Un petit truc que je n'ai pas écrit dans ma chronique sur les complaisants, par manque de place…
Il y a des angles morts de la culture. Certaines formes d’art n’atteignent jamais les médias.
L’art visuel? S’il s’agit de cadavres plastinés par un allemand bizarre, on va en parler pour se demander si c’est de l’art. Autrement, on s’en fout. La poésie? On fera un topo si c’est Pierre Lebeau qui lit les poèmes avec sa grosse voix. La danse contemporaine? Y a-t-il un mort dans le domaine? Sinon, bof. L’opéra? Faut avoir Ménick, le barbier des sportifs, à la présentation du Barbier de Séville pour que les kodaks se déplacent.
Catherine Perrin, l’animatrice de la seule émission culturelle de Radio-Canada, On fait tous du showbusiness, l'admet dans Le Trente : "On ne se le cache pas, dans notre ligne éditoriale, on couvre premièrement des événements qui relèvent du plus grand dénominateur commun."
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En passant, Dominic Arpin est revenu dans la blogosphère!
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Tant qu'à y être, avez-vous regardé Les Lavigueur hier? Je trouve que la série étire la sauce un peu. Est-ce qu'on aurait pu PLUS caricaturer les "journalissses"?
Roc Lafortune avec ses dents sales, son psoriasis, sa bedaine fake, toujours en train de manger la bouche pleine… Il me lève le coeur. Et c'est ce personnage qui représente, à lui seul, les "méchants médias".
Je comprends l'objectif de vouloir rétablir l'image des Lavigueur. C'est noble.
Mais on aurait pu le faire en caricaturant un peu moins tout de même… Le monde dépeint dans cette série n'existe pas.
la chronique se termine par ses mots: « le monde dépeint dans cette série n,existe pas» , ce n’est pas moi qui l’écrit c’est le chroniqueur.
alors question : sans jouer au finfinaud ;
« Y a-t-il une série ou le monde dépeint existe vraiment ??? »
Franchement triste, cette histoire de pauvre monde pris au piège par les médias, un très harassant entre autres, à travers la drogue et les mendiants. Un collègue de bureau trouve qu’il est impossible que seul des malheurs leur soient arrivés. Effectivement, cette histoire a peu d’humour et de bonheur à son actif. Tout de même intéressant de l’entendre raconter et l’interprétation de Pierre Verville se veut vraiment très touchante. La réalité dépeinte n’est pas la nôtre, mais elle correspond également à peu de monde, puisque les gagnants de la loterie ne courent pas les rues.
Oui, Catherine Perrin, malheureusement, a ses faiblesses. Dernièrement, elle et son équipe (des chroniqueurs ayant tout de même du potentiel) se sont penché sur la tournée des Spice Girls… Ils y allaient de véritables critiques marketing-tendance-mythologique. Fallait le faire pour un truc somme toute assez insipide. Est-ce de la culture? Non, c’est du show business…
* Je regarde les Lavigueur pour son côté anthropologique et une sorte de portrait de HoMa dans les années post-référendaires. Un Québec à la déprime qui découvre la consommation et perd une partie de son identité.
Et on est encore là en 2008, sinon pire…
J’allais oublier: pour les rares fois que le job de journaliste est caricatué (dans certains cas, c’est plus du réalisme), tenant compte de excès commandés par leurs patrons de la rédaction.
Si tout le monde passe au collimateur du cirque médiatique, je ne vois pas pourquoi les journalistes en seraient épargnés. Juste une fois n’est pas coutume…