Ma plus récente chronique du magazine Le Trente, recyclée ici pour vous…
L’autre jour, un vieux journaliste que je
connais un peu m’a raconté avec quel raffinement son nouveau patron l’a
accueilli au moment d’être engagé, il n’y a pas très longtemps, par un
gros quotidien d’ici. «Il m’a invité à dîner et, quand je suis arrivé
au restaurant, la première chose qu’il m’a dite c’est: "Toi, crisse,
t’es chanceux d’être icitte! Parce que des vieux, j’en veux pus!”.»Bienvenue à bord, vieille branche!
Il n’empêche que cette anecdote révèle une réalité: il y a du jeunisme dans nos médias.
Des
langues sales m’ont confié que les patrons préféraient les jeunes pour
une bonne raison. Parce que les puceaux du hard news obéissent au doigt
et à l’œil, avec en prime l’entrain au bout du crayon.
La suite ici.
A la veille de devenir un vieux, statistiquement parlant, j’aime bien votre théorie, monsieur Proulx.
« on reste jeune tant et aussi longtemps que les vieux nous impressionnent. On devient vieux le jour où l’on pense que les jeunes sont meilleurs que nous. »
Désolé si je vends le punch de votre article du Trente mais je crois que ça valait la peine d’être répété et approuvé ici…
Pour ma part, ma théorie sur le moment où on devient « vieux », je l’ai trouvé en lisant « Voyage au bout de la nuit » (après avoir lu un article du vieux Foglia, dans la vieille Presse – au moment où le vieux écrivait debout dans les marges de son journal au lieu d’écrire coucher sur des pubs) :
« La jeunesse, c’est de l’entrain à vieillir. »
L’écrivain allemand, le bon vieux Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) a un jour écrit, dans ses « Maximes et Réflexions »:
« S’il est vrai que la jeunesse soit un défaut, on s’en corrige bien vite. »
Hélas.