Selon Influence communication:
Alors que le poids médias moyen d'une campagne électorale se situe normalement autour de 5 %, celle que nous connaissons n'a occupé que 2,78 % des nouvelles. C'est 8 % de moins que la semaine dernière. On n'a jamais vu un tel phénomène depuis le début des années 2000. L'intérêt est si faible que la campagne n'arrive qu'au 3e rang dans les quotidiens, à égalité avec l'ouragan Ike.
À chaque élection fédérale, c’est la même chose : le taux de participation chute de plus en plus.
Alors, pourquoi le « taux d’intérêt » des médias ne ferait pas écho à cette dégradation ?
D’ailleurs, entre 1998 et 2000, le taux de participation est passé de 75.3 pour plonger à 61.2 %. Un pourcentage historiquement bas dans l’histoire récente du Canada.
À ce moment-là, (il y a HUIT ans !) les raisons évoquées par les observateurs politiques pour expliquer cette chute ahurissante de la participation électorale de la population :
1) l’impopularitré des leaders ;
2) l’importance des enjeux débattus durant la campagne ;
3) l’effritement de la confiance des citoyens envers la politique et la façon dont on l’exerce.
Depuis ce temps-là, laquelle de ces trois raisons ne tient plus aujourd’hui ? Aucune.
D’ailleurs, peut-on se surprendre que le moins charismatique et le plus « phoney » des leaders actuels (Stéphane Dion) est le seul à clamer sur toutes les tribunes que cette élection est « l’une des plus importantes de l’Histoire du Canada » ?
De plus, peut-on se surprendre du désintérêt des gens quand un « scandale » susceptible d’ébranler la crédibilité du gouvernement sortant provient d’un oiseau déféquant virtuellement sur l’image caricaturée à l’extrême d’un leader de l’opposition sur un site web ??
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Anyway, les experts de la politique canadienne se prennent la tête pour rien lorsque vient le temps d’expliquer l’inexplicable : la performance surprenante des Conservateurs dans le ROC et au Québec.
Pas besoin de chercher de midi à quatorze heures, l’inconscient collectif des canadiens commencent à entrer en « mode majoritaire ».
Ainsi, le véritable « enjeu » de cette élection est simple : pour qui allez-vous voter afin qu’on vous débarasse des élections fédérales à répétitions.
Honnêtement, il faut se l’avouer. Les gens sont fatigués par la petite politique partisane stratégico-démagogique qui a polluée quotidiennement depuis des mois l’actualité des journaux télévisés ou des chaînes de nouvelles spécialisée. (Ça aussi, Influence Communications devraient le comptabiliser comme poids média sur les épaules de la population.)
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Car il ne faut pas l’oublier, surtout : il s’agit d’un troisième appel aux urnes en quatre ans !! Et si l’usure du pouvoir peut faire tomber des gouvernements, l’usure de la bonne volonté de l’électorat peut consolider un gouvernement minoritaire qui a, comme par enchantement, remplacé les traditionnelles promesses par un simple mandat de « bon gouvernement »…
Bref, à cause du fonctionnement particulier de nos gouvernements minoritaires à la Chambre des Communes ; les électeurs en général ont eu l’impression que le gouvernement et l’opposition étaient en campagne électorale depuis déjà près d’un an. Alors, vous croyez vraiment qu’ils ont le goût de se taper encore les même « cassettes plates » avant le débat ?
Enfin, tout ça pour dire que je ne trouve pas ça trop trop surprenant comme « phénomène inexplicable ». Mais il n’en demeure pas moins que c’est très très important et pertinent comme nouvelle. Merci !
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Question de détail, monsieur Proulx : est-ce que le poids média que vous exposez ici est le poids national (d’un océan à l’autre) ou régional (strictement limité au Québec) de la campagne fédérale actuelle ?
Bof pour moi également, toutefois, je sais que je ne voterai pas pour le gouvernement Harper et que je vais exercer mon droit de vote. On aura beau en jaser de long en large dans les médias, je ne perderai pas mon temps à lire les inepties des politiciens. Le dilemne toutefois… pour qui voter afin que mon vote vaille quelque chose de concret, soit la non réélection, même minoritaire, du gouvernement Harper.
