Radio-Canada a annoncé ce matin que le dernier homme à animer un bulletin de nouvelles de fin de soirée sur un réseau français au Québec sera remplacé par une femme.
Céline Galipeau animera le « Tj » dès janvier 2009, alors que Bernard Derome fera des reportages spéciaux, des grands dossiers et les deux prochaines soirées électorales.
Elle affrontera donc Sophie Thibault à TVA. Elle aurait même pu affronter Esther Bégin si TQS n’avait pas flushé l’information.
Pascale Nadeau ira animer le Téléjournal le week-end.
Heureusement, il y a encore de l’espoir pour les hommes en tant que chef d’antenne : Patrice Roy prendra la place de Pascale Nadeau au Téléjournal/Montréal dès septembre…
Céline Galipeau a beaucoup de chances. Ceux et celles de ma génération se souviennent sûrement de la rossée qu’avait eu dans le temps Aline Desjardins. A l’époque les femmes distinguées retenues à la télévision d’Etat s’appelaient des diseuses, elles n’étaient pas encore des speakeurines. Si Gaston L’Heureux est assez en forme, il pourrait vous en raconter quelques épisodes. Idem pour Mira Cree qui n’est plus de ce monde à présent.
Je sais bien. On pourrait aussi parler de l’exemple de Louise Arcand ou Michèle Viroly. Ou de la journaliste de Radio-Canada Catherine Kovaks, qui, si mon souvenir est bon, avait été écartée pendant longtemps du devant de la caméra pour cause d’âgisme…
Mais sincèrement, je pense que cette époque est terminée.
Aujourd’hui, en 2008, il me semble que dans les médias en général, les femmes autant que les hommes sont présents.
Ils font des choses différentes, certes: il semble qu’on ne trouve pas beaucoup de femmes pour animer des lignes ouvertes à la radio ou des émissions de sport. En revanche, on en trouve beaucoup pour animer des émissions culturelles ou des émissions du matin à la télé ou des magazines de services.
Quand le Conseil du statut de la femme essaie de faire du millage sur cette question, je trouve que c’est un peu n’importe quoi.
Le monde des médias au Québec a fait de gros efforts pour prôner une égalité des sexes et les résultats sont très visibles aujourd’hui.
Bien d’accord avec vous. Mais le sable dans l’engrenage semble se situer encore au niveau des rides féminins, alors que ceux des hommes passent pour des signes de maturité, sagesse et connaissance des dossiers en profondeur. Les propos maintes fois rafistolés deviennent tout à coup tellement subtils sur ces sujets-là. Il n’est pas rare qu’on s’y casse la gueule, à cause des droits de la personne et tout ce qui va avec. Il y a des abus ou du laisser-aller de ce côté-là.
Je ne suis pas absolument convaincu que la guerre des sexes soit terminée tout à fait. Jeannette Bertrand à déjà fait toute une sortie là-dessus et sa parole vaut autant sinon plus parce que c’est une femme d’expérience en la matière. A ce que je sache, jamais elle ne s’est montrée ni jalouse, ni exigeante, ni envieuse non plus. Elle parlait toujours en faveur de l’équité entre les sexes.
Ou alors c’est moi qui reste collé tout le temps sur le même piton à cause justement des faits marquants qui tenaient les manchettes dans le temps. De plus les femmes parlaient beaucoup de féminisme à cette époque-là au grand dam de l’élite masculine. Je l’avoue j’ai du mal à distinguer le progrès réalisé dans le monde de la télévision pour les femmes où seules étaient retenues celles qui dégageaient de l’élégance, un bon maintien, une bonne démarche et tutti quanti.
Jamais on en a autant demandé ni même exigé de la part des hommes qui pourtant faisaient le même boulot!
J’adorais la voix et le personnage des Lucile Dumont, Michelle Tyssère et Cie. Elles avaient la compétence, le style, le timbre et la parlure. Elles étaient parfaites.
Laissons le temps aller.
Je suis d’avis que les patrons de médias ont été à ce point critiqués d’avoir tassé des femmes pour cause de rides qu’ils y penseront à deux fois avant de le faire.
Janette Bertrand était déçue qu’à 80 ans, elle ait de la difficulté à vendre des séries pour la télé.
Un instant, elle n’a pas 55 ans et de la misère à gagner sa vie!
À 59 ans, soit en 1984, Janette Bertrand animait l’émission la plus populaire de Radio-Québec, Parler pour parler.
Elle a 83 ans aujourd’hui… Nommez-moi des hommes de 80 ans et plus qui sont encore actifs encore très présents sur la scène culturelle et artistique?
Janette Bertrand est un cas.
Ceci dit, il y en a des femmes qui commencent à vieillir à l’écran… Mettons deux:
Denise Bombardier: 67 ans.
Suzanne Lévesque: 66 ans.
Deux femmes plus âgées que Bernard Derome (64 ans).
Enfin, j’ai l’impression que c’est tout ce débat qui commence à avoir des rides…
Pour ce qui est du journalisme, je dirais que d’ordre général, les journalistes en général sont jeunes. Hommes ou femmes. Avec le temps, un journaliste qui a du talent finit animateur, ou chroniqueur, ou producteur, ou patron des nouvelles et on ne le voit plus. Mais courir les conférences de presse jusqu’à 65 ans et sortir du scoop à tous les jours avant 6h, c’est rare qu’on fait ça jusqu’à un âge avancé…