J'avais le goût de vous parler de C'est juste de la TV, la nouvelle émission de télévision où des gens critiquent la télévision à ARTV les vendredis soirs.
Je la regarde depuis deux semaines. C'est bof.
Le problème, c'est l'absence de véritables discussions. Tout simplement parce qu'il semble terriblement manquer de chimie entre les collaborateurs.
Disons-le, Chantal Lamarre, Lise Payette et Marc Cassivi semblent n'avoir rien à se dire.
C'est un peu comme si j'organisais un 5@7 avec ma grand mère, mon chum de l'université cynique et la madame sur ma rue qui vient d'accoucher. Mon petit doigt me dit que ça ne lèvera pas.
Et c'est un peu ce qui se passe à C'est juste de la TV.
Chantal Lamarre, ordinairement comique, semble ne pas trop savoir où se placer. En fait, je la soupçonne d'avoir l'esprit occupé à contenir le déluge de gags qu'elle voudrait faire à propos des Supermamies, le téléroman -particulièrement mauvais- de Lise Payette.
Marc Cassivi, pourtant terrifiant à l'écrit, est devant la caméra tel un touchant petit oiseau qui apprend à voler. Tout doux, tout doux, tout doux.
Et Lise Payette. Elle a les opinions les plus prévisibles de la voie lactée et malgré tout on boit ses mots comme s'il s'agissait de la Vérité pure. Visiblement, la matriarche terrorise le plateau.
Et l'animateur. Rien à dire. Mais je l'aimais mieux à Vazimolo.
Bref, chaque semaine, à C'est juste de la TV, on envoie une émission que l'on trouve mauvaise chez le Réparateur TV.
Si on me demande mon avis, c'est C'est juste de la TV que j'envoie chez le Réparateur…
Depuis quelques jours déjà, monsieur Proulx, je désirais vous parler du dernier numéro du magazine culturel Spirale (no 216 – septembre / octobre). Bien que celui-ci développe avant tout un dossier sur la démocratie, celui-ci replace au passage Bernard Stiegler et son concept de « télécratie » à « l’avant-scène ». Ainsi, grâce à un texte de Frédéric Rondeau et une entrevue de Filippo Palumbo avec le philosophe; on y parle avec justesse des raisons de la dominance de la télévision par rapport aux autres médias de masse, mais aussi surtout comment ceux-ci convertissent les citoyens en clients tout en détrônant leur volonté de vivre ensemble par une pulsion de consommer des produits de plus en plus érotisés. (www.spiralemagazine.com)
>.< Cela étant dit, je ne regarderai pas "C'est juste de la TV" car je ne comprends pas pourquoi et comment ARTV peut accoucher d'une telle formule... et donner naissance à une tel résultat ! Individuelement parlant, le talent principal de chacun des membres de ce quatuor improbable est indéniable. Mais, franchement, à part Marc Cassivi, pour l'avoir lu et apprécié à plusieurs reprises dans la Presse, aucun des éléments de cette émission ne me semblent à leur place sur ce plateau. Il est vrai que Lise Payette a de l'expérience télévisuelle à revendre. Chantal Lamarre peut être sarcastique. André Robitaille pourrait vulgariser le tout et rendre tout ça très dynamique. Mais est-ce qu'ils peuvent réussir ensemble le tour de force qu'une telle émission implique ? "C'est juste de la TV" devrait avoir un certain recul, une bonne vision critique et une attitude provocatrice face à l'importance souvent démesurée que prend la télé par rapport aux autres médias. Sans parler de l'influence parfois exagérée que celle-ci prend dans notre société ! Et puisque ARTV cherche à mettre le pouvoir télévisuel au service de la Culture, pourquoi ne cherche-t-il pas subtilement à créer un discours auto-critique plus subversif sur le médium ?!
Il y a, bien évidemment, certains éléments très valables dans cette émission que je n’ai pu regarder qu’une seule fois. Ce soir-là, l’invitée était Marie-France Bazzo et les propos de Bazzo, règle générale, suscitent mon intérêt.
Lorsqu’on décide de réaliser une émission portant sur la télévision, il faut éviter que le tout sombre dans la complaisance, dans le cucul et dans le gnangnan. Si la télévision se met à discourir sur elle-même, encore faut-il que le tout soit fait avec une certaine distanciation et avec un recul méthodologique absolument indispensable.
Moi qui aime les médias et qui ne crache pas profusément sur la télévision, je considère qu’il est important d’être très critique vis-à-vis des médias et de la télévision. Il s’agit d’être critique dans le sens riche et étoffé du mot CRITIQUE. Il s’agit de saluer les grandes qualités des médias et de la télévision sans oublier de «râler» un peu contre les turpitudes et les faiblesses de ces médias. Il faut éviter le simplisme et les jugements trop péremptoires.
Il est de bon ton de dire C’EST LA FAUTE AUX MÉDIAS. Il est aussi de bon ton de dire que si crise il y a au Proche-Orient, c’est la faute au pétrole et aux salopards d’États-Uniens. Moi, je récuse toutes les analyses simplettes et préfabriquées. Mais, tout comme vous, cher Monsieur Proulx, j’aurais bien aimé que Marc Cassivi ne perde pas ses précieuses dents critiques qui rendent souvent mordantes ses analyses caustiques et incisives. André Robitaille est un personnage qui m’épate peu. Il me fait toujours penser au stupide Boudichon. Madame Payette est une personne de grande expérience mais elle ne m’a pas épaté, pas plus que Chantal Lamarre.
Quoi qu’il en soit, aimer les médias et la télévision exige que l’on soit critique et, si nécessire, décapant!
JSB
Appel surprise aujourd'hui: on m'invite à la dernière minute à C'est Juste de la TV (ARTV