J'ai eu Luck Mervil en entrevue vendredi dernier pour sa nouvelle émission Le 3950 (dès le 6 octobre, 19h, à TV5).
Voici ce qu'il avait à dire à propos des médias…
Aujourd'hui, les médias c'est une business. Et tout ces conglomérats cherchent à faire de l'argent. Aujourd'hui, la nouvelle est devenue une denrée. Et c'est aussi un phénomène de mode journalistique. La nouvelle est une mode. Si vous voulez qu'on parle de quelque chose, on va le mettre dans les médias et on va en parler. Si vous voulez que les politiciens parlent de santé, on va mettre le sujet dans les médias et ils vont en parler.
Et Chaque deux trois semaines, il y a une mode qui passe. On ne parle que du sujet et après on n'en parle plus.
Pour moi, les journalistes aujourd'hui ne sont plus des journalistes. Ils ne sont pas là pour m'informer, ils sont là pour me vendre de la nouvelle. Et on ne veut pas me vendre LA nouvelle qui est la bonne nouvelle ou la vérité, on veut me vendre ce qui est le plus populaire, ce que je vais acheter le plus.
Le constat de Luck est assez véridique. Le monde des médias est en pleine mutation. Sauf qu’on dirait qu’il met ça sur la faute des journalistes…
Et toi, Steve, t’en penses quoi, de ça?
Mervil a sûrement raison de dire ce qu’il dit. Mais, du même coup, c’est un peu à la mode (et dans l’air du temps) de faire de telles assertions. Personnellement, je ne pense pas que tous les journalistes sont des pourris et des incompétents. Mais les journalistes subissent de terribles pressions qui, sauf erreur de ma part, entraînent souvent de la prudence et de l’autocensure. De plus, les journalistes ne sont pas ceux qui conçoivent les titres des textes et ce ne sont pas les journalistes qui déterminent les «sujets» essentiels qui vont faire la première page ou qui vont occuper le maximum d’espace.
Le monde des médias est assurément engagé dans des directions inquiétantes et énervantes.
JSB
Personnelement, c’est cette partie de votre entrevue sur Cyberpresse avec Luck Mervil que j’apprécie le plus :
« Question : Tu affiches régulièrement tes couleurs partisanes. Tu es souverainiste, et les
médias accordent une attention soutenue à tes opinions politiques. Crois-tu que c’est parce que tu es un Noir indépendantiste, et donc une « curiosité » ?
Réponse : Absolument. Et je m’en sers. Une des raisons pour lesquelles je me prononce politiquement, c’est à cause d’une chose qui s’appelle le politically correct. Par exemple, au Québec, si un Blanc porte un t-shirt sur lequel il est écrit « Je suis fier d’être Blanc », il sera traité de raciste. Par contre, je pourrais me promener sans problème avec un t-shirt qui dirait « Je suis fier d’être Noir ». Les deux t-shirts sont cons. Sauf que dans la tête des gens, il y a des choses que l’on peut dire et d’autres pas. J’utilise le fait d’être Noir pour dire des choses qu’un autre ne pourra pas. »
Et, moi, j’en profite pour dire que j’utilise le fait d’être un simple lecteur pour dire sur un blogue ce qu’un autre ne pourrait pas. Comme par exemple : « Vous faites un bon travail, ce mois-ci, monsieur Proulx. »
Mais même si j’apprécie ce que vous faites aujourd’hui, je vais continuer à me passer du t-shirt les autres jours…