Lise Payette dit "Bye Bye!" à ses collaborateurs de C'est Juste de la TV, le rendez-vous raté d'ARTV cet automne. Qui la remplacera? Et tant qu'à y être, pourquoi ne pas remplacer le concept de l'émission au complet?
Entendons-nous, une émission sur la télévision, l'idée de départ est prometteuse. Mais à mon avis ce qu'on a fait jusqu'ici avec cette idée est mal parti. Comme elle est, cette émission ne lève pas et ne lèvera jamais. On devrait l'amener chez le réparateur.
D'ailleurs, j'aimerais voir pour une fois une émission se faire "réparer" live, sous nos yeux. J'aimerais voir les artisans d'une émission faire leur auto-examen, leur auto-critique, et réaligner leur émission sur une meilleure voie. Ce serait, incontestablement, un beau moment de télévision.
Et à l'ère de l'authenticité, c'est on ne peut plus "tendance".
Oh que vous y allez fort, Steve Proulx… Débrancher, déjà ? Faut-il vraiment juger d’une émission à sa troisième diffusion?
Je suis loin d’en être certaine. Pour avoir regardé les deux dernières, j’ai déjà vu des réajustements d’une fois à l’autre. D’accord avec vous sur un point, le sujet de ce show est nécessaire, je dirais même plus passionnant. La formule maintenant : Les chroniqueurs font un réel effort, nous parlent d’ailleurs, d’autre chose, voire d’autres réseaux. Cette liberté-là est le premier acquis pour bâtir une discussion valable.
On a essayé de prendre des individus d’horizons différents, c’est en train de s’installer. Marc Cassivi commence – j’en ai l’impression – à s’autoriser le même mordant à l’électronique qu’à l’écrit et Chantal Lamarre est à la fois divertissante et pertinente.
Que dire du passage de Lise Payette… Elle s’en va, avec elle la vieille garde et les poncifs éculés. Cette confrontation entre le « monde ancien » et le « monde moderne » n’a pas fonctionné sans doute parce que Madame Payette n’a pas la modestie de réaliser à quel point elle peut être dépassée face au discours actuel. Que n’a-t-elle été aussi critique par rapport à sa contribution que face au reste, là on aurait eu des discussions passionnantes. Témoin, son énoncé sur les femmes à la cuisine 365 jours par année… M Cassivi ne l’a pas laissée faire un tel jugement mais comme à l’heure de sa chronique du Journal de Mtl, la supermamie est certaine de détenir la vérité. Le doute, connais pas.
De favoriser des échanges entre les générations, ça peut être très « winner ». Qui trouvera-ton pour tenir cette place d’un discours d’une autre époque, je me le demande, une chose est certaine, je demeure à l’antenne parce que je crois que » C’est juste de la télé », c’est pas juste une émission, c’est un exercice de réflexion non partisan sur un phénomène omniprésent de notre réalité culturelle et juste pour cette raison, cela vaut la peine de laisser la chance au coureur.
L’umbudsman de Radio-Canada a fustigé dans son rapport
le mélange des genres où information et amuseurs publics
font de nos médias une poutine de plus en plus indigeste,
favorable à l’abrutissement des masses.
« C’est bien meilleur le matin », »Christiane Charette » sont entres autres citées par l’auteur du dit- rapport,qui ne fait que relayer ici la colère et les protestations des citoyens.
On pourrait ajouter « Caféine », »Deux filles le matin »,
« L’Infoman » et même « Pierre Maisonneuve à l’écoute »,où l’animateur gâche souvent la sauce en interrompant constammant ses interlocuteurs,incapable qu’il est de bien ramasser ses idées.
L’information est devenue la bête noire,ou le souffre-douleur,selon le point de vue où l’on se place,celui des dirigeants ou celui des vrais journalistes,d’une presse bien sûr incapable de se remettre en question.
C’est dans les blogues,sur internet,et dans des hebdos comme « Voir » que ce regard critique s’exerce,désormais.
Je dis désormais,car il y a des exceptions.
Regardez RDI en information continue,où Simon Durivage
reçoit cette semaine le docteur Gilles Julien,pour commenter l’actualité,c’est prendre un bain de fraîcheur.
