Bon, je vais devoir relire mon Guide de déontologie pour voir si je m'y conforme bien…
La FPJQ exige un engagement moral de ses membres
La
Fédération professionnelle des journalistes du Québec exigera
dorénavant de ses membres qu'ils prennent un engagement moral à
respecter les règles de leur Guide de déontologie.Cet engagement était jusqu'à maintenant implicite. Il devient désormais plus formel.
Cette
modification aux règles d'adhésions a été entérinée dimanche lors de
l'assemblée générale de la FPJQ, tenue en marge du Congrès annuel qui a
réuni quelque 600 journalistes à Québec.Le respect des règles
de déontologie journalistiques est la seule chose qui distingue les
journalistes professionnels des autres communicateurs publics,
entreprises ou journalistes citoyens.Le respect de ces règles
donne à l'information produite par des journalistes professionnels une
fiabilité et une qualité supplémentaires par rapport aux autres sources
d'information.Ces règles qui s'appuient sur l'esprit critique
et la recherche de l'intérêt public ; elles visent la rigueur, le "fair
play", l'équité dans le traitement des sources et de l'information,
l'impartialité et l'indépendance des journalistes et la retenue devant
les tentations du sensationnalisme.La FPJQ va continuer à promouvoir ces valeurs et invite les journalistes du Québec à y adhérer.
Mise à jour :
Étienne Ferron-Forget écrit :
L'annonce fait bien des remous dans la blogosphère québécoise. J'aimerais bien vous entendre à ce sujet. Et attention, il s'agit bien d'un Guide, et non d'un Code. La différence réside dans le fait que les journalistes du Québec n'ont pas besoin de se soumettre à aucun ordre quelconque.
Ma réponse :
Pour ce qui est de l’adhésion au Guide de déontologie pour faire partie de la FPJQ, je n’y vois de grand problème.
Bien sûr, je trouve cette déclaration de la FPJQ assez moche: "Le respect des règles
de déontologie journalistiques est la seule chose qui distingue les
journalistes professionnels des autres communicateurs publics,
entreprises ou journalistes citoyens."
C'est très maladroit comme formulation. Mais il faut dire que nous parlons ici d’une résolution de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Le mot professionnel est important. La FPJQ regroupe et représente des gens qui sont rémunérés par des entreprises de presse pour exercer le métier de journaliste.
Comme le résume fort bien le journaliste/blogueur Bruno Boutot:
Être journaliste n’est pas un état d’âme, ni un diplôme, ni une conviction, ni une compétence: on n’est journaliste que lorsqu’on est nommé comme tel par quelqu’un d’autre, un employeur d’un média d’information. Ce n’est pas l’éthique qui fait le journaliste, c’est l’employeur.
Oui, c’est l’employeur qui fait le journaliste professionnel, mais c’est la compétence, l’éthique (et la situation économique) qui permet au journaliste professionnel de le rester! Plusieurs journalistes compétents n'ont malheureusement pas d'emploi parce qu'on engage peu dans les entreprises de presse par les temps qui courent. On se retrouve donc avec nombre de journalistes qui ne peuvent plus exercer leur métier de façon professionnelle. Ces gens-là non plus ne peuvent pas faire partie du club sélect de la FPJQ.
Aussi, je comprends absolument plusieurs blogueurs de se sentir « écartés » de cette définition. Plusieurs font un travail journalistique absolument honorable. Mais ils ne sont pas des journalistes professionnels.
Pour devenir membre de la FPJQ, le journaliste doit aussi avoir le journalisme comme activité principale. C’est pour éviter que des relationnistes puissent se prétendre journalistes. Car il y en a qui ne voient aucun conflit d’intérêt à jouer les porte-parole d’une compagnie le jour, et à écrire dans des magazines le soir.
Maintenant, qui est journaliste tout court? Avec l'éclatement de l'information, on est loin d'avoir trouvé la réponse. Je pense que plusieurs blogueurs peuvent s’autoproclamer journalistes, et ce sera à leurs lecteurs de juger leurs écrits. Il y aura une "sélection naturelle" qui se fera. Dans ce monde de l'info 2.0., peut-être qu'éventuellement, on "évoluera" vers le journalisme éthique.
De toute façon, les lecteurs exigent des blogueurs de la rigueur, que ce soit en relevant des coquilles dans leurs textes ou des erreurs pures et simples (tenez, dans la première version de ce billet, j'avais écrit "Code de déontologie" plutôt que "Guide de déontologie". C'était une erreur d'inattention qu'un lecteur a relevé et que j'ai immédiatement corrigée. Et ce ne sera certainement pas la dernière erreur que je ferai dans ma carrière).
