Bon, j’imagine que vous avez suivi les récents déboires de Nathalie Simard?
Sinon, Michel Vastel fait le tour du jardin.
Je lisais son texte et j’étais comme… mal à l’aise.
Depuis les « événements », Nathalie Simard est entrée dans une sorte de cercle vicieux de curiosité morbide.
On dirait qu’elle est devenue la cousine de tout le monde. Tout le monde commente ses agissements, disserte à propos de sa santé mentale, s’inquiète du passé louche de son nouveau prétendant, juge les aspects les plus intimes de sa fucking vie privée!
J’ai l’impression qu’après avoir été hockey, la ville est devenue mémère. Mais pas à peu près.
Si on l'aime vraiment, je pense que le temps est venu de lui f-o-u-t-r-e l-a p-a-i-x. Vastel y compris.
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Enfin. Vastel parle aussi des droits sur les émissions Le Village de Nathalie qui auraient été vendus par ladite Nathalie. Dans le roman qu’il a pondu dans le Journal de Montréal, il tient un bon point :
Mais quelle chaîne de télévision aura le cynisme d'acheter cette série pour faire rêver une autre génération de petites filles?
En effet. On aura vraiment atteint un sommet de mauvais goût si une chaîne remettait cette série à l’antenne.
Connaissant personnellement des femmes qui ont connu des abus sexuels pendant leur enfance, la paix me semble le meilleur remède à tout ce mal de vivre, engendré par les séquelles de cette violence destructrice. De graves séquelles qui modifient le parcours de ces enfants, qui arrivent difficilement au monde adulte, qui les a brisés bestialement. Comment peut-on bien fonctionner dans le monde adulte, quand les premières images que nous avons eues de celui-ci, ne donnent pas le goût de lui ressembler?
Ce qu’il y a de pire dans cette histoire c’est qu’une fois s’être fait prendre ce que l’on a de plus précieux…notre dignité…il est difficile après de se séparer de la honte qu’on vit. Quand elle est « analysée » de toutes les façons et par n’importe qui, c’est comme vivre un deuxième viol.
Je crois que lorsque l’on a envie de parler pour la justice, cela est digne d’être félicité.
Cela fait du bien de voir qu’il y a des gens compatissants. Cela ME fait du bien même si
ici, l’on ne parle pas de moi.
Une femme, aucune, ne mérite un tel sort.
J’ai toutes les bonnes raisons pour détester les hommes jusqu’à la fin de mes jours, mais ce serait injuste pour le peu d’entre eux qui sont fiables et aimables. Car des hommes gentils, ça existe, je pense. Le silence des femmes violées, je connais ça pour avoir été témoin de viol. Pour avoir vu mes proches tomber sous les griffes des hommes que j’appelle volontier des bipèdes. Mais je respecte ÉNORMÉMENT les femmes qui
choisissent de vivre malgré leur douleur profonde.
Nathalie Simard est une femme forte qui fait confiance à la vie. tout le monde doit la supporter jusqu’à la fin de ses jours. Vous savez très bien
combien la vie est difficile pour les femmes. C’est dur d’être femme quelque soit la façon que nous choisissons de vivre notre féminité.
Il faut être capable de s’affirmer, de se montrer convaincantes dans nos convictions. Les femmes doivent être claires et montrer fermement ce qu’elles veulent et ce qu’elles refusent d’accepter.
Je suis du côté de tous ceux qui respectent et qui sont prêts à encadrer Nathalie Simard. Elle mérite de vivre sa vie.
Moi, je décide de m’affirmer, d’exister et de vivre dans ma peu de femme. D’ailleurs toutes les femmes doivent prendre leur destinée en main.
