Dans L'ère de la médiocrité, un essai paru en 1973, Cyrus L. Sulzberger écrivait:
"Les hommes [politiques] dont le degré d'excellence est moyen sont mieux taillés pour répondre aux besoins normaux, parfois peu passionnants, du temps de paix."
Vous connaissez mon affection pour Stéphane Dion? Que voulez-vous, je le trouve touchant, ce petit monsieur tout sérieux.
Bref, avec tout ce qu’on entend dire sur son absence totale de charisme et son image plate/beige/terne de prof d’université… cette observation lucide de M. Sulzberger m’est revenue à l’esprit.
*
J’ai l’impression qu’on s’attend à voir à la tête du Parti libéral du Canada un De Gaulle ou un Churchill.
On veut un chef qui a l’air d’un chef. On veut un héros, un capitaine charismatique qui saura garder le cap dans cette mer agitée qu’est le XXIe siècle.
Du calme…
Bon, il y a l’environnement qui devrait nous donner du fil à retordre, mais pour l’essentiel, l’époque est relativement pépère et prévisible. Enfin, si on la compare au reste de l’Histoire…
Il n'y a pas de crise épouvantable à régler. Il n'y a pas de révolution politique de fond prévue à l'agenda. Nous ne traversons pas une des périodes les plus importantes de l'Histoire du Canada, même si on veut nous faire croire le contraire.
En somme, un vrai grand leader (style René Lévesque) serait trop qualifié pour s'occuper de la gestion courante des affaires du pays.
Ce ne sont pas de grands hommes politiques qu’il nous faut pour diriger ce pays pas très chaud (dans tous les sens du terme). Il nous faut des gestionnaires «dont le degré d’excellence est moyen».
On en conviendra, c’est plutôt l’image que dégage Stéphane Dion…
Vous avez bien sûr raison, Monsieur Proulx. Stéphane Dion n’a rien d’un René Lévesque ou d’un De Gaulle. Ce qui ne lui enlève toutefois rien de ses qualités ni de sa sincérité.
Malheureusement, sa probité intellectuelle ne lui suffit à l’évidence pas pour faire efficacement sa marque sur la scène politique, une scène qui aujourd’hui réclame bien davantage du charisme que de la compétence.
Et c’est ainsi que l’on finit par se retrouver avec ce qu’il ne faut pas plutôt qu’avec ce qui aurait malgré tout été préférable. Triste époque.
M. Proulx, j’aimerais d’abord vous féliciter pour votre beau programme.
J’aimerais vous faire part de mon avis. Je pense qu’il serait des plus utiles d’avoir un grand leader (ou meneur, c’est encore mieux) même aujourd’hui. Il y a de grandes guerres à mener: la guerre à la pauvreté, la guerre à la guerre (de façon plus Gandhi ou MLK que Romsfelt de préférence) et plusieurs autres. Il y a aussi de grandes réformes à entreprendre dans l’éducation, la culture, la démocratie et les médias (vous en savez quelque chose). Et pour une population majoritairement frileuse à tout changement d’envergure, le meneur au dimension historique est nécessaire. Voilà.
Par ailleurs, je trouve aussi que la mise en marché de Steph est assez coussi-coussa, j’ai vue des scouts vendrent du chocolat avec plus d’entregent. Mais bon, l’important c’est pas qu’il soit bon père de famille et qu’il aime les balades en nature. L’important c’est qu’il soit bon pm, pis ça, ouffff pas sûr sûr (à vrai dire je suis sûr que non).
C’est tout, merci.
Salut
Moi je sais ce que je veux comme politicien. Un gars ou une fille qui est capable de se lever debout et applaudir avec les autres lors d’une ovation debout (là, je fais un lien avec un autre commentaire que j’ai posté à propos des Gémeaux et je bitche évidemment contre Jean Charest que je déteste au plus haut point… et que je n’ai pas vu se lever pour participer à l’ovation debout).
C’est dans des moments comme ceux-là qu’on regrette amèrement des politiciens de la trempe de René Lévesque.
À qui peut-on faire confiance pour balancer notre budget?
Un cowboy let’s go Jesus?
Ou un nerd?
@ Sébastien Sirkowski Fréchette
(dans la catégorie rendons à César ce qui appartient à César, etc. )
Le « cowboy let’s go Jesus » en question est « titulaire d’une maîtrise en Économie de l’Université de Calgary, en Alberta ».
Alors, pour équilibrer le budget, c’est pas mal… c’est pour le reste qu’il faut avoir des doutes, d’après moi. 😉
référence : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/tetes/harper/index.html et http://elections.radio-canada.ca/elections/federales2008/partis/pcc.shtml
Pour ce qui est de Stéphane Dion : « il obtient une maîtrise en science politique de l’Université Laval en 1979 et un doctorat d’État en sociologie de l’Institut d’études politiques de Paris, en 1984. Stéphane Dion entame alors une carrière d’enseignant à l’Université de Montréal jusqu’au 25 novembre 1995, date à laquelle il a été appelé par le premier ministre Jean Chrétien. »
référence : http://elections.radio-canada.ca/elections/federales2008/partis/plc.shtml