Cela dit, cette résolution de la FPJQ n’empêche personne de faire un travail journalistique tout à fait honorable, utile et de grande qualité. Sauf que s’ils ne sont pas rémunérés pour le faire à temps plein, ils ne pourront pas être membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Ce qui n’est pas la fin du monde non plus.
Bien sûr, le but de la Fédération est de mettre en valeur le travail des journalistes professionnels. Mais ce n’est pas demain la veille que la FPJQ empêchera qui que ce soit de s’exprimer sur la place publique.
Voir aussi:
Michelle Blanc, La FPJQ et les fabricants de fouets, même combat
AJOUT
Une autre preuve que "journalisme professionnel" n'est pas tout: il est assez incroyable de constater que l'auteure de cet incroyable article sur les pyramides de guérison, dont parle Patrick Lagacé sur son blogue, semble remplir au moins une condition pour être membre de la FPJQ: elle est rémunérée.
Est-ce que le journalisme est son activité principale? Je l'ignore, mais connaissant les conditions salariales pitoyables dans les hebdos régionaux, elle pourrait certainement boucler ses fins de mois en vendant des pyramides de guérison. Son pitch est assez convaincant.
Cela dit, selon le bottin de de la FPJQ, cette journaliste n'est pas membre de la Fédération.
L’annonce fait bien des remous dans la blogosphère québécoise. J’aimerais bien vous entendre à ce sujet..
Et attention, il s’agit bien d’un Guide, et non d’un Code. La différence réside dans le fait que les journalistes du Québec n’ont pas besoin de se soumettre à aucun ordre quelconque.
Comme François Bourque, le président de la FPJQ, l’a rappelé au congrès en fin de semaine, l’adhésion à la Fédération est volontaire. Les grandes lignes du journalisme ne changent pas.
Bien plus que le lock-out annoncé au Journal de Montréal, c’est ce genre de recommandation qui risque de tuer le quotidien français le plus lu en Amérique…
article 2. Valeurs fondamentales du journalisme
Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l’esprit critique
(super !)
qui leur impose de douter méthodiquement de tout,
(un peu de septicisme à l’ère d’internet est le bienvenu, merci !)
l’impartialité qui leur fait rechercher et exposer les divers aspects d’une situation,
(va-t-on VOIR le retour de l’expression oubliée « présenter les deux facettes de la médaille » durant les bulletins de nouvelles ?? ne vous surpenez pas si les nouvelles de 22 heures finissent à minuit…)
l’équité qui les amène à considérer tous les citoyens comme égaux
(sivouplai ! on parle des droits du CITOYEN – ???!! – au Québec et au Canada ??? ! boudecierge, même les politiciens parlent aux électeurs comme s’ils étaient des membre du club Z… la révolution du 4e pouvoir est proche, messieurs dames !)
devant la presse comme ils le sont devant la loi,
(my gosh, du Shakespeare, en plus ! tous sont égaux devant la mort et devant la loi – sauf qu’on vit de plus en plus dans une société qui se veut post-mortelle, kessé kon va faire, bordeau de bordel – ou inversement ?)
l’indépendance qui les maintient à distance des pouvoirs et des groupes de pression,
(celle-là, c’est la MEILLEURE du lot ! absolument AUCUN organe d’information de masse n’est à distance suffisante de son propre groupe d’intérêt puisqu’il lui a donné naissance ou qu’il se fait la courroie de transmission de ce tink tank déguisé en organisme de bienfaisance économique)
le respect du public
(si vous me parlez en utilisant la deuxième personne du pluriel dans vos interventions, c’est OK… sauf que ça fait longtemps qu’on ne le fait plus dans les médias électroniques de Montréal et de Québec dans le secteur privé, s’entend)
et la compassion qui leur font observer des normes de sobriété, l’honnêteté
(celle-là, je ne la commente pas, elle est trop belle et laissé à la discrétion de chacun qui se trouve beau et fin dans le monde des médias)
qui leur impose de respecter scrupuleusement les faits, et l’ouverture d’esprit qui suppose chez eux la capacité d’être réceptifs aux réalités qui leur sont étrangères et d’en rendre compte sans préjugés.
(ouf ! on en demande beaucoup à nos philosophes de salon et à nos chiens saucisses de l’information spectacle, là ! « être réceptif au réalités qui leur sont étrangères »… sac à papier recyclable et payant de la SAQ, vous croyez sincèrement que dans un seul dimanche vous allez révolutionnez le monde des demi-civilisés qui nous sert d’élite au Québec depuis la mort de Jean-Charles Harvey ??? Vous rêvez.)
