Trop de blogues?
Le compte-rendu d’une étude sur les habitudes de lecture des journaux (sur le Web et sur papier). Je l’ai lue jusqu’à la fin. Deux conclusions étonnantes :
«Les textes sont davantage lus sur Internet que dans les versions papier des journaux et ce, peu importe leur longueur.»
Et…
"[…] les gens dont ont a sondé les habitudes posaient peu les yeux sur les blogues ou le contenu multimédia. […] [La chercheure Sara Quinn] avance une opinion personnelle dans le cas des blogues. «Je crois qu'il y a trop de blogues, dit-elle. On pense que les lecteurs veulent savoir à tout prix ce que les autres pensent.»
Je ne sais pas pour les autres, mais moi je pense comme elle.
Je prédis d’ailleurs un avenir pour les blogues: ils se regrouperont pour former des « super-blogues » alimentés quotidiennement par des « super-blogueurs » spécialisés dans plusieurs domaines : sport, culture, finances, politique, vins, mode.
Dans le temps, on appelait cela des « journaux ».
Pingback depuis Fear of a blog planet « Renart L’??veill?? / Carnet r??sistant
Je ne crois pas que l’ensemble des blogs finiront par se regrouper… pour 2 raisons.
1. Les blogs répondent à une demande culturelle pour plus de liberté et moins d’autorité dans les médias. Bien sur, blogs ou télévision, on est tout aussi libre du contenu qui entre dans notre cerveau, par contre, le blog pulvérise le concept d’autorité dans les domaines culturelles.
2. Si des regroupements devraient avoir lieu, ils laisseraient en marge plusieurs secteurs. Et puisque le web est le lieu de multiples néo-tribus; l’ensemble de ses marges indépendantes constituerais au minimum une minorité nombreuse ou même la majorité des citoyen du web. (Si l’on peut encore apellé cela des citoyens.)
Pourtant selon un magazine américain, il est démontré que le succès d’un blogue n’est pas le nombre de commentaires reçus puisque selon la source, le créateur et ses blogueurs en question se lassent vite. En faisant un survol, on se rend compte que ce ne sont rien que des commentaires de surface sans approfondissement pertinent. Il y a sursaturation au bout d’une cinquantaine de commentaires, les autres qui suivent sont des litanies mais écrites autrement, en fonction de la personnalité de celui ou celle qui y participe.
La valeur d’un blogue c’est le sujet abordé et surtout la façon dont il l’est. Les ébats sexuels des grands de ce monde n’ont pas la cote du moins au Québec. Un fait divers peut faire délirer complètement. La chose ne se fait pas à Voir, mais on sait que des commentaires peuvent être filtrés et à l’occasion certains auteurs seraient même rayés de la liste, c’est du moins ce que plusieurs prétendent, d’où ma presque certitude que de telles choses peuvent effectivement se produire. Pour le désir de se valoriser il faudra repasser et trouver autre chose de plus euphorisant. Ne jamais oublier que les commentaires trop longs n’ont pas la cote non plus. C’est comme à la télé où le nombre de secondes est compté. Dans les blogues, ce sont les mots qui le sont. Il faut savoir aérer un commentaire, autrement cela peut devenir verbeux et rater le but désiré.
Plus de liberté et moins d’autorité que c’est écrit plus haut. Pour démontrer une telle affirmation, il faudrait vraiment y aller plus en profondeur. De plus, le confort du cocooning est parfois monotone, d’où cette petite distraction épistolaire que tous et chacun se permettent, juste pour voir.
Je parlais de l’Autorité avec un grand « A ». Par exemple, plus il y a de blogs politique, moins l’avis des experts (qui détiennent une autorité sur un sujet) est respecté. Et plus ces mêmes experts finissent par utiliser le même langage et alors creusent leurs propres tombes.
