Ouep. Je pense qu’on peut s’attendre à des prochaines semaines nuageuses au Journal de Montréal, alors que les journalistes entament les négos en vue de renouveler leur convention collective qui expirera le 31 décembre prochain.
Selon un document dont j'ai obtenu copie, les premières demandes patronales (Corporation Sun Media, filiale de Quebecor Media) incluent notamment :
Des coupures salariales de 20%.Réduction des frais d'exploitation de 20%.- Le droit à la convergence totale, soit celui d’utiliser tout le matériel du Journal de Montréal « sur toute plate-forme actuelle ou future de Quebecor Media ».
- La capacité pour Corporation Sun Media de se retirer de certaines activités non directement liées à la production de contenu (petites annonces, graphistes, comptabilité, documentation, recherchistes).
- La semaine de cinq jours pour les nouveaux employés de la rédaction (plutôt que quatre) et de 37,5 heures pour tout le monde (plutôt que 32)*.
- La capacité de recourir à la sous-traitance.
- L’introduction du multitâches.
- Le privilège pour l’employeur de nommer ou de mettre fin à l’affectation d’un chroniqueur d’opinion.
- Pour le régime des rentes, l’introduction d’une « clause banquier » qui permettra à l’employeur de piger dans les surplus du fonds de retraite des employés pour rembourser un déficit.
Une source généralement bien informée me dit que ces demandes auraient été rejetées par 100% des membres du syndicat. « On s’en va vers la totale! »
Le conflit au Journal de Québec n’était-il qu’un aperçu de ce qui attend le Journal de Montréal?
À suivre.
AJOUT:
On m'indique que, selon les demandes de la partie patronales, la salle de rédaction du JdeM conserverait 140 employés, mais 65 des 79 employés de la comptabilité et des petites annonces perdraient leur emploi.
* Sun Media a obtenu cette condition lors du récent conflit au Journal de Québec, réglé à la suite d’un lock-out de 14 mois.
Si ça ressemble à ce qui s’est passé à Québec, ça risque d’être long cette époque opaque… Mais bon, personnellement, j’aimerais bien gagner 80 000 $ par année comme journaliste «sensationnel»… 😉
Pingback depuis Fagstein » Franc-n??gocier
« Le droit à la convergence totale », j’aime bien cette expression.
Ça confirme ce que j’ai commencé à croire depuis le conflit de travail au journal de Québec : Quebecor Media a décidé de subordonné le droit à une information de qualité de la part de la population aux impératifs de production et d’écoulement des produits de son consortium.
Au moins, ça a le mérite d’être clair, net et précis.
Et ça me confirme dans ma résolution de ne PAS accorder la moindre crédibilité journalistique ou la moindre dose d’objectivité à tout ce qui sort de cette machine à marchandiser l’information. Machine qui permet, par la même occasion, de transformer toute « information » en spectacle redondant visant le même objectif : écouler les différents produits de Quebecor Media dans les différentes succursales de l’Empire.
Un dicton anglophone dit que l’hypocrisie consiste à tenir un discours vertueux uniquement lorsqu’il y a un public. Maintenant, ce n’est plus le cas de PKP. Merci beaucoup de cette franchise.
J’attends maintenant que Paul Desmarais, les gestionnaires de Gesca, ou l’auteur du « sydrome de Pinochio » fasse preuve d’une aussi grande honnêteté intellectuelle envers leur public… en révélant le parti pris évident de leur service d’information.
Enfin, quand est-ce qu’un média multi-plateformes indépendant émergera de ce marasme avec le slogan audacieux : « On embauche encore des vrais journalistes, au Québec » ?
Petite mise à jour sur le conflit syndical à prévoir au Journal de Montréal. Le Devoir nous apprend ce
Dernier développement dans les négos en vue du renouvellement de la convention collective des journalistes