Eh voilà, elle est là mon imitation de Jean Dion.
J’espère que vous avez appréciez.
Moi aussi je fais du stand up comic dans mes temps libres.
Temps requis pour écrire ce billet : à 25 mots/minutes, 3 minutes 15 secondes !
Les partenaires de la FPJQ, selon leur propre site web :
– Partenaires Argent:
SRC, GESCA
– Partenaires Bronze:
Selection du Reader’s Digest
Astral Media
Rogers
Ma question n’est pas pouvez-vous comptez combien de membres de la professions journalistiques ses partenaires là comptent à leur service dans TOUS les médias au Québec et au Canada, non,
ma question est : qui sont les partenaires en OR de la FPJQ ?
Ne me répondez pas, taboulette, je suis déjà assez en joualvert de même !
JE VEUX PAS LE SAVOIR !
Je veux le Voir.ca.
amoureusement vôtre,
Monsieur Tranquille
Concernant l’ajout, monsieur Proulx.
Une seule question, qui ne mérite pas nécessairement plus de réponse que n’importe quelle autre, mais on ne sait jamais :
Est-ce que le cas qui est soulevé par Patrick Lagacé
(avec autant de tact et de doigté qu’un videur de bar – « texte de marde », ce n’est pas politiquement correct, et ça fait plaisir à JSB, sociologue des médias de son état – mais est-ce pour autant respectueux des journalistes solitaires qui travaillent dans les hebdos régionaux ou les hebdos de quartier comme le prétend l’auteur de ce pétard mouillé ?),
bref, est que ce type de dénonciation
(dans tous les sens du terme, surtout celui de la délation, comme dirait Foglia, non ?)
fait vraiment avancé le micro-journalisme et l’information de proximité prodigué par des organes de presses locales ?
***
Autrement dit :
Est-ce que ça génère :
a) de l’indignation facile et des commentaires sarcastiques de bon aloi afin de prendre place dans les rangs de commentateurs admirant le grand dénonciateur en puissance
(détournant au passage un classique de Walt Disney,on ne sait pas trop pourquoi puisque ça n’a rien à VOIR avec l’ésotérisme mais plutôt avec la fantaisie du merveilleux monde de Disney)
génie de la récupération commerciale des Classiques du patrimoine musical mondial, du patrimoine mondial littéraire, aussi, en passant
bref, qu’est-ce que Fantasia vient faire là-dedans, dans cette affaire-là ? ;
b) une réflexion sur les conditions de travail des journalistes en région
(en périphérie des grands centres urbains)
afin que les journalistes
(membre ou non de la FPJQ)
puissent développer leur talent et approfondir leurs histoires avec un budget qui se respecte, au sein d’un grand groupe de presse comme Transcontinental
(à moins que ce ne soit autre chose, simplement un réseau de distribution de journaux et de magazines?) ;
c) un autre épisode de la guerre des médias publicisé par la blogosphère afin de rendre service à Gesca dans une éventuelle guerre ouverte avec Transconinental
(et je voudrais bien savoir pourquoi tellement ça m’apparaît loufoque…).
Bref, parce qu’il faut bien manger, qu’est-ce qui se passe chez Cyberpresse, calvette ?
Est-ce qu’on est sensé croire que cette sortie publique virtuelle,
qui ressemble à s’y méprendre à une job de bras ou une charge à fond de train sur une journaliste,
qui n’est que la victime de ses conditions de travail et du peu de jugement de ses employeurs trop occupés à solliciter des annonceurs importants pour financer les articles qui constituent les hebdos distribués au bon peuple ex-centrés du Québec,
cherche vraiment à améliorer les conditions de travail des collègues d’une autre multinationale de l’info-spectacle financé par l’économie de marché ?
Est-ce que Patrick Lagacé est en train de nous dire qu’il attrape la varicelle en déchirant sa chemise sur la place publique parce qu’il vient de se rendre compte que des journalistes sous-payés, mal supervisés et souvent même pas encadrés sont le motif suprême de son étonnement quotidien, en ce jour de Jupiter, selon le calendrier gréco-romain ?
Non, mais, suis-je le seul qui n’est pas étonné de VOIR que dans les hebdos de Transcontinental
(et non pas Transcon),
on est simplement plus vulnérable que les autres médias de masse à la critique ferrovière ?