D’où mon scepticisme vis-à-vis la possibilité d’une convergence de blogs et de la création de « méta-blog » à l’image des grands quotidiens. Puisqu’il s’agirait d’un retour de l’Autorité et donc d’une négation de la fonction des blogs (la multitude et l’instantanéité).
Bien sur, il y aura peut-être convergence mais ces grands blogs représenteront une mince partie des citoyens du virtuel.
@ Éric Millette
Et pourtant tout finit par converger. Un exemple parmi tant d’autres: les multiples technologie de propulsion de l’automobile qui se faisaient concurrence ont fini par converger vers le moteur à essence. Puis, la manne de fabricants automobiles ont finit par se faire manger par les plus gros, par disparaître, pour finalement ne laisser que quelques grands fabricants d’automobiles.
Depuis le big bang, les particules se regroupent pour former de gros soleil autour desquels tournent des planètes plus ou moins grosses, planètes qui, par leur force d’attraction, attirent les météorites qui viennent s’y échouer.
Tout, dans ce monde, finit par conglomérer.
Trêve de philosophie à deux balles.
À Yvon Turcotte: Les commentaires sur ce site sont modérés. Si jamais il y avait un troll, sachez que c’est avec un plaisir gourmand que j’éliminerais ses contributions en trois clics de cuillère à pot!
Ce qui est vrai pour la matière n’est pas nécessairement vrai dans le vivant. Si cela était vrai, la vie serait rester au stade de simple organisme protozoaïre. Eh bien pourtant, dès que les conditions le permettaient, la vie s’est diversifiée, complexifié. Tout cela à partir d’un simple organisme protozoaïre.
Je crois que cette même logique du vivant s’applique à la vie culturelle des êtres humains. Et le web est un environnement qui suppose le développement de nouvelles cultures plus ou moins imperméables aux autres. Si convergence il peut y avoir, ce sera par la mise en place d’un autre système et alors on ne pourra plus nommer cela « web » ou « blog ». Autrement, comme je l’expliquais au point 2, la convergence sera partielle et elle rejoindra ceux et celles qui adhéreront à ce modèle de pensée. Bref, rien à voir avec la convergence actuelle.
L’humain n’est-il pas à moins que je me trompe, une association, une convergence, de millions de protozoaires spécialisés?
Y a-t-il un biologiste dans la salle?
Depuis le temps que je donne mes opinions ici sur le site de Voir, le lectorat doit maintenant avoir acquis la certitude que je suis du genre à faire réfléchir un peu sans vouloir prétendre de provoquer qui que ce soit. Au fil du temps j’ai maintes fois décrit mon personnage avec ses côtés parfois outrancier mais surtout modérateur avec à l’occasion un brin d’humour. Oui je suis un original, c’est ma copie conforme, c’est mon droit et je m’aime ainsi.
Je ne crois pas avoir jamais voulu détourner ou faire dévier le sujet des éditoriaux de Voir, encore moins de changer la face du monde! Essentiellement je donne ma perception de la chose du moment sans la prendre pour un dogme. Je ne possède pas la vérité absolue. Nul n’est forcé d’adhérer à ce que j’écris ici.
Un troll? Qu’est-ce que c’est très exactement? Un moyen pour se faire voir? Allons donc! Et où trouverais-je le plaisir d’écrire lequel finalement reste purement cérébral?
Ce serait, je crois, un simplification éxagérée de dire que l’homme est une convergence de millions de protozoaïres. Et même si l’on devait considérer cette idée, comment expliqué que la convergence s’est faite dans des millions de directions différentes toutes plus complexes les unes que les autres? Si au départ, il y avait des milliers de spécimens de protozoaïres, comment expliquer que ceux-ci se soient agglomérés pour donner encore plus de spécimens vivants différents? Peut-on encore parler de convergence?
