La Presse a bien raison de titrer ce matin « Match nul » pour parler du débat des chefs d’hier.
C’est vrai que c’était nul. Pourri, même.
Tenez, j’ai relevé quelques curiosités.
La Grande Promesse de l’année
« On doit investir davantage dans les gangs de rues »
-Jean Charest
(C’est vrai que leurs activités sont sous-financées)
Le Prix d’interprétation de l’année
Décerné à Pauline Marois, avec mention d’honneur à Mario Dumont. Dans leurs mots d’ouverture et de fermeture, on avait l’impression d’entendre une mauvaise infopub de Starfrit. Il ne manquait que les numéros de téléphone défilant au bas de l’écran avec la mention « Appelez maintenant! »
Le Dialogue de Sourds de l’année
Mario Dumont : « Totalement vrai! »
Jean Charest : « Totalement faux! »
C’est avec des déclarations du genre que la confiance des électeurs envers les politiciens grimpe en flèche.
La Déclaration Exagérée de l’Année
M. Pierre Reid (ex-ministre de l’Éducation) a « mis le Québec à feu et à sang! »
-Pauline Marois
Le « Ai-je bien compris? » de l’année
Ai-je bien compris, ou Mario Dumont a dit que c’est avec un manteau de taekwondo qu’on gardera nos jeunes à l’école?
La Performance acrobatique de l’année
Décernée à Pauline Marois, qui a patiné suffisamment pour ne pas parler de souveraineté lorsqu’on a posé la question : « Quel est l’American Dream du Québec? »
René Lévesque doit giguer dans sa tombe
Le Mot-qui-paraît-bien-dans-un-cocktail de Stéphan Bureau:
Algarade : violente réprimande ou dispute.
Alors bon, je n’écoute pas le débat des chefs parce que j’aime 100 fois mieux lire le best-of sur ce blogue, mais il manque une petite précision: qui a eu l’audace de dire »algarade »?
Qui d’autre que Stéphan Bureau!!
Ah bon, je pensais qu’on parlais d’un cocktail de Stéphan Bureau!
Je serai plus attentive la prochaine fois. Superbe compilation en tout cas!
*****Le bon, (la brute) et les deux truands*****
Le débat des chefs du mardi 25 décembre 2008 m’a constamment rappelé un film et une pièce de théâtre.
J’ai beaucoup pensé à la pièce de Jean-Paul Sartre «Les mains sales». En effet, si je me réfère aux trois chefs, deux d’entre eux avaient déjà eu l’occasion de se salir les mains en exerçant le pouvoir. Quant au troisième, il représentait la pureté totalitaire et limpide de celui dont les mains sont propres, de celui qui n’a pas eu à prendre des décisions en tant que membre d’un gouvernement.
J’ai aussi beaucoup pensé au film de Sergio Leone «Le bon, la brute et le truand». Le bon, c’était l’ineffable petit Mario qui brandissait ses mains propres et qui attaquait sans relâche les deux truands aux mains sales: Marois et Charest. Quant à Stéphan Bureau, il était en quelque sorte la brute qui devait remettre de l’ordre dans une cacophonie parfois irritante et déroutante.
En fait, l’essentiel du débat, ce fut une querelle titanesque entre les deux truands qui ne cessaient de s’accuser d’avoir mal gouverné. Pour Pauline Marois, il fallait juger le gouvernement Charest des cinq ou six dernières années. En ce qui concerne Jean Charest, il ne cessait de répéter, voire de radoter, que c’était le gouvernement péquiste des années Bouchard-Landry-Marois qui était coupable de tous les maux, tant dans la santé que dans les finances. Après la première heure de ce débat, j’avais l’impression désagréable d’assister au croisement de deux cassettes qui s’entrechoquaient d’une manière stérile et lassante.
Pour assaisonner le débat, les trois chefs y allaient aussi de toute une brochette de chiffres et de statistiques. Cela me rappelait la vieille blague que voici: «Une récente étude statistique, éminemment sérieuse, a démontré de manière convaincante que les études statistiques, même les plus sérieuses, ne démontrent absolument rien».
Cela étant dit c’est, à mon ironique avis, la brute qui a remporté la palme. Les deux truands et le bon ont vite fini par avoir raison de ma patience et de mon intelligence.
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias
mdr
my gosh… c’est quand on voit ce genre de « joute » nulle qu’on se console : il pourrait y avoir un débat en anglais… ce qui serait encore plus effrayant !
Entendre Mario Dumont, Pauline Marois et Jean Charest s’engueuler dans la langue de Shakespeare, de Byron et de Longfellow, ce serait du bonbon pour n’importe quel humoriste amateur de copier/coller.
Du gros matériel gratuit, aussi facilement accessible que risible.
Qui a besoin, dans ce cas, de PAYER pour aller VOIR des humoristes ridiculiser la classe politique au théâtre St-Denis à fort prix quand cette même classe politique se ridiculise elle-même en donnant un spectacle digne de… l’Assemblée Nationale, justement.