Misère… la FPJQ a peut-être des raisons de s’inquiéter finalement, non ?
p.s. : il est un peu facile de toujours se dédouaner en disant qu’un journaliste n’est pas un curé… mais tout de même, on pourrait s’attendre à un peu plus de nuance et critique constructive de la part d’une sommité de la blogosphère envers une collègue journaliste – officielle ou non ?
@ M. Boudrias
Merci encore pour votre question concise (pointe d’ironie 😉
Je pense qu’on ne peut pas non plus tout excuser sous le seul argument que les journalistes des hebdos sont sous-payés (et honteusement sous-payés, soit dit en passant).
Il y a cette journaliste qui a pondu un texte promotionnel en faisant passer pour de la quasi-science des choses que n’importe qui aurait conjugué au conditionnel, sous-payé ou pas.
Il y a aussi le boss du journal, l’éditeur ou le rédacteur en chef, qui a lu ce texte et qui a décidé de le faire paraître.
Le sujet de la discussion sur ce blogue était: qu’est-ce qu’un journaliste professionnel.
Dans la langue de Molière, le mot « professionnel » a deux sens: celle de l’expert, et celle de « la personne qui pratique une profession ».
Dans le cas du journaliste « professionnel », nous faisons référence aux journalistes qui pratiquent la profession journalistique et sont rémunérés en retour. On voit très bien, avec l’Affaire des pyramides de guérison, qu’il n’est nul besoin d’être « expert » en journalisme pour être un « professionnel ».
Je dis ceci pour faire la nuance. La FPJQ parle au nom des journalistes « professionnels ». Pas les meilleurs, ni les plus compétents: seulement ceux qui sont payés pour être journalistes et qui respectent un Guide de déontologie journalistique (cela dit, une vaste majorité de journalistes professionnels sont meilleurs que bien des journalistes non-professionnels, comprenons-nous bien).
Or, au Québec, vous pouvez même vous présenter comme journaliste et vivre de ce métier sans jamais faire partie de la FPJQ.
D’ailleurs, au-delà de la FPJQ, il existe l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) qui représente les journalistes pigistes.
On peut donc débattre de la récente résolution de la FPJQ, mais dans les faits, elle ne change pas grand-chose.
Il est tout à fait normal que des journalistes professionnels cherchent des moyens de se différencier dans un monde où tout le monde a une tribune… justement parce qu’ils veulent continuer à être rémunérés pour faire un travail qu’ils jugent utile et pertinent.
Certains y voient une manoeuvre des maudits journalistes pour contrer les menaces du citoyen qui veut lui ravir son quatrième pouvoir.
C’est exactement ça. Pis?
C’est le but d’une organisation de défendre les intérêts de ses membres. Et les intérêts des journalistes professionnels, c’est entre autres d’être capable d’exercer ce métier (et qu’il amène du pain sur la table). Point à la ligne.
Les « professionnels » vont tout faire pour maintenir cette situation le plus longtemps possible.
Si les journalistes citoyens se sentent menacés par cette résolution de la FPJQ, qu’ils s’organisent!
Honnêtement, les journalistes citoyens, je n’en ai jamais rencontré et je m’en balance.
Non, ce qui m’importe, c’est de savoir si :
a) la journaliste va perdre sa job au bout de cette affaire-là ;
b) si le résultat du point a) va apporté quoique ce soit aux conditions de travail des micro-médias officiels et délivrant encore du papier en zone éloignée (concentrée sur l’actualité locale) ;
c) les empires de papier comme Transcontinental vont finir par embaucher plus de personnel pour travailler au service des communautés qu’ils désservent.
Très franchement encore une fois, les tâcherons dans mon genre qui pense qu’ils ont toujours raison jusqu’à ce qu’on leur prouve hors de tout doute qu’ils ont tort, je m’en sacre comme de l’an 40.
Mais, par contre, je sais faire preuve de reconnaissance et de retenue (même si je ne sais pas encore faire dans la concision quand j’écris avec autre chose que mon téléphone portable).
Alors, merci beaucoup d’avoir répondu à ma question, monsieur Proulx.
C’est bien gentil. (Je ne comprends rien à l’ironie et je ne la pratique donc pas en ce moment. Je suis fait comme ça, c’est éreintant pour tout le monde qui me connaît même dans la réalité.)
Enfin, inutile de répondre à mes sous-questions, car encore une fois, moi, ce qui m’intéresse, c’est l’opinion des autres membres de Voir.ca… et visiblement, mes interventions n’aident pas.
Ce que je ne comprends pas puisque sur un autre site, localisé en France, l’interractivité que permet ce type d’espace virtuel est davantage exploité par le plus grand nombre.