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2008/03/18/003-evolution-vie-complexe.shtml
Éric Millette:
Peut-être les évolutions ont-elles été complexes, mais pas nécessairement très différentes. Le vivant sur Terre est, à la base, une mixture de carbone associé à de l’oxygène, de l’hydrogène ou du nitrogène (principalement).
http://en.wikipedia.org/wiki/Carbon-based_life
Pourquoi n’a-t-on jamais trouvé de vie basée sur le silicium, par exemple?
http://www.daviddarling.info/encyclopedia/S/siliconlife.html
Pourquoi la vie, dans toute sa diversité, ne semble-t-elle que venir d’un seul élément chimique?
Bonjour,
J’ai également publié un compte-rendu de cette conférence de Saran Quinn du Poynter Institute:
http://manuscritdepot.com/internet-litteraire/infopresse.03.htm
Croyez-vous sincèrement que le lectorat de Voir est subjugué par des propos sur les protozoaires, la mixture de carbone et des convergences? Les points de vue sont intéressants en soi, mais l’éditorial en titre ne laissait rien entrevoir de la sorte. Ne trouvez-vous pas que c’est une autre manière d’être hors sujet qui aujourd’hui parle strictement des blogues en général.
Et on s’imgine que j’ai l’intention de créer un troll! Mon oeil!
@ Yvon Turcotte
Le titre est « Trop de blogues? » et alors je me demande si ce n’est pas dans l’ordre des choses qu’il y aie toujours plus de blogs. En quelque sorte, c’est le fonctionnement normal de ce médium-là. Alors on peut désespérer de la situation, se dire que certains blogs ne devraient pas exister mais à ce moment-là on pellete des nuages.
@ Steve Proulx
Je dois avouer que je ne sais plus si vous me tourner en dérision mais je vous rappelle que vous avez été le premier à parler de convergence de la matière en étoiles, en planètes, etc. Nous voilà rendu à la vie en général alors que nous cherchions simplement à faire image. Tout cela pour dire qu’on ne peut pas encore savoir si les blogs convergeront ou non. On ne peut donc pas tenter d’analyser les contenus des blogs et l’utilisation de ces contenus sans même connaitre les processus de fonctionnement des blogs. C’est mettre la charrue devant les boeufs.
Je soutiens tout de même que le web est maintenant le lieu d’un retour de la pensée tribale. Les néo-tribus virtuelles n’ont pas nécessairement pour but une conversation universelle et humaniste contrairement aux institutions en place depuis des générations maintenant.
@ M. Turcotte
Vous n’êtes pas un troll! Voici ce qu’est un troll.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_%28Internet_et_Usenet%29
J’ai simplement écrit que, contrairement à ce que vous disiez, il y a une forme de modération sur les blogues de Voir. Et que si un troll venait qu’à se pointer, il me ferait plaisir de le modérer.
@ Éric Millette
Dites-moi, est-ce que la pensée tribale était disparue? N’y a-t-il pas toujours eu de ces lieu où la conversation était dirigée à un petit clan? Jadis, c’était les clubs sociaux, aujourd’hui, les blogues?
Ce n’est pas qu’elle était disparue mais elle était amoindrie. Les clubs sociaux dont vous parlez ne sont pas nécessairement indépendant du reste de la société. Ils sont parfois actif dans leurs communautés ou ils ne sont que des lieux de rencontres pour ceux et celles qui aiment la même activité. Ils ne constituent pas des modes de vie complets. On est membre d’un club mais on y fait pas sa vie.
Le néo-tribalisme, ce n’est pas non plus des regroupements politiques, comme les syndicats par exemple. Ces derniers sont encrés dans la vie collective moderne. Ils ne s’excluent pas de la société, ils prennent leur place dans celle-çi. Or, les néo-tribus s’autonomisent par leurs mythes, leurs rituels, leurs codes, etc. Bien sur, ils vivent encore dans la société moderne, mais ils n’y participent pas ou très peu.
