Dans sa chronique de lundi dernier dans Le Devoir, Paul Cauchon cherche se demande pourquoi personne ne s'est sérieusement penché sur les raisons profondes du succès populaire de l'émission Le Banquier. Star Académie, rappelle-t-il, a eu droit à de nombreuses tentatives d'explications et même à un livre. Le Banquier? Rien.
On attend donc toujours la savante analyse qui nous expliquera pourquoi
ce redoutable mélange de jeu de hasard, d'attrait de l'argent, de
glamour, de suspense, d'émotion brute, de racolage, de concurrents
prêts à tout pour avoir l'air fou, de thématiques bidon et de pitounes
représente le Québec d'aujourd'hui. Concédons toutefois à l'équipe de
Julie Snyder une grande compréhension du Québec profond puisque, comme
dans le cas de Star Académie, Le Banquier prend bien soin de mettre en
avant des concurrents de toutes les régions du Québec, en les
enracinant, justement, dans leur région.
Je suis en train de lire le livre Zoo humains – Au temps des exhibitions humaines (La Découverte), un livre qui porte sur l'histoire des freakshows en tous genres. C'est ma passion secrète, les freakshows.
On peut certainement voir des similarités entre les "exhibitions humaines" du passé (de la fin du XIXe siècle jusque aux années 1930) et les émissions de téléréalité. Loft Story, avec ses spécimens en cage, un public curieux et des pseudos-scientifiques qui analysent les faits et gestes des spécimens, est clairement un jardin zoologique humain de l'ère moderne. Pas de doute là-dessus?
Mais Le Banquier? On a toujours des spécimens rares spectacularisés, mais cette émission n'est pas Loft Story. Je dirais que Le Banquier dans sa forme se rapproche plus du cirque romain.
Mais la question demeure, pourquoi ça fascine autant de gens? Là-dessus, j'attends vos réflexions.
La réponse est pourtant simple: Le besoin de se savoir écouté, aimé et apprécié.
La politique du Québec est constitué d’une bande de petit faschiste en manque de pouvoir, surement sexuellement défavorisé, qui cherche leur émotion en écrasant les gens qui les entourent.
Ce phénomène est mondial et dure depuis plus de 200 ans. Il y aura toujours un « Bush » en quelque part pour faire subir ses frustrations personelles au peuple.
Le banquier est une des ses supercheries approuvées par les dirigeants, ceux avec le « cash » pas les marionettes de l’assemblée nationale, afin de confondre le peuple avec de la poudre de perlinpinpin.
Pendant ce temps ils peuvent vous « fourrer » d’aplomb et vous êtes trop idiots pour vous en rendre compte et en redemandez plus….
Le Banquier: la vrai argent est dans le fait que des milliers d’idiots deviennent amorphe pendant une heure pour voir la souris grise faire la folle pour son mari vendu au USA! Oui oui, au USA, croyez-vous que VidéoÉtron est québécoi? Hahahahahaha, vous êtes encore plus aveugle que je le croyais. Québécor au complet est américain en fait de part. La majorité des parts appartiennent aux américains….même le chèque de paye dit: Quebecorworld, MAINE-USA
Deal or no deal?
On veur les voir pleurer, les voir déçus, les voir complètement dévastés par leur choix: »J’avais le 500 000$! OH NON… ».
On les trouve idiots, pathétiques à la limite, mais nous irions tous. L’appât du gain, c’est fort.
René-Daniel Dubois, en parlant à des étudiants disait que la représentation théâtrale n’a pas fondamentalement lieu sur la scène mais dans la tête des spectateurs. C’est la même logique avec ces « reality » shows. Ce qu’on aime, c’est de se dire : « J’aurais accepté l’offre! »
Lorsqu’on regarde Loft Story, nous y sommes aussi. On « comprend » la stratégie des participants ; on critique la politique du Loft ; on chiâle contre le maître. Tranquillement, nous nous mettons à réfléchir comme les participants de ce cirque.
Je ne crois pas que ce soit par voyeurisme qu’on regarde ces émissions, car pour être voyeur, il faut être caché, inconnu ; or devant notre téléviseur, nous ne sommes ni caché, ni inconnu ; nous sommes là où on doit être. Pas de secret donc, ni pour celui qui se montre ni pour celui qui regarde.
