutefois. Si je lisais tous les articles, j'y passerais mon samedi.
De toute façon, habituellement, en lisant le premier paragraphe d'un article (le lead), son titre et l'extrait en exergue, vous avez tout. Exemple: une lettre ouverte titrée "RDS joue au poker avec nos jeunes"; on comprend assez vite que le type trouve que RDS ne devrait pas diffuser des parties de poker parce que ça encourage le jeu compulsif.
Je lis jusqu'à la fin le mea-culpa de La Presse qui a publié hier un sondage avec des erreurs.
Je parcours des yeux cet autre sondage sur la sexualité des Québécois. D'ailleurs, on apprend que 36% des gars et 24% des filles affirment avoir eu des relations sexuelles le premier soir. Ce qui a fait dire à un sexologue: "On se demande avec qui étaient les gars!"
Je m'attarde un peu à la chronique de Lagacé qui nous parle du flic qui a tiré Kimveer Gill.
Après avoir parcouru le cahier Actualités, je me plonge dans le cahier Arts et Spectacles. Hugo Dumas parle de Britney Spears. Bon. Je m'en fous. Petrowski parle de la télédiffusion à RDI de la commission Bouchard-Taylor. Je lis son texte presque jusqu'à la fin. Louise Cousineau parle de la série Les Soeurs Elliott. Son titre: "Très fréquentables, ces soeurs Elliott", est suffisant. C'est tout ce dont j'ai besoin de savoir pour bien vivre en démocratie. Je lis plus longuement le texte de Sylvie Saint-Jacques sur la différence entre les vedettes de la télé et les acteurs de théâtre.
Je termine avec La Presse Affaires. Avant, ce cahier allait directement au bac vert. Je l'ai découvert récemment. J'y lis toujours au moins un texte. Aujourd'hui, c'est la chronique de Claude Picher sur les exportations québécoises qui a pu profiter de mes yeux.
10h02. J'ai fini ma Presse. Au recyclage. Et ma blonde qui se réveille. "On va déjeuner?"
Le reportage d’Alain de Repentigny sur Give Peace a Chance (deux pages dans le milieu)? Je savais que ça avait ete enregistré à Montreal, mais pas qu’on avait ajouté des voix dans un sous-sol à Brossard. Le reportage sur Soie, dans Cinema, est une beaute. Je lis aussi les sports, le premier cahier et actuel (gourmand, je crois).
Depuis la rentree, MA presse du samedi est particulierement bonne.
Je fais à peu près le même tri, sauf que je garde la section sports que je ne lis qu’en diagonale. À une autre époque, j’épluchais cette section jusque dans les stats, maintenant, je lis une ou deux chroniques avant de faire atterir cette section dans le bac vert.
Section affaires, j’ai déjà tenté le coup mais le coeur n’y est pas. Disons que cette section fait partie des joueurs de remplacement, en cas de besoin, comme dans la première séquence d’un épisode de Mission impossible, savez, quand le chef de l’agence retenait ou non un espion selon les exigences de la mission?
Ce genre de tri, on l’exerce continuellement dans presque tout, autrement on n’en sortirait pas. Auparavant, je lisais Voir presque entièrement, puis, tranquillement, je suis passé par-dessus la section cinéma (départ de George Privet et de quelques autres) et la section éditoriale (départ d’Éric Grenier). Quelquefois, je jetais un coup d’oeil à la section restauration, en raison principalement de la belle plume de son ancien titulaire et de ses quelques colères inoubliables. La colonne à Martineau, autrefois, cela dépendait du sujet et des premières phrases, contrairement à Foglia que je continue à lire (par vice?) in extenso, malgré moi, envers et contre tout.
Ah oui, les sudokus, non merci. Quant aux mots croisés, seulement de très rares fois sur le Net. Jamais sur le papier journal. :))
Je me doutais bien que les gens qui écrivent dans Voir sont de fidèles lecteurs de La Presse. C’était le cas de Jean Barbe et Richard Martineau. Et souvent, ils s’amusaient à dénigrer le Journal de Montréal. L’histoire se répète. Sauf que Martineau est passé au Journal de Montréal. Plus un mot sur la convergence. Et quelle redondance ! Un pur produit ses chroniques. Dire qu’il bondissait autrefois…
Et Foglia demeure Foglia. Il était bon à l’époque et il l’est encore. Il a son style. Il a ses idées. Il les assume envers et contre tous. J’aime bien les gens qui ont une colonne vertébrale en journalisme.
Est-ce l’internet, mais on récupère vite tout mouvement de contestation. Le peuple s’indigne sur les accomodements raisonnables. Sitôt, il se fait traiter d’épais. Mais est-ce que les islamistes se remettent en question ? Ils y croient eux, dans leur révolution. Ils n’ont pas lâché prise jusqu’à maintenant.
Et la dichotomie médias/peuple n’est pas inquiétante. Elle est normale. S’il fallait qu’on lise les journaux comme on lit la Bible, ma foi, on tournerait en rond en attendant notre blonde pour déjeuner.
Je lis aussi Le Devoir mais pas assez souvent. Je me suis déjà abonné puis j’ai annulé. J’effeuille aussi la marguerite avec La Presse mais il est difficile de résister aux offres promotionnelles.
En fait, les choses se présentent ainsi: l’abonnement à La Presse coûte moins cher que celui du Devoir.
Est-ce que maintenant je peux me prononcer sur le contenu éditorial et la qualité des articles des journaux respectifs???
🙂
Le samedi, je préfère déjeuner en écoutant de la musique. Et lire le journal, si j’ai le temps, par la suite. Mais la plupart du temps je préfère lutter contre la déforestation… à moins que le Devoir m’appelle par courriels en me suggérant un article d’un de mes journalistes favoris, une nouvelle concernant mes principales préoccupations, ou bien en me présentant le débat qui fait rage dans ces pages à cette occasion.
Je décide ensuite si j’achète, si je passe ou je si lis gratuitement. La plupart du temps, je passe, parfois j’achète… mais je me contente de la gratuité bien souvent. Par souci d’économie ou parce que je m’informe sur l’actualité ailleurs, autrement.
On nous aura peut-être compris…
Aujourd’hui, on a livré ma Presse en deux paquets, l’un presque prêt pour le bac, à l’exception du guide tivi que j’ai dû sauver du naufrage… Bref, la « décontamination » est un processus bcp plus rapide.
Merci monsieur l’éditeur…
Commentaire langagier pédant du jour: « Faisant parcourir mes doigts à travers les cahiers »? J’ai l’impression qu’il y a comme un mélange sujet/complément là…