Comprenez-moi bien, les néo-tribus ont une vision bien à elles du monde que nous partageons de sorte qu’elles ne partagent plus les mythes nécessaires à une vie politique collective. Chacunes d’elles s’isolent graduellement des autres et alors les revendications politiques n’ont plus de poids. Bien sur, le monde politique continue de fonctionner, mais toujours sur son inertie; il n’y a plus de changement, plus d’innovation, on se répette ou on suit religieusement le mouvement des nouvelles techniques.
Et je crois que l’internet avec ses blogs est le terrain prévilégié de ces néo-tribus car maintenant, les gens peuvent s’isoler médiatiquement dans leurs visions du monde. Ils ne sont plus confrontés aux autres, sauf dans la rue ou au travail (alors on se ferme les yeux et on se « plogue » sur on ipod et on attend que ça passe). On ne peut plus atteindre ces gens-là car ils ont toujours un lieu virtuel où se cacher. Chacuns y allant de ses propres « ressentis » tribaux pour comprendre ce qui arrive. On ne cherche plus à partager une vision commune, plus ou moins conflictuelle, du monde que nous partageons par la politique.
Et les puissants de ce monde dorment alors bien tranquille…
Voici de quoi vous réconcilier: Il y aura toujours des blogues « indépendants » qui continueront de se créer, même le jour où, peut-être, ça ne s’appellera plus blogue mais autre chose. Par contre, il y aura une tendance inéluctable à un regroupement des blogues les plus populaires, ou bien à des regroupements thématiques. Raison bien simple: nous manquons tous de temps et n’importe quel maniaque de volley-ball accueillera avec plaisir un méga-blogues de volley regroupant ses 53 blogues favoris sur le sujet…
Le dossier Littér@ture : Le livre à l’ère du numérique publié dans l 'é dition du 13 mars 2008 de
Votre discussion m’a inspiré ce texte que je viens d’ajouter à mon blogue Voir.ca:
http://www.voir.ca/blogs/saguay/archive/2008/03/20/le-malaise-des-233-crivains-face-au-monde-virtuel.aspx
Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
Votre discussion m’a inspiré ce texte :
http://www.voir.ca/blogs/saguay/archive/2008/03/20/le-malaise-des-233-crivains-face-au-monde-virtuel.aspx
Hello!
Je ne crois pas qu’il y ait trop de blogues, ni qu’ils finiront par se regrouper, voici pourquoi :
Chaque blogue est , au fond, un média hyper-spécialisé qui n’existerait probablement pas dans « la vraie vie », si ce n’était que ça ne coûte rien de publier dans un blogue, donc même si on a juste 5 lecteurs quotidiens, on peut très bien continuer. On n’a besoin de choses à dire, de temps et de quelques lecteurs, c’est tout.
Donc la plupart des blogues ont un sujet très pointu qui intéresse quelques personnes uniquement : une personne publie ses histoires personnelles (ses lecteurs sont ses amis, sa famille et quelques nouveaux venus de temps à autres), on parle d’un sujet spécialisé (le motocross en Beauce, l’oeuvre d’un musicien obscure, etc.). On regroupe ça comment?
Je lis plein de blogues et personnellement je n’ai rien contre, mais je trouve que les médias font un très grand cas d’un phénomène qui est finalement assez marginal. À part les gens des communications-marketing, connaissez-vous tant de lecteurs de blogues?
Puisque les journalistes s’intéressent beaucoup aux blogues (normal, ils sentent que ça a un lien avec leur métier), c’est devenu un sujet très « hot » dans les médias. Mais soyons honnêtes, le temps passé sur des blogues est minime par rapport au temps passé sur Internet en général pour la majorité des gens.
Les quelques blogues les plus populaires au Québec ont quelques milliers de lecteurs par jour, pas de quoi crier à la révolution…
Le dossier Littér@ture : Le livre à l’ère du numérique publié dans l’édition du 13 mars 2008 de l’hebdomadaire Courrier international nous permet de comprendre une part du malaise des écrivains face au monde virtuel. Dans ce dossier, on retrouve un art