Bref, hum !, un autre beau tic verbal de ma part – moi qui écrit au son dans les blogues – je vais m’arranger pour savoir si non seulement le texte de la journaliste a disparue… mais si son job a été protégé par le (….) qui lui a permis de faire rire d’elle de cette manière là en public.
Peu importe que Lagacé soit un professionnel ou le père Noel en personne, personne ne mérite de se faire ridiculiser de cette manière en public.
Le texte est rempli de fautes, d’accord.
Le texte donne la parole à de l’ésotérisme imbécile, ok.
Le texte a été écrit par une femme n’ayant pas de statut de professionnel, soit.
Mais est-ce une raison pour frapper de cette façon en prétendant que cela entre en conformité avec la nécessité de protéger l’intégrité d’une profession ?
Je préfère votre manière de défendre votre talent, monsieur Proulx.
Quant à ce qu’on a permis de faire chez Cyberpresse… je ne vois pas la nécessité d’en rajouter une autre couche (de vous savez quoi).
Je dois être un citoyen/lecteur/client trop sensible, finalement.
Salut Steve,
Tu écris:
Bien sûr, je trouve cette déclaration de la FPJQ assez moche:(…)
C’est très maladroit comme formulation. (…)
Oui, c’est l’employeur qui fait le journaliste professionnel, mais c’est la compétence, l’éthique (et la situation économique) qui permet au journaliste professionnel de le rester!
(…)
Cela dit, cette résolution de la FPJQ n’empêche personne de faire un travail journalistique tout à fait honorable, utile et de grande qualité. Sauf que s’ils ne sont pas rémunérés pour le faire à temps plein, ils ne pourront pas être membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
J’en ai manqué un bout, ou bien on tourne en rond? Parce que j’en conclus que tu dis que cette résolution ne sert absolument à rien… sauf à déterminer qui peut être membre de la FPJQ.
Or, la FPJQ a DEJA déterminé qui pouvait être membre: activité principale, entreprise de presse, etc., tout ça était déjà dans la définition de qui peut être membre. Il y avait eu aussi un gros débat là-dessus, à la suite de l’exclusion de Josée Boileau il y a 10 ans. Alors pourquoi s’enfarger dans un code de déontologie, si c’est juste pour définir qui peut être membre?
@ François Lacombe;
Je pose la question à l’envers: pourquoi NE PAS demander aux membre de la FPJQ de respecter un guide de déontologie pour être membre? Tant qu’à y être. Je ne pense pas que demain matin un paquet de gens vont se faire mettre à la porte de la FPJQ pour cause de non-respect de la déontologie!
Cette résolution ne fait que confirmer un certain nombre de règles que les journalistes professionnels aimeraient voir s’appliquer dans leur profession. « C’est un pas que l’on peut faire ».
Mais l’essentiel de mon propos est de dire que cela n’empêche personne d’exercer (sur le Web notamment) des activités de nature journalistique. Le guide est clair là-dessus d’ailleurs:
« Ce Guide n’est pas un code au sens strict car il tient compte de la nature particulière du milieu journalistique. Au Québec, il n’existe pas de regroupement obligatoire des journalistes au sein d’un ordre professionnel. »
…
En d’autres mots, inutile d’être membre de la FPJQ pour être journaliste au Québec.
…
« Ni le titre de journaliste, ni l’acte journalistique ne sont réservés à un groupe particulier de personnes. »
C’était surtout l’essentiel de mon propos, puisqu’on m’avait demandé de m’exprimer sur cette question, car des blogueurs semblaient prendre cette nouvelle résolution de la FPJQ comme une sorte d’affront.
Là-dessus, je dis oui: La FPJQ cherche des moyens de différencier les journalistes professionnels des journalistes citoyens ou des blogueurs. C’est un geste normal venant d’une association de journalistes professionnels.
Et je dis aussi non: Cette résolution ne change en rien la dynamique actuelle en information, qui sera toujours de plus en plus nourrie par des « professionnels », des « citoyens » ou des « experts » que l’on invite pour commenter l’actualité (l’exemple du Club des Ex, par exemple… Sont-ils journalistes professionnels? Non. Font-ils un travail utile? Oui).
@ François Lacombe.
Concernant Josée Boileau qui avait été exclue de la FPJQ, voici quelques extraits de la réponse à ce sujet de Claude Robillard, secrétaire-général de la Fédération:
« Nous n’avions pas accepté la demande
d’adhésion [de Josée Boileau] alors qu’elle était devenue rédactrice en chef du Journal du Barreau. »
« La raison: ce journal était considéré comme un organe corporatif et non comme une entