Quelques commentaires glanés ça et là à propos de TQS et de ses récents déboires financiers. Une belle démonstration d'un glissement de sujet…
Jean-Luc Mongrain, infoentertainer:
"La situation actuelle, ce n'est pas juste le lot de TQS, affirme Jean-Luc Mongrain. C'est le lot de la télévision généraliste au grand complet. Étant le plus petit des trois réseaux (derrière Radio-Canada et TVA), c'est nous qui subissons avant tout le monde."
La direction de TQS:
"[…] la stratégie d’antenne de la Société Radio-Canada (SRC) qui se comporte comme un acteur commercial et non comme une télévision d’État ainsi que l’avis de désaffiliation signifié à TQS par la SRC pour Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières, après une association de 50 ans, ont contribué à la décision prise par le conseil d’administration de TQS."
Michel Dumais (MédiaBiz):
"On peut convenir que l'avis de désaffiliation de la SRC pour les stations de Saguenay, de Sherbrooke et de Trois-Rivières prive TQS de revenus importants. Mais encore là, est-il normal qu'une station de télévision compte sur ses compétiteurs pour survivre?"
Radio-Canada:
"Radio-Canada ne s’estime […] aucunement responsable de la précarité de ce réseau."
"[…] Trouvez-vous que la télé de Radio-Canada respecte le mandat d'une télévision publique en diffusant des séries comme Les Têtes à claques, Les Boys, des quiz et Le Match des Étoiles, l'émission de danse animée par Normand Brathwaite?"
"J'ai envie de ne pas faire dans les nuances, consciemment, et de dire : "La télé, c'est de la merde. TQS (ou un autre) est en faillite ? Ben bon pou' toué !""
Eh bien, mon two thumbs up va à Michel Dumais. Mais… il faut rappeler que la régionalisation de la télévision généraliste est la voie de l’avenir.
Ne pas suivre cette voie, c’est s’acheminer, à plus ou moins long terme vers un montréalo-centrisme qui sera si dommageable pour la métropole du bon maire Tremblay qu’il ne sera probablement jamais en mesure de se faire entendre à Québec, la capitale.
Bref, TQS possède les quatre saisons dans son nom. Ne lui reste qu’à rayonner sur toutes les régions du Québec en suivant la tradition laisser par un certain prof Lebrun qui animait, quand j’étais jeune Les couleurs du temps.
Enfin, TQS, c’est le pouvoir de la météo qui pourrait transformer en baromètre communautaire un réseau de télé qui sait se mettre à l’écoute des gens.
Je le sais, je viens de participer à la tribune libre de L’avocat du diable en parlant de Hilary Clinton et du vieillissement de la population… 😉
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/nouvelles/200310/23/006-deces-lebrun.shtml
Quelle est cette manie de vouloir à tout prix améliorer le contenant, sans réellement se soucier du contenu? La haute définition doit-elle obligatoirement être adoptée et imposée par une instance gouvernementale, pourquoi ne pas laisser les lois du marché s’en occuper et légiférer sur le contenu?
Tout à fait d’accord avec monsieur Lebeuf !
Nonobstant que les réseaux de télévision autant publics que privés nagent tous maintenant dans les mêmes eaux de la facilité et de l’indigence, T.Q.S. s’est toujours maintenu dans le « fond du baril »!
Lorsque vos émissions les plus populaires sont des « freak shows »: Loft Story, 110% et Mongrain, inévitablement vient un moment où le carrosse vous lâche (…heureusement!), peu importe la « fragmentation publicitaire ». Toutefois, si Internet continue à « gruger » leurs parts du marché, peut-on espérer qu’un jour ces diffuseurs voraces n’auront d’autre choix que d’élever leur niveau de programmation ou de disparaître?
TQS a vu le jour en 1985 [NDLR: 1986]. En plus de vingt ans d’existence, on a tenté maintes et maintes fois de nous démontrer l’utilité et la rentabilité d’un troisième réseau de télévision généraliste, et privé par-dessus le marché. Justement, quelle étude de marché justifiait l’arrivée de TQS ? C’était déjà douteux au départ. Je ne suis donc par surpris qu’une vingtaine d’années plus tard, on soit au bord de la faillite.
@Daniel labonté: ce n’est pas une question d’étude de marché. Parce que si on se contente de juste se fier aux études de marché, il faudrait éliminer la quasi-totalité de l’industrie culturelle du Québec, qui ne serait pas rentable sans les subventions. Voulons-nous un maximum de livres québécois sur les étagères, des téléromans québécois, des films québécois, des humoristes québécois, des chanteurs québécois, ou juste quelques best-sellers et quelques artistes, pas nécessairement les meilleurs, juste les plus « rentables »? Poser la question, c’est y répondre.
Le marché québécois est minuscule, c’est comme ça. Avec ou sans TQS, la situation de l’industrie culturelle québécoise restera tout aussi précaire… sauf qu’on aura un canal de diffusion en moins. Le souhaitons-nous? C’est plutôt en ces termes qu’il faut poser la question.
@François Lacombe : c’est bien évident que si on pose la question à savoir si on souhaite plus de diffusion au niveau culturel, la réponse va être oui. Mais entre le souhaiter et le réaliser, il y a une marge. Il faut bien quelqu’un pour payer la note. Or, c’est au constat qu’en vient Cogeco. C’est de l’argent «gaspillé».
Il faut avoir les moyens de ses ambitions. Donnez-moi quatre millions et je ferais un film, mais est-ce qu’il marcherait ? Pas sûr. C’est donc un quatre millions que je pourrais mettre ailleurs, dans un secteur plus sûr, et qui pourrait m’en rapporter beaucoup plus. Mais est-ce que je serais plus heureux ? Non.
Le milieu culturel, je le connais, sans les subventions, rien. Un acteur de moins dans le décor, c’est juste plus d’argent pour les autres. L’offre est plus grande que la demande, j’ai bien peur.