Si les autres chefs de partis ont quelque chose à reprocher à Stephen Harper ce soir au Débat des chefs, ce serait peut-être son style « dictatorial ».
Cela fait deux fois en deux jours que je lis le mot « dictateur » pour qualifier Stephen Harper.
Le premier, dans cet article qui parle du très attendu livre de Julie Couillard.
[Maxime Bernier] se plaignait de ne jamais pouvoir parler à M. Harper, «que c'était une sorte de dictateur qui voulait tout contrôler».
L’autre article qui m’a fait frissonner, et qui est à mon avis beaucoup plus intéressant que l’histoire de Julie Couillard, c’est le portrait de Doug Finley qu’a fait Alec Castonguay dans la dernière livraison du magazine L’Actualité.
Doug qui?
Allergique aux médias, "arme secrète" de Stephen Harper et "général des guerres électorales du Parti conservateur, Doug Finley est l’une des personnalités politiques les plus puissantes du Canada. Et l’une des moins connues", écrit Castonguay.
Ses méthodes sont souvent déloyales. Par exemple, aux élections de 2004, une source conservatrice raconte qu’il aurait fait barbouiller le mot « bitch » sur les pancartes électorales de sa femme Diane Finley (actuellement ministre de l’Immigration) afin de faire accuser le camp libéral de ce coup bas.
C'est petit.
C’est lui aussi qui, en 2005, aurait offert cette fameuse police d’assurance vie d’un million de dollars au candidat indépendant Chuck Cadman, atteint du cancer, afin de le convaincre de renverser le gouvernement libéral de Paul Martin.
Il faut être un peu tordu dans la tête pour penser à ce genre de stratagèmes. Et c’est le gars qui conseille notre Premier ministre.
Dans l’article, David Marler, un ex-candidat du PCC qui a été écarté du parti par Finley déclare: « Le Parti conservateur est une dictature, les membres sont des pions. »
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Ce qui s’écrit sur ces tories me fait peur. L’idéologie de ces gens m’effraie.
Avec un gouvernement minoritaire, ils sont au moins forcés de discuter avec les autres partis. Voilà une chose qui ne devrait pas changer au lendemain du 14 octobre…
William Shakespeare, dans « Hamlet », a écrit une phrase qui se dit à notre époque pour dénoncer scandales et abus: « Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark ».
On pourrait, semble-t-il, remplacer « Danemark » par « Canada », considérant la qualité de l’entourage immédiat de l’actuel premier ministre. Après Tom Flanagan, le stratège hors pair froid calculateur, voici que s’ajoute Doug Finley, lequel n’a pas l’air de trop s’embarasser de considérations éthiques, pour sa part.
Et dire qu’il y en a encore, en très grand nombre, qui comptent aller voter conservateur le 14. Il y a indéniablement quelque chose de pourri ici…
Je ne suis pas un pro-Harper, ni un pro-Conservateur, mais je trouve un peu ridicule qu’on emploie le terme « dictateur » en politique canadienne et surtout pur décrire Harper.
Je conçois que l’idéologie Conservatrice puisse être difficile à faire vendre surtout lorsque les vendeurs viennent tous d’horizons aussi disparates. Et encore, l’idéologie Conservatrice, on se demande ce que c’est au juste, c’est pas toujours très clair.
Bref, faudrait peut-être jetter le blâme sur les brebis plutôt que sur le berger. Vendre ou ne pas vendre le programme d’un Parti, telle est la question. Être là pour servir ses propres intérêts plutôt que ceux de la collectivié en serait une autre.
Je ne suis pas non plus pour l’utilisation du mot « dictateur » en politique canadienne. Tout comme la comparaison avec le nazisme (on l’entend souvent) dénote d’une malhonnêteté (ou d’une faiblesse) intellectuelle crasse.
Dans ce cas-ci, il est toutefois intéressant de noter que les deux accusations de « dictatures » viendraient de la bouche de deux conservateurs…
Ça vient de la bouche de deux conservateurs: signe d’une FAIBLESSE intellectuelle crasse. Confirmé.
Harper a été méprisant envers nous ce soir. Il nous fait accroire qu’il est un « bon père de famille » mais ce que c’est, en fait son paternalisme, c’est de la politique extrêmement néolibérale d’un laisser-faire économique total. Le genre qui laisse les travailleurs démobilisés à eux même, en donnant des beaux cadeaux aux grandes multinationales, aux compagnies pétrolières (2,35 milliards cette année!) le genre qui ment aux gens en pleine face avec un petit sourire mesquin en envoyant ses ministres pantins mépriser la démocratie et le choix légitime de millions d’électeurs, soit le Bloc.
M Raymond Bachand, le ministre du développement économique du Québec le 5 juin dernier disant: « Il recule au temps de Duplessis qu idisait aux industriels « Venez me voir dans mon bureu, je vais vous faire un chèque’ lorsqu’ils demandaient une subvention »… Voilà en quoi M. Harper est dictateur.
John Reid, comissaire à l’information disait ceci en avril 2006: « Aucune administration n’avait proposé un ensemble de modifications de la Loi sur l’accès à l’information aussi rétrogrades et dangereuses »
Effectivement, lorsque les verts, le NPD, le Bloc et les Libéraux fédéraux ET provinciaux s’unissent et attaquent unanimement les politiques environnementales et économiques de Harper, il faut en déduire qu’il représente effectivement UN RÉEL DANGER.
Et oui, je suis d’accord avec vous Anaïs, Harper a été méprisant lors du débat en français. C’est juste s’il ne riait pas au nez de ses interlocuteurs et il n’a répondu à strictement AUCUNE question.
Il m’est très difficile d’imaginer que dans ces conditions les Conservateurs puissent trouver un électorat au Québec. Et s’ils réussissent, ça ne peut être qu’auprès de gens qui ne sont malheureusement pas assez politisés pour réaliser les enjeux cruciaux de cette élection.
Je suis d’accord avec Émanuel; l’idéologie conservatrice est très difficile à définir. Avant de parler de dictature, je pense qu’il faut croire encore à notre démocratie et bien informer les gens sur la portée de leur vote, son implication pour l’avenir du pays.