C'est ce que ça sentait depuis quelques mois. Et c'est tombé ce matin.
Le réseau TQS s'est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
C'est la faillite qui guette le Mouton Noir.
Qu'adviendra-t-il? TQS atteindra-t-elle sa 22e année d'existence? Qui pourrait sauver le réseau? Qui investirait, aujourd'hui, dans une chaîne généraliste? Personne n'en parle, mais les 25 millions de $ que devra investir TQS dans la technologie haute définition sont-ils une épine dans le pied du réseau déjà déficitaire? Cette nouvelle donnera-t-elle au CRTC une raison de plus pour donner aux chaînes généralistes -dont TQS- les redevances des câblos qu'ils réclament depuis longtemps?
En attendant d'en savoir plus, un petit texte de Michel Dumais sur le sujet…
La clef de la survie de TQS réside à trois endroits :
– Vivaldi (pour les quatre saisons) ;
– Flash (le moteur des nouvelles culturelles du réseau) ;
– le potentiel inexploité de Prends ça court en combinaison avec Youtube.
Si quelqu’un chez Cogeco comprend comment fonctionne le pouvoir infini du câble coaxial et le bonheur des Castors satellitaires qui peuvent acheminer les images de Youtube, vous obtenez quoi ?
Une idée québécoise soutenus par un médium non traditionnel afin de soutenir un médium conventionnel qui ne mérite pas de disparaître, mais bien de s’améliorer… comme les Timex qui, auparavant, ne donnaient que l’heure de l’attaque en conservant leur Tic Tac. Aujourd’hui, une montre comme Timex, que fait-elle ? Elle donne plus que l’heure, elle rappelle les rendez-vous que vous ne devez pas manquer.
En d’autres termes, si les actionnaires de Cogeco et Bell ne s’aperçoivent pas du champs expérimental très peu cher que constitue la production artisanale originale du court métrage pour relancer l’antenne la plus bizarre et bigaré des télévisions généralistes… eh bien, même JLM n’y pourra rien.
D’ailleurs, Mongrain peut-il ou veut-il sauver son emploi ? Poser la question au producteur, pas à l’animateur de télé. Vous pourriez être surpris par la réponse qu’il pourrait vous donner.
Je dis ça comme ça, en passant… en sifflotant v’la le bon vent, tsé.
Il ne faut pas dramatiser car ce n’est pas la première entreprise commerciale qui se trouve en difficulté. Pensons un peu au sort de ces scieries et de ces industries des pâtes et papiers, dont dépendent des milliers d’emplois. Pour ce qui est de TQS, je me souviens de sa mise en onde alors que des essais d’ajustements techniques se faisaient sur le petit écran, avant même la mise en onde de la première émission de ce qui allait devenir le Mouton Noir: c’était comme assister à un accouchement (j’exagère). La SRC a déjà fermée des stations de télévision en région, suite à des restrictions budgétaires, mais cela n’a pas entraîné la disparition de la SRC qui a vu naître RDI et RDS.
Personnellement, en tant que baby-boomer, j’ai vu apparaître la télévision en noir et blanc (fin des années 50) et depuis ce temps, jamais un réseau de télévision n’est disparu et ce ne sont pas les mauvaises périodes économiques qui ont manquées. La télévision généraliste traverse une mauvaise passe mais il faut rester optimiste car qu’elles sont les chances de survie de réseaux comme Télé-Québec ou Global si on applique seulement la règle du profit pour décider de leur existence: la télévision c’est un peu comme les arts où la passion surpasse souvent la raison.
Hum! Sans être rivé sur les ondes de TQS, il m’arrive tout de même de consulter l’information locale, de regarder certaines émissions et quelques films (majoritairement commerciaux) qu’il me plaît de voir ou revoir. Mais leur disparition ne me laisse pas indifférent. La diversité des stations demeure importante et assure la divergence de l’information, plus que la convergence, le choix d’émissions variées et la possibilité de rejoindre tous les intérêts parmi la population.
