Une autre nouvelle qui nous fait dire que notre télévision traverse des temps difficiles: À compter de lundi prochain, Radio-Canada diffusera les séries Le Temps d'une paix et Terre humaine plus tôt dans la journée (de 15h à 16h plutôt que de 16h à 17h).
De plus, le téléroman Grand-papa, de Janette Bertrand, diffusé à 17h depuis le début de l'automne, est retiré de la grille-horaire.
La raison? Économique.
Selon Radio-Canada:
Ces modifications sont apportées pour répondre à des impératifs économiques. […] les reprises de téléromans diffusées après 16 h sont payées aux mêmes tarifs que celles qui seraient offertes en heure de grande écoute. Bien que l'auditoire des rediffusions après 16 h soit honorable [124 000 personnes suivent Terre humaine, 168 000 Le temps d'une paix et 118 000 Grand-Papa], il ne justifie pas les dépenses importantes que Radio-Canada aurait dû consentir pour continuer dans cette voie jusqu'à la fin de la saison 2007-2008.
Ça me fait rire comme décision.
On dit que la raison est économique alors qu’il est clairement question de raison chronologique et numérique.
Donc, si on traduit le charabia de la télé de Radio-Canada, on retire « Grand-papa » des ondes parce que :
1) on est pas assez brillant pour permuter deux émissions dans une grille de programmation ;
2) on est pas assez respectueux pour s’excuser convenablement auprès des gens qui suivaient le téléroman jusqu’ici ;
3) on est pas capable d’admettre qu’on est en plein syndrôme « la Soirée du Hockey » (la SRC ne pouvait plus se payer le CH alors les boys se sont retrouvés sur RDS) ;
4) on est pas assez franc pour dire : « Entre trois téléromans anciens qui nous aident à boucher une programmation en gruyère, parce qu’on n’est pas capable de financer de nouvelles séries télévisées originales, on préfère retirer celle qui score le moins en terme d’auditoire. Et, de toutes façons, une émission pour les vieux, who cares ? Qui va aller se plaindre ? »
Bref, si on avait le moindrement de mémoire et d’esprit d’initiative dans le C.A. de la SRC, peut-être qu’on trouverait la solution idéale : faire revivre la série « Grand-papa » à ARTV, aux côtés des Belles histoires des pays d’en haut, et ainsi faire d’une pierre, deux coups. Faire augmenter les revenus de ARTV (les cotes d’écoute qui montent et le pouvoir d’achat gris qui s’abonnent au câble pour pouvoir suivre la série) et ensuite, une fois que votre opération financière est réussie, vous continuez le mouvement, une vieille série après l’autre vers ARTV.
Ainsi, vous vous servez des archives que vous diffusez à ARTV pour maintenir en vie le patrimoine télévisuel québécois pour financer la chaîne généraliste qui, elle, continue à maintenir en vie la vitalité culturelle actuelle et les artisans d’ici qui vivent aujourd’hui sous le seuil de la pauvreté parce qu’on est trop con pour les faire travailler, là ou on décide des orientations de la télé d’État.
Une vraie joke.