Bon. Avant de s’engager pour quelques semaines de mauvaises nouvelles à propos de Quebecor (je parle des négociations syndicales au Journal de Montréal), en voici une bonne.
L’entreprise de Pierre Karl Péladeau a déroulé le tapis rouge hier devant le cinéma Ex-centris pour lancer officiellement le projet Éléphant, mémoire du cinéma québécois.
De que c'est? Il s'agit d'une initiative vraiment intéressante qui, au cours des quatre ou cinq prochaines années, rendra accessibles sur la plate-forme de vidéo sur demande illico un paquet de films de notre patrimoine filmique, dont certains n’ont pas été vus depuis des lustres.
Dès aujourd’hui, si vous êtes un abonné de Vidéotron télé numérique, syntonisez le canal 900 et cliquez sur le mot « Éléphant »: vous aurez accès, au coût de 1,99$, à 27 premiers films dont Les Mains nettes de Claude Jutra (1958), Les smattes de Jean-Claude Labrecque (1972), La mort d’un bûcheron de Gilles Carle (1973), Il était une fois dans l’est d’André Brassard (1974), Ti-Mine, Bernie pis la gang de Marcel Carrière (1977) et Mario de Jean Beaudin (1984).
Tous ces films seront accessibles 24h sur 24, 7 jours sur 7, au bout de la télécommande. Vraiment, on n’aura plus de raisons d’oublier notre cinéma!
Le projet Éléphant, c’est aussi un site Internet comportant plus de 800 fiches de films, des clips vidéo, des dossiers spéciaux comme « Les 100 ans de musique de films », où l’on peut visionner des entrevues vidéo avec des compositeurs et des artisans.
Bref. C’est 2,5 millions $ que Quebecor veut investir dans ce projet. Et ce n’est pas tout…
Hier, Pierre Karl Péladeau a déclaré que tous les revenus perçus par le téléchargement de films sur illico (hormis un montant pour gérer la plate-forme) seront versés aux créateurs.
C’est une bonne façon de dépoussiérer ces vieilles bobines qui risquaient de tomber dans l’oubli. Il reste que la plupart de ces vieux films auront pris un « coup de vieux » et n’attireront qu’un public assez restreint. Si Quebecor se lance là-dedans c’est parce que les affaires vont bien avec leurs médias électroniques (vidéotron, tva, internet et téléphone web), alors que les imprimeries et les journaux ont des résultats décevants. La facilité de revoir ces films sur le petit écran, grâce au service de télévision numérique, est un prodige technique. J’espère qu’ils auront d’autres bonnes idées dans un proche avenir.
Pierre-Karl aura finalement fait quelquechose de VRAIMENT bien dans sa vie!
C’est une très bonne nouvelle pour la conservation du patrimoine cinématographique québécois, c’était essentiel. Devra suivre ensuite logiquement la restauration et la numérisation des archives télévisuelles, que Radio-Canada a déjà amorcée il y a quelques années, mais que TVA semble bouder pour l’instant.
On trouve dans ces démarches le sens profond de ce que veux dire « être une nation » et cela nous réconcilie avec notre devise nationale.
Merci!
Le problème avec cette initiative, c’est qu’elle est moins au service du peuple qu’au service de Québécor. Car la vidéo sur demande d’illico semble être la seule avenue par laquelle ces films seront disponibles. Est-ce que Québécor rendra disponible ces copies numériques pour l’exploitation en d’autres formats, par exemple DVD, Blu-Ray, iTunes, Netflix et autres? « Je me souviens », mais à condition d’être un abonné Vidéotron…
J’ai hâte de voir ça!
C’est rare que je dis »Merci Péladeau », mais là, c’est différent.