Il y a aussi le cirque des bonnes âmes, qui n’en finit plus de dénoncer le cirque de la « curiosité morbide » ; les deux jouant de la fascination pour le malheur ; l’un dans l’ombre, l’autre dans la lumière. Les bonnes, comme les mauvaises intentions perpétuent le large et interminable festival de l’«Exhibition de l’intimité». Car l’enjeu est bien là ; il n’y a ni bonne, ni mauvaise exposition de soi à travers les médias. Il y a l’exhibition. Le reste (bonne ou mauvaise) est strictement un jugement esthétique. Idem pour tous les commentaires qui font écho à ce phénomène et qui, par le fait même, lui donne de la profondeur.
Millette, Vous avez le droit de vous prononcer comme vous le faites, moi, j’ai le droit de réagir.
Il ne s’agit pas d’exhibitionner une quelconque intimité. Il s’agit d’une accusation. Il s’agit de personne humaine baffouée par la vie à cause de la pauvreté, à cause de la faiblesse d’une personne qui n’a pas appris à se défendre.
Si seulement je pouvais me transformer en fée, je transformerai certaines personnes de sexe masculin en sexe féminin pour qu’ils voient l’autre côté de la médaille; pour qu’ils sentent le regard que les hommes posent sur les femmes; pour qu’ils comprennent l’enjeu dans lequel les femmes se débattent.
vous me donnez l’impression de quelqu’un qui n’a aucune sensibilité.
Madame Dejean,
Les médias ne sont pas un lieu où les sensibilités se rencontrent. Alors loin de moi l’envie de vous exposer la mienne. Mes sensibilités, je les préserve pour les véritables rencontres, les regards qui se croisent, les paroles échangées de vives voix. Donc oui, il s’agit d’exhibition et ce pour votre plus grand confort. Tout ce que vous pourriez dire aux sujets des personnes pauvres, faibles, victimes, ne changera pas leurs vies. De toute façon, par quelle magie arrivez-vous à reconnaître, au travers votre téléviseur ou le texte d’un magazine à potin, les victimes et les opportunistes? Pour ma part, je suspends mon jugement et je les laisse à leurs brèves existences médiatiques.
Dans le même ordre d’idée, je m’évite de rêver à l’impossible. Mon imagination se tient en-dessous du niveau exponentiel de la fantaisie et cela calme mon irraisonnable soif de justice. D’ailleurs, j’espère que vos brèves phrases cachent les nuances de votre réflexion ; autrement le monde que vous souhaitez ne mériterait pas qu’on y vive. Imaginez un instant un monde sans regards hasardeux, sans malaises désarmants ; bref un monde sans séduction. Et n’allez surtout pas penser que vous (les femmes) avez le monopole du «se sentir petit dans ses souliers».
Sérieusement, pourquoi transformer une malheureuse histoire en débat destructeur autant pour la femme que l’homme. Car la grande victime de tout ces commentaires, c’est le jeu de la séduction qui n’opère plus lorsque tout le monde veut se soumettre à la logique calculée de la justice.
Un peu de pudeur, bordel…
Si Nathalie Simard était une pure inconnue personne ne daignerait parler d’elle. C’est son statut d’ex-vedette qui la place entre l’arbre et l’écorce. Elle aura beau fuir incognito jusqu’au bout du monde, tôt ou tard on la retrouvera elle et sa fille. C’est un boulet qu’elle devra probablement traîner toute sa vie, même lorsqu’elle parviendra enfin à se prendre en main une fois pour toutes. Nathalie demeurera un être extrêment fragile parce qu’elle a besoin désormais de trouver un juste équilibre dans la paix et la sérénité. Souhaitons-lui mille et un petits bonheurs, de ceux qui font toute la différence.
Il y a des traumatismes émotionnels qui prennent toute une vie pour en guérir. Nathalie qui n’en a pas été épargnée est de surcroît la victime d’un être ignoble trop connu. Déblatérer sur un scandale de cette nature confirme que la vie des gens en général est devenue si monotone qu’ils la remplissent par le sensationnalisme de celle des autres. Michel Vastel et Cie feraient-ils partie de cette catégorie?
Effectivement, il est grand temps de passer à autres choses.