30 jours pour se réorienter, c’est peu. Plus de 600 personnes, pour qui 2008 se pointerait plutôt sombre et à choisir entre le « mouton noir » et un canal de moins, vaut mieux une plus grande diversité médiatique. Québecor World semble lui aussi en mauvaise situation. On verra bien comment se porteront notre écran et nos ondes numériques après cette révolution catastrophique.
OK, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et lorsqu’une opportunité d’Affaires très lucratives frappent à ta porte, Steve, que fais-tu ?
Eh bien, c’est simple, tu entrouves la pourtes comme d’autres entrouves les pourparlers.
Je retiens des commentaires de monsieur Parisien et de monsieur Lefrançois essentiellement deux choses :
1) TQS est avant tout une antenne avant d’être un foutoir complet ou une chatte expérimentée n’y retrouverait pas ses petits ;
2) l’avenir de la télé généraliste a de belles années devant elle.
Et c’est vrai. Pas uniquement parce que ce sont des membres du Voir qui le disent mais parce que c’est logique.
Et comme dirait les anglais : on peut pas s’obstiner avec la logique.
Vois-tu, Steve, je t’apprécie beaucoup, comme chacun sait, en tant que journaliste médiatique sans être people, mais je ne partage pas un point de vue avec toi ainsi que Louis Audet.
Ainsi, si je me fie aux infos que j’ai sur le sujet aujourd’hui, trois raisons majeures expliquent les difficultés du « réseau » :
1) la conversion prochaine à la télé HD ;
2) la concurrence prétendument déloyale de la SRC et le supposé non-respect du mandat de celle-ci ;
3) la redistribution soi-disant inéquitable des revenus publicitaires redirigés vers les chaînes câblées bénéficiant des revenus d’abonnement liés à la réception du câble.
Pour ma part, je crois une chose : Télévision Quatre Saison est dans le champ de patate en train de skier dans le désert depuis longtemps.
Tout d’abord, réfutons tous les arguments précédents et expliquons LA raison des déboires du « mouton noir » de la télévision.
1) avec un dollars CAN presque équivalent au dollars US, on y perd en ce moment que 15 centième de cent chaque fois qu’on fait de l’investissement technologique aux États-Unis en ce moment… et comme chacun le sait dans le big businees, c’est lorsque l’on est à parité avec son fournisseur de technologies qu’il faut investir un grand coup afin de renouveler l’équipement du poste de télévision qu’on gère… et la techno HD est d’origine… euh… scandinave, japonaise ou américaine ? Peu importe, le $ US est une devise étalon qui sert à relativiser les prix partout dans le monde. Alors, il s’agit d’avoir un magasinier bien informé pour réaliser des économies faramineuses et (au passage) récoltés des infos précieuses concernant les futurs concept de progrtammation télévisuel à étudier pour relancer la chaîne dans une direction totalement nouvelle ;
2) la SRC a profité de manière intelligente de son médium non-publicitaire (la radio de la SRC) afin de mieux concurrencer ses adversaires privés sur leur terrain au nom des contribuables qui veulent à la fois se divertir, s’informer et s’éblouir devant les Beautés de ce monde… alors, qu’on arrête de braîller en me disant que la SRC est déloyal car elle ne l’est PAS DU TOUT à la radio… et comme chacun sait, ça ne coûte pas des arachides salées que de mettre en oeuvre une multitude de concpets nouveaux et achetés des séries tv américaines (eh oui, la culture populaire, elle doit aussi être offerte « gratuitement » aux Québécois) ;
3) la fameuse assiette au beurre des câblodistributeurs, maintenant… ah, misère… c’est un peu comme SI vous aviez un réseau de camelots qui distribuerait l’Actualité, le 7 Jours, le 24 heures et le Flambeau de l’Est à domicile, ok ?
D’abord, vous avez un « méchant » qui bénéficie des revenus de la convergence de Rogers Communications, 7 jours qui bénéficie de la convergence d’un autre gros joueur câblé, un petit faiseux de publicité qui fait semblant d’offrir des nouvelles gratuites aux gens qui prennent le transport en commun – et qui ne sont pas tous des deux de pique mais aussi des citoyens écologiques – puis, vous avez un journal du réseau Transcontinental qui vous rend un service communautaire de proximité en faisant du cash au passage en vendant de la publicité aux agences immobilières et au petites et moyenne entreprise de la région.
Si on suit la logique des plaignards qui vont braîller au CRTC que la vie est donc injuste, je rappelerais ceci : le CRTC est un organisme qui ne doit RIEN à l’industrie privée, et encore moins câblée. Le CRTC doit simplement s’assurer que les jouers qui investissent reçoivent un juste retour d’investissement UNE seule fois.
Ainsi, si vous permettez à un joueur qui soutient le 7 jours, par exemple, de bénéficier de revenus supplémentaires consacrés au télévision spécialisés afin de booster artificiellement ses autres organes – un peu comme du dopage aux JO – vous risquez de faire mal à un journal comme le Métro, d’origine suédoise présent partout dans le monde qui a pris la peine de se constituer un réseau de transport en commun qui se respecte.
Si vous permettez à un vendeur de téléphonie cellulaire, de mags, de câble coaxial et de je ne sais quoi encore ! de réorienter de l’argent neuf dans son réseau, vous n’allez que doper une autre de leur filiale sans pour autant nécessairement améliorer la télévision généraliste. Par exemple, si Ted Rogers a décidé que la TV généraliste est morte ou que son C.A. considère que Shaw communication dans l’Est est un poids, ils vont désservir l’Atlantique tout croche et faire n’importe quoi avec les revenus neufs octroyer par erreur de la part d’un organsime DE RÉGLEMENTATIONS.
Et si, au niveau des principes, vous faites partie de Transcontinental ou que vous êtes proprio bleu avec une croix jaune du Métro Vert, vous êtes en tabarnac, cher Steve. Et pas à peu près… et vous allez faire vous aussi vos doléances au CRTC même si vous ne faites pas de radio ou de télé. Mais simplement parce que vous êtes concurrencer par ces monstres tentaculaires qui s’amusent à transformer des organes de presse légitime et nécessaire en circulaire Métro, ok ?
Jusque là, tout le monde me suit ?
Bravo.
Maintenant, si j’ai bien pensé mon Affaire, je me dois – contrairement à l’ADQ – d’offrir une raison plus réaliste des déboires du « mouton noir » de la télé.
Eh bien, c’est simple, TQS porte mal son nom en or. Et son slogan est à chier… tout comme bien des éléments de sa programmation.
D’ailleurs, c’est quoi le trip de Loft Story alors que Occupation Double joue à TVA ? Double emploi, concurrence ridicule. Flushé. T4 pour tout le monde.
Le petit journal de fin de soirée commenté par le curé de Sherbrooke avec ou sans moustache ? Flushé. On remplace par des bulletins de nouvelles culturelles à 18 h 00 pile. Parce que ce n’est pas à 19h00 ou 19h30 que je prépare ma soirée, jos blow, alors, on réoriente les ressources récupérables de Flash vers le créneau déjà ouvert. Pour les anciens de la gang de Mongrain, vous pouvez allez porter votre CV à la SRC ou à TVA… ou à Télé-Québec (Bazzo.tv manquent de bénévoles sautés lol).