Avec toutes les coupures faites dernièrement à la culture, je ne peux pas croire que les gens puissent votre pour cette bande d’incultes. Et la culture, n’est que la pointe de l’iceberg !
Désolée pour les coquilles (je viens me lire) l’émotion s’est emparée de moi… Non mais c’est vrai, je ne comprend pas comment on peut élire des imbéciles de la sorte !
bah, Ike… c’est quand même pas banal… il est en train de faire planter la bourse… 😛
Je ne suis pas surpris du manque de couverture médiatique de cette élection fédérale. Il y a chez nos voisins du sud, une campagne présidentielle qui attire autant sinon plus d’attention que notre campagne électorale et nos journalistes sont toujours très attirés par ce qui se passe aux États-Unis. Même au sujet de la météo, les ouragans sont plus excitants que notre pluie ou beau temps. C’est Michael Moore qui parlait de la « fear culture » aux États-unis et nous avons la même chose ici en ce qui concerne la météo surtout depuis notre tempête de glace. Le catastrophisme est à la mode sur le petit écran. Pour ce qui est de notre élection, on peut espérer passer d’un gouvernement minoritaire à un gouvernement majoritaire ou rester avec un gouvernement minoritaire dont le parti au pouvoir serait changé: rien de très excitant là-dedans.
Le poids média, c’est pas une connerie de journalistes pour journalistes, ça? C’est certainement pour vendre de la pub en tout cas, ça j’en suis certain!
Vous ne voulez sans doute pas savoir le poids cerveau que j’accorde au élections fédérales 2008… ni au poids média!!!
Le poids médias mesure l’importance consacrée dans les journaux à tels ou tels sujets. Il nous permet de constater que les médias sont souvent polarisés autour de quelques sujets, alors que d’autres tombent dans l’angle mort.
L’analyse du « poids » accordé à certaines nouvelles m’apparaît être un bel indicateur des priorités de ceux qui sont sensés être les « chiens de garde de la démocratie ».
Rien à voir avec la pub. Désolé.
La firme qui fournit cet indice, Influence communication, surveille les médias pour des clients. Par exemple, les patrons de Bombardier pourraient demander à Influence de leur fournir un rapport quotidien de la couverture médiatique de Bombardier à travers le monde, que ce soit dans un journal du Brésil ou au bulletins de nouvelles de Pékin.
Voilà!
@ Steve Boudrias
Pour répondre à votre question, le poids médias calcule simplement l’actualité québécoise.
Je ne suis pas tout à fait idiot quand même, merci!
Ce que je trouve ridicule, c’est que du Bombardier pendant 5 jours dans les médias, c’est peut-être 5 fois pour moi où je vais tourner la page ou changer de poste.
Et là ton poids média, il me fait dire : kossa donne. Et ensuite tu relis mon post précédent…
Vous avez raison M. Champagne, il est vrai que le poids médias ne calcule pas le niveau d’attention que portent les « consommateurs d’information » aux différentes nouvelles.
Il y a d’autres outils de mesure pour ça.
Cela dit, le poids médias n’est pas tout à fait inutile, comme je le disais, dans la mesure où la vision que nous avons du monde qui nous entoure est largement due aux choses que les médias veulent bien nous montrer.
Calculer ce qui intéresse ou non les médias n’est donc absolument pas inutile.
Comment les gens consomment-ils les médias? C’est une autre histoire.
« Calculer ce qui intéresse ou non les médias n’est donc absolument pas inutile. »
C’est là où nos opinions divergent. Vous êtes journaliste et c’est sûrement essentiel dans l’exercice de votre travail de penser que vous êtes un « chien de garde de la démocratie ».
Dans la réalité, vous faites partie de toute une logique de pouvoir, d’argent et de relations. Vous êtes aussi, peut-être sans le savoir, le relais quotidien de groupes de pressions.
Et j’en reviens à mon tout premier argument : vous servez avant tout à vendre de la pub.
Sans rancunes! 😉
Votre premier argument ne m’est pas étranger. J’ai écris une chronique exactement sur le sujet il y a quelques jours à peine…
http://www.voir.ca/blogs/steve_proulx/archive/2008/08/29/l-information-qui-vend-qui-vend.aspx
Alors que 2009 est amorcé, il nous fait plaisir de vous faire part des articles et des billets de blogue