Histoire de poursuivre cette discussion intéressante à propos d'André Arthur lancée dans ce billet, une petite lecture intéressante.
Dans le magazine Le Trente, le professeur de journalisme à l’Université Laval, Jean-Claude Picard, s’interroge aussi sur la légitimité d’André Arthur à occuper un poste d’animateur à TQS. Je le cite :
[…] la situation où il [se place] en animant une émission quotidienne d’information tout en étant député indépendant de Portneuf à la Chambre des communes. […] Ce problème n’a rien à voir avec Arthur lui-même, mais est plutôt relié au conflit d’intérêts permanent dans lequel il nagera.
[…]
Un député, quel qu’il soit, a le mandat de défendre et de promouvoir les intérêts de sa circonscription, ce qui passe fatalement par des interventions de tous ordres auprès des autorités gouvernementales, fédérales, provinciales ou municipales. Or, comment ces interventions peuvent-elles être compatibles avec le rôle d’un animateur d’une émission d’information dont le travail consiste précisément à présenter, commenter et critiquer à l’occasion ces mêmes autorités?
Autrement dit, si le député Arthur a besoin de Stephen Harper ou de Jean Charest ou de l’un ou l’autre de leurs ministres pour réaliser tel ou tel projet dans sa circonscription, quelle sera l’attitude en ondes de l’animateur-journaliste Arthur lorsque viendra le temps de commenter leurs différents faits et gestes?
[…]
Quelques commentateurs ont paresseusement affirmé que tout cela était légal. C’est exact, mais le problème ne relève pas de la légalité, mais de la légitimité et de la crédibilité.
*
Demain, André Arthur sera à Je l’ai vu à la radio (Première chaîne de Radio-Canada, 14h à 16h). L’émission sera exceptionnellement enregistrée à Québec. J’imagine qu’on cuisinera un brin notre célèbre député!
Steve Proulx a raison. J’ai eu un ami député, il y a quelques années. C’était à l’époque un beau jeune homme, dans la fleur de l’âge. En l’espace de dix ans, je l’ai vu vieillir de vingt. Physiquement et psychologiquement, la politique au Québec, c’est la galère. Bourassa et Lévesque y ont laissé leur peau, Lucien Bouchard, une jambe. En moyenne, un député travaille de dix à quinze heures par jour, bon an mal an.( voir le docu de Manuel Foglia ). Soit à peu près le même nombre d’heures qu’un chroniqueur politique dans un journal payant, en une semaine. Le député doit répondre de ses erreurs devant ses électeurs, le chroniqueur n’est pas élu au suffrage universel et peut donc déblatérer à son aise.
Quand j’habitais à Québec, je pouvais entendre chaque jour les borborygmes du pit-bull Arthur dans la radio de l’autobus. Tout le monde avait l’air bête à force d’entendre ses jappements et ça sentait le mépris à plein nez pour tout ce qui venait d’en dehors de la Capitale, même avec les fenêtres grandes ouvertes. L’été, l’odeur était insupportable!
Je ne comprends pas comment il se fait qu’un individu qui travaille quinze heures par jour comme député, qui a eu un cancer dernièrement, peut en plus trouver le temps d’aller afficher son ignorance crasse devant 50,000 téléspectateurs, cinq jours par semaine.
Ou bien Arthur est un fieffé paresseux qui méprise ses électeurs, qui préfère monter leur faire la morale en haut de sa chaire télévisuelle comme nos curés autrefois, comme Monseigneur Ouellette, aujourd’hui, plutôt que d’aller discuter avec eux sur le plancher des vaches.
Ou bien ce type est un dangereux démagogue qui usurpe la place des vrais journalistes, ceux qui travaillent sur le terrain chaque jour, et qui s’en tiennent aux faits et gestes dans leur travail.
Je ne sais pas si André Arthur est intelligent ou pas. Cela ne m’intéresse pas. Et l’éthique journalistique, c’est une joke, tant et aussi longtemps que le Conseil de Presse nommera à sa présidence un membre de la confrérie.
La présence récurrente et tonitruante d’André Arthur dans nos médias est la preuve définitive de l’absence totale de véritable pouvoir des vrais journalistes face à leurs patrons et montre à l’envi pourquoi de plus en plus de citoyens s’en détournent. C’est pas pour rien que dans les sondages, les journalistes ne sont pas loin des politiciens en terme d’impopularité. La présence d’Arthur, si elle se prolonge indument, pourrait faire monter d’un cran cette impopularité. Si j’étais journaliste, je commencerais à m’inquiéter sérieusement et je ferais mon possible pour débarrasser la place de cet encombrant personnage. Et ça pourrait aussi, par effet d’entrainement, donner le goût aux électeurs de flusher le politicien, et ce dans les plus brefs délais. Alors,au moins une fois dans sa vie, et contre son gré, André Arthur aurait rendu service à la société québécoise.
La pertinence de cette critique aurait tout son sens si André Arthur était journaliste, ce qu’il n’est pas. François Bourque , président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, ne le reconnait pas comme tel non plus.
Ce qui mériterait réflexion, c’est l’apparence de conflit d’intérêts des journalistes qui ont traité du retrait de bulletins de nouvelles dans l’attribution d’une licence télé généraliste par le CRTC dans le dossier TQS.
vous pouvez écouter l’entrevue avec andré arthur ici
(le site de radio canada est une vrai merde)
encore une fois Nuovo nous démontre qu’il n’est qu’un petit personnage prétentieux qui prend ses invité de haut..
http://media.putfile.com/Je-La-iVu-A-La-Radio-20081018-andra–arthur-Franco-Nuovo