Autre belle trouvaille de TQS : 110 %. Les gars, je vous aime bien, mais je travaille dans la construction le lendemain matin ET la plupart de matchs du CH finissent à 10h00 – 10h30. Alors, je vous fais commencer à jouer à 21h30. Eh oui, vous allez commentez en direct ce qui joue à la radio de chorus, chummy. Quoi ? Vous n’êtes pas capables de vous obstinez et gager sur la fin d’un match du CH avec tous ceux qui vous regardent et jouent à mise au jeu ? Ben oui, Steve, on fait une capsule dans Flash avec Pagé et on lui fait donner les prédiction de Burgie et cie…. juste à temps pour faire une pub VRAIMENT efficace pour Loto-Québec. Merci, les gars, de rien.
Pour le reste, on peut combler les trous assez facilement en créant une série de magazine d’information télévisé gratuit : un truc pour l’artisanat, un autre pour la rénovation, un ou deux autres pour la cuisine (l’une grasse, l’autre santé ou l’une commercial et l’autre bio – n’oubliez pas d’aller voler un concept chez Télé-Québec).
Ensuite, qu’est-ce qu’on fait ? On explique la techno à tous ceux qui ont de la misère avec leur VCR depuis des décennies. Je pense à qui comme animateur ? Ben, moi j’aime bien Mercier qui se plaint en ce moment avec Raison de Bell Mobillité sur Youtube, et je lui offre un contrat en or pour qu’il retire son message publicitaire pour Fido, Rogers et Telus afin de lui donner un emploi pour une année. Ben quoi, un arragement à l’amiable pour réparer la gaffe d’une gang de tatas du service à la clientèle de Bell (probablement en sous-traitance dans une binnerie comme Téléperformance) ?
Pour le reste, ben, c’est simple : il faut comprendre le véritable potentiel de TQS : les quatre Saisons de Vivaldi.
La Culture de masse, les magazines d’infos bricolages, etc.
Bref, moi, ce n’est pas Power Corp. que je verrais comme acheteur potentiel mais Transcontinental… qui ont l’expertise des hebdos gratuits. Et TQS pourraient être une vitrine en or – en HD – pour faire le crieur généraliste de toute la famille Transcontinental (56 titres, si mes infos sont bonnes).
Voilà. Merci. Pour me remercier, envoyez une lettre ouverte à l’Étoile ou à Première Édition… je vais la lire avec le sourire. lol
Bon, maintenant que j’ai évité la faillite de TQS et fait des heureux chez Transcontinental, je fais quoi ?
Je retourne lire un vieux mag d’Info Presse ou PKP expliquait pourquoi il ne développait pas le même modèle d’exploitation économique de son « empire ».
Alors, finalement, on remercie les journalistes de ce magazine-là. Pas moi. Moi, j’ai déjà un bon boulot dans une multinationale, merci ! lol
Oups ! désolé, j’ai oublié le nouveau slogan de TQS : la culture de masse en mouvement.
Entre le trouduculisme et l’apriorisme néomalthusien, je me demande où se trouve l’individu conscient que l’Homme reste simple dans sa plus vaste expression et que dépourvu de son identité il entre en crise. À quand, le retour des chemises brunes lors du départ de nos écrans d’une télé accessible avec un contenu faible en gras intellectuel pour le gars et la fille qui revient de l’usine à quatre heure et demi.
Contre l’idée de vivre avec des caves, certains se disent pour le progrès avec ce leitmotiv « Combattre la pauvreté » faisant oublier le véritable sens du mot « tolérance »…
TQS fournit un service plus important encore que R-C ou TVA en représentant une frange démographique du facteur « in your face » bien présent au Québec. Nous oublions que nous sommes en Amérique, continent aux moeurs sauvages. La télévision publique et gratuite est publique et gratuite.
En résumé:
TVA vend sa merde émotive, R-C et T-Qc qui font dans la télé propre et parfois sale (avec des séries fascistes à la 24 Heures) et TQS qui a le mandat claire et noble de desservir les gens plus simples selon le post-matérialisme d’Inglehart en passant les Goonies, Trouble in Little China, Emmanuelle 5, La revenche des Nerds et autres superbes films chaque soir et fin de semaine (en n’oubliant pas les Simpsons en français).