…
Incroyable, mais vrai !
J’ai bien entendu, au salon de l’Assemblée Nationale des trucs totalement incohérent et contradictoire de la part des trois chefs :
– Mario Dumont : il prône l’abolition des commissions scolaires (400 millions d’économie, selon lui) pour répondre à une question de Jean Charest portant sur des coupures nécessaires de 2 milliards de $ afin que l’ADQ réussisse à atteindre ses objetifs bugétaux… jusque là, tout ne va pas trop bien (puisqu’il manque 1 milliards 600 millions de coupures à identifier et que le 400 millions de $ d’économie supposées issus de l’abolition des commissions scolaires est totalement exagéré… non seulement, notre Super Mario ne répond même pas à moitié au premier ministre sortant, mais il trouve le moyen, quelques minutes plus tard de dire qu’il faut mobiliser tout le monde afin de garder les jeunes à l’école… en impliquant les commissions scolaires !!!!!!!!!!!!
Allo ?!!!
Ça, c’est sans parler d’une question qui part de la réouverture de la Constitution et qui aboutit sur la « question épineuse » de Mario Dumont au premier ministre sortant concernant les cigarettes à plumes…
C’est quoi le rapport avec la Constitution, joualvert ?!!! C’est ça l’autonomisme : être le seul à parler d’un truc qui embête bien des gens sans avoir besoin d’ouvri la Constitution canadienne pour régler le problème ?
– Jean Charest, maintenant ! Cet homme a un rêve et (pour citer sa femme dans La Semaine – magazine très politisé, comme chacun le sait, au Québec) « il a la passion du Québec ».
La preuve ? Le plan Nord !! (roulements de tambours, confétis, flash de caméra, svp !)
Le plan Nord, pour ceux qui l’ignoreraient, c’est une espèce de mélange de revitalisation du rêve de colonisation datant de la fin du XIXe siècle combiné à une époque révolue ou on devait, au Québec, construire d’immenses barrages afin de répondre aux défis… du XXe siècle.
Alors, félicitation aux libéraux du Québec de nous donner autant le désir de renouer avec une nostalgie revampée avec une technologie powerpoint et des vidéos d’entreprises qui n’ont de « haut de gamme » que la présentation.
Meilleure perle répétitive de la part de monsieur le premier ministre : « faire des voyages au restaurant » (une ligne de sa cassette répétée trois fois plutôt qu’une pour boucher un coin à Mario Dumont qui « complémente » à tour de bras…)
– Pauline Marois, finalement : parle dans un français impeccable pendant 5 minutes sans rien dire de CONCRET, ne regarde pas la caméra, essaie de convaincre Stéphane Bureau de voter pour elle, laisse tomber candidement qu’elle est prête à jouer la carte du référendum… moi qui croyait que : a) la population n’en voulait pas et b) que c’était une option repoussée au second mandat, minimum…
Mathc nul, archi-nul et anachronique.
Bref, l’invitée de TLMEP avait bien plus que raison, dernièrement, lorsqu’elle affirmait fermement que les stratèges politiques de Pauline Marois étaient dans le champ… le problème pour l’électeur Québécois indécis qui attend du changement… c’est que c’est la même chose pour l’ADQ et le PLQ également !
Bref, si vous étiez indécis avant hier, grâce à ce débat cacophonique incompréhensible et ubuesque : vous allez devoir lire encore le journal pour comprendre ce qui se passe au Québec.
Suggestion de lecture selon Pauline Marois et Mario Dumont : lisez le Globe and Mail… vous en saurez davantage sur la situation réelle de la Caisse de dépôt et de placement… du Québec.
Merry christmas to yo all !
Dans les meilleurs moments aussi, ne pas oublier Mme Marois qui essaie de répondre à Charest qui lui dit qu’elle a les mains liées face à Ottawa :
« Oui j’ai les mains attachées au Parti Québécois, à la cause souverainiste… » Charest n’avait plus rien à répondre, elle venait de faire un beau lapsus!
Oups…
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Belle compilation d’absurdités et de gros mots qui dépassent l’entendement ! Pas facile d’avoir le mot juste en politique …
Hier soir, j’étais dans le feu de l’action, occupé par buzzz.tv, mais ça ne m’a pas empêché de prendre des notes au moment où les différents graphiques s’allongeaient devant moi.
J’ajouterais M Proulx, que ce débat a manqué de fermeté dans sa direction. Je crois que l’algarade de M Bureau lui a fait peur.
Pour M Charest j’ai rarement vu un personnage aussi axé sur lui-même.
Pour Mme Marois un premier débat qui n’en fera pas une reine.
Pour M Dumont, un deuxième débat qui le reste valet.
J’ai l’impression que papa (Charest) et moman (Marois) allaient divorcés. Et le petit (Dumont) était tristounet!!!
Quel gâchis.
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