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Politique du silence : le bilan conservateur

Stephen Harper fait sa guidoune avec les journalistes depuis que la campagne électorale est officiellement déclenchée, mais cela n’a pas toujours été le cas.
En fait, notre honorable PM a, depuis son élection, élevé la culture du secret au rang des beaux-arts.

1. Dès son arrivée au pouvoir en 2006, le bureau de Stephen Harper a exigé que les journalistes souhaitant poser des questions lors des points de presse s’inscrivent sur une liste.
« Des gens ont été exclus de la liste parce qu’ils étaient jugés trop agressifs par le bureau du premier ministre ou parce que leur média était jugé trop insignifiant pour qu’on s’en préoccupe »
-Le président de la Tribune de la presse Yves Malo, dans Le Trente (octobre 2006).

2. En août 2007, des journalistes ont été expulsés de l’hôtel Delta de Charlottetown où se tenait la retraite estivale de l’aile parlementaire du gouvernement conservateur. « Les policiers en civil de la Gendarmerie royale du Canada et le gérant de l'hôtel ont expliqué aux journalistes qui tentaient de faire leur travail qu'ils avaient reçu des directives du cabinet du premier ministre Stephen Harper afin de ne pas les laisser entrer. »
Source : FPJQ

3. Le gouvernement Harper a soutenu en Cour fédérale que les bureaux des ministres ne devaient pas être soumis à la Loi sur l’accès à l’information, car certains documents sensibles d’ordre politique doivent rester privés.

4. Stephen Harper a remporté cette année le prix de l’organisme public le plus secret attribué par l’Association canadienne des journalistes.

5. Mai dernier, la vérificatrice générale Sheila Fraser s’est « publiquement inquiétée de la nouvelle politique de communication que le gouvernement conservateur élabore depuis plusieurs mois. »
Selon Mme Fraser, cette ébauche de politique prévoit que « toutes les communications, absolument toutes, passeraient par le Bureau du Conseil privé ». Le BCP est le ministère qui relève du premier ministre.
Source: Radio-Canada

6. Désormais, il est impossible pour un journaliste de discuter librement avec un employé d’Environnement Canada, sans passer par le Service des relations avec les médias de l’administration centrale. Environnement Canada a une politique qui lui permet de « filtrer les demandes d’entrevues et de s’assurer que l’expert qui sait quelque chose ne puisse pas parler librement aux journalistes ».
Source : FPJQ

Et ce n'est pas tout…
Un touffu dossier du Toronto Star sur la culture du secret au sein du gouvernement Harper. Pas très reluisant.