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Reconnu pour son franc-parler

© Radio-Canada 

Pierre Falardeau est reconnu pour son franc-parler.

Remarquez, cette expression qu’on lui colle souvent ne signifie pas qu’il est reconnu pour la clarté de ses idées, ni pour la pertinence de ses observations ou encore l’acuité avec laquelle il lit notre société.

Il est reconnu pour son franc-parler. Définition, selon Antidote: «Manière de s’exprimer qui ne dénote aucune réserve ni contrainte, liberté totale de parole.»

On s'attend donc à de la bonne franquette verbale lorsqu’on engage Pierre Falardeau. L'hebdomadaire ICI, qui lui donne carte blanche depuis peu dans ses pages, commercialise d'ailleurs le nom du cinéaste en misant sur le fait qu'il n'a pas la langue dans sa poche. Pas de réserve. Pas de filtre. Dis ce que tu veux, mon homme.

Bref, Falardeau a livré la marchandise en écrivant «japanouille à barbiche» pour qualifier David Suzuki.

Voilà du bon franc-parler 100% genuine comme on l'aime.

Et c'est pour cela qu'on paie Falardeau. Pas pour dire des choses pertinentes.

De toute façon, est-ce que quelqu’un s’intéresse encore aux mêmes vieux discours poussiéreux sur les Patriotes et les rancoeurs de la Conquête que Falardeau chique depuis bien avant ma naissance?

Sincèrement, est-ce que quelqu’un dit encore : « Hmmm, je me demande quelle lecture Falardeau fait des événements récents qui façonnent notre monde? »

Falardeau a tout dit ce qu’il avait à dire depuis longtemps. Si ses idées avaient évolué avec le temps, ce serait autre chose… mais non. Il est aussi prévisible qu'un feu de circulation.

Tout ce qui lui reste pour attirer encore l’attention, c’est son franc-parler.

Le drame, c’est qu’il est loin, très loin, d’être la seule grande gueule de notoriété publique à connaître ce triste sort…