En ce qui a trait à madame Payette,elle fait partie de la longue liste des féministes attardées qui sont incapables de rêgler à l’amiable leur power-trip avec les hommes.
Pour le reste,ma première source d’information,le matin,celle où je me sens le plus impliqué,le plus interpelé,c’est ici dans les blogs.
L’authenticité,c’est ici qu’elle se vit,dans les forums,même si parfois ça dérape et ça déconne joyeusement…
Je ne suis pas trop surpris. La mayonnaise ne semblait pas vouloir «prendre» au sein de cette équipe de quatre personnes. L’émission, jusqu’à maintenant, a été convenable mais pas plus que cela. Il y avait un manque de mordant et de perspectives critiques plus approfondies et mieux expliquées. De nombreuses personnes, au Québec, ont peur du sens critique, semblant s’imaginer que critiquer, c’est détruire, démolir et «chialer» pour le plaisir de le faire. Le sens critique, pourtant, est une attitude méthodologique qui fait que notre esprit doute, réfléchit, regarde, observe et y repense avant de proposer une analyse, avant de porter un jugement. Le sens critique a souvent été dévalorisé dans l’histoire de notre société, pas si terrible que cela par ailleurs.
Nous préférons souvent le coeur à la raison. L’écrivain français Philippe Muray a appelé nos sociétés CORDICOPOLIS, ce qui veut dire LA CITÉ DU COEUR.
Nous n’aimons pas trop le sens critique et la critique. Pourtant, de nombreux «chialeux» professionnels occupent beaucoup d’espace sur nos ondes. Je pense aux Proulx, Mailloux, Martineau, Filion et autres. Eux, ils nous font part de leurs COUPS DE COEUR, ce qui semble bien accepté.
Espérons que l’on repensera l’émission, qu’on la rendra plus puissante intellectuellement, plus mordante si nécessaire. Je trouve qu’il est salutaire et souhaitable de se poser des questions sur la télévision et d’en débattre.
Nous verrons bien!
JSB
Eh bien, la planète Médias tourne à bizarrement à l’envers en ce moment.
Tout d’abord, Lise Payette quitte une émission qui s’écarte de son mandat initial en invoquant une question de principes. Hugo Dumas rapporte la nouvelle dans La Presse comme si la dame faisait un caprice de diva insignifiant, sans trop se demander si elle n’a pas raison de dénoncer la déformation du concept de départ par les producteurs.
Après tout, n’est-ce pas la même dame qui a abandonné sa chronique au Journal de Montréal afin de soutenir encore plus fortement les employés du Journal de Québec en lock-out depuis plus de cinq mois ? « Tout le monde » en parlait pourtant dernièrement…
Je n’ai jamais été un amateur des téléromans de madame Payette. Je ne lisais pas plus sa chronique. Mais force est d’admettre que ce type de comportement valeureux n’est pas très courant.
Afficher ses convictions, agir vigoureusement en fonction de principes auxquels on croit, n’est-ce pas « authentique » comme comportement ?
Alors pourquoi ai-je l’impression qu’on ne la croit pas sincère, que sa décision est présentée de manière à ce qu’on croit qu’elle ne vient pas d’une personne authentiquement fidèle à des valeurs importantes ?
Et comment la justesse, la sincérité et la véracité peuvent-elles soudain se transformer en « tendance lourde » dans une société vouant un culte aussi fort à la surconsommation ?
Ah, oui ! Il suffit d’interviewer une artiste utilisant un téléphone cellulaire, citer un philosophe populaire, et relever le tout avec les « confidences » d’un publicitaire…
En passant, Jacques Languirand fait de la radio de manière authentique depuis plus de 25 ans en y allant « Par quatre chemins ». Et ce, bien avant Christiane Charrette.
Et pourquoi utilise-t-on « percoler » deux fois de suite dans le même article ? Est-ce un clin d’oeil à l’animateur de « Desautels », au 95,1 FM ? Où est-ce une façon authentiquement branchée de rejoindre les lecteurs qui sont de fameux buveurs de café ?