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Où est Madame Loulou?

Voilà quatre mois que la célèbre chroniqueuse télé de La Presse, Louise Cousineau, n’a pas signé un seul texte. Que se passe-t-il?

D’autant plus qu’on ne l’a pas vue ces derniers jours aux lancements de saison des différentes chaînes télévisées. Où est-elle?

Voilà plus de 30 ans que Louise Cousineau couvre le petit monde de la télévision d’ici. C’est SON monde. Quand j’ai commencé à couvrir le même beat, il n’y avait pas un lancement qui commençait avant que Louise soit arrivée, se soit trouvée une place assise et qu’on lui ait fourni un cendrier.

Pendant un moment, elle était d’ailleurs la seule à avoir le droit de fumer à Radio-Canada. La rumeur veut qu’elle ait menacé les responsables des comm. de ne pas se déplacer aux événements de presse si on ne lui permettait pas d’en griller une. Ou huit.

Louise Cousineau est un personnage coloré, assez conforme d'ailleurs à cette caricature inspirée d’elle dans Et Dieu créa… Laflaque, Madame Loulou.

Moi, je l'ai toujours aimée. Pudiquement, bien sûr. Mais bon, une fois elle m'a appelé "mon petit Steve" et il n'y a pas grand-monde qui m'a appelé "mon petit Steve" dans ma vie à part ma mère…

Louise Cousineau est la mère de tous les journalistes télé québécois. Même si on sait tous que Richard Therrien est son chouchou. Lui, il en reçoit, du "petit Richard"! Anyway…

On ne la voit plus nulle part, Louise. Forcément, son absence est remarquée.

Où est Madame Loulou?

Voici ce qu’on en sait: Louise Cousineau s’est fait opérer à la hanche au printemps dernier. La convalescence a été longue mais, elle est sortie de l’hôpital. Par contre, son genou lui fait encore bien mal.

Vu son âge et son état de santé, il semblerait que Mme Cousineau réfléchisse actuellement à son avenir. On nous dit qu’après la Fête du Travail, elle annoncera à La Presse si, oui ou non, elle entend reprendre du service.

En attendant, je vous laisse sur ce bout de texte que Louise Cousineau a pondu en 1988, au moment où elle annonçait son (premier) départ de la chronique télévision… C’est drôle comme il n’a pas vieilli, ce texte…

[…] je quitte cette chronique après 12 ans pour devenir boss. Tirez vos conclusions. Je suis venue à cette chronique presque par hasard. Au cours d'une sombre grève à La Presse, les journalistes avaient lancé un journal pour ne pas perdre la main, Le Quotidien Populaire. J'en avais profité, puisque personne ne s'y intéressait, pour parler de ce que je voyais à la télévision. Au retour de la grève, le poste de chroniqueur est devenu libre et je l'ai demandé. Le patron de l'époque ne voulait absolument pas me le donner, en disant que c'était impensable qu'un reporter qui aimait travailler aille perdre son temps à parler de ce média niaiseux qu'est la télévision. Je lui ai demandé un essai de six mois. Je pense qu'il est toujours convaincu d'avoir pris la mauvaise décision. J'ai adoré ces 12 années, même les soirs où mon salon se vidait parce que mes amis savaient que je regarderais une mauvaise émission jusqu'à la fin. J'ai regardé la télé avec passion durant toutes ces années. Et puis, l'automne dernier, j'ai décroché. Je venais de voir la reprise de ce chef d'oeuvre qu'est Des Souris et des hommes. Je me suis rendu compte que la télévision ne faisait plus d'oeuvres de cette qualité. Et que le public, déshabitué d'en voir, n'en réclamait plus. […] Les temps ont changé, et nous avons maintenant quatre chaînes qui veulent nous séduire. A tout prix. La guerre aux cotes d'écoute se solde par une diminution générale de la qualité.