Le plaisir qu’on ressent en visionnant ces émissions est étrange. On s’amuse dans une servitude de la conformité, de l’émotion réflexe. En fait, je me demande si ces émissions ne sont pas des outils de contrôle social visant à uniformiser les masses selon un modèle choisi.
Très intéressantes réflexions M. Millette.
À savoir si ces émissions sont des outils de contrôle social visant à uniformiser les masses, j’ai par contre des doutes sur l’objectif.
La culture de masse cherche à rassembler de vastes auditoires pour de bêtes raisons commerciales. L’idée n’est pas « contrôler » la masse, mais bien de l’attirer pour le guider vers les offres des publicitaires qui se sont associés à l’émission.
La question n’est pas de savoir pourquoi les chaînes de télé mettent en ondes des émissions de « réalité ». C’est clair: c’est parce qu’elles attirent les masses. La question est de savoir pourquoi ces émissions attirent tant.
Votre théorie répond à une partie de la questions. Oui, on se voit à travers ces gens, on se reconnaît en eux. Mais à quelque part, on pourrait dire la même chose avec l’Union fait la force, un quiz où le plus grand plaisir est de connaître les réponses avant les participants.
Il y a plus dans la téléréalité. Il y a peut-être ce désir de voir les choses déraper, sortir du cadre, s’effondrer de façon imprévisible. Le même sentiment de vertige que lorsqu’on regarde un acrobate travailler sans filet. « Il va se tuer », qu’on se dit.
On attend que les participants craquent, capotent, pètent une coche.
Non?
Bon disons que le « contrôle » social serait un effet secondaire imprévu… (Le coté « Chomsky » en moi qui se révelle de temps en temps.)
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En fait, ce que vous dites : «On attend que les participants craquent, capotent, pètent une coche.», va dans le même sens que ce que je propose. On veut voir des gens qui capotent car lorsque cela nous arrive dans la vraie vie, nous ne pouvons pas en jouir, car nous capotons… En visionnant ces shows, nous exçorsisons les démons de la « perte de contrôle », nous vaincons ces chérubins du Hasard.
De sorte que lorsque les choses tournent mal dans nos vies individuelles, nous avons appris à « attendre le prochain épisode », à « changer de chaîne », à « consulter le télé-horraire » pour voir ce qui passera la prochaine heure… Bon dans la vie, nous nous fermons les yeux en attendant que les évènements se tassent. Nous changeons de place, nous fuyons vers ailleurs. Nous cherchons partout, conseils et prévisions afin de régler les choses.
Ces shows-là nous éduquent. Ils nous apprennent à vivre d’une certaine manière… en morcellant nos vies, en en faisant des épisodes indépendants les uns des autres. (Zygmunt Bauman)
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Ce qui me choque aussi avec ces émissions, c’est leur manque de subtilité. Tout est en caractère gras, surligné afin que personne ne manque quoi que ce soit du message. Il n’y a plus rien de séduisant dans ces shows car il n’y a plus de secret, plus de sous-entendu. On ne cherche plus à nous séduire, on nous enrole.
Ce sont les sensations fortes, la poussée des pulsions qu’on éprouve par rapport aux participants(es) qui nous captivent, l’adrénaline!
La plupart des gens ordinaires mènent une petite vie ordinairement plate. Pour mettre un peu de distractions on s’accroche à ce genre d’émissions télévisuelles. Il est fort probable que plusieurs téléspectateurs se projetent dans l’attitude ou le comportement des acteurs. Et puis on anticipe, même s’il est à 99% de possibilités de remporter le gros lot. C’est comme l’impossible rêve, l’inaccessible étoile que chantait Jacques Brel.
Un petit secret juste pour le lectorat de Voir. Personnellement je ne suis jamais allé dans aucun casino. Pourquoi? Parce que je ne me connais pas encore assez pour prévoir quel genre de comportement j’aurais si je devais gagner ou perdre. Je suis ainsi fait, c’est-à-dire que les gens impulsifs, émotifs ou fougueux comme moi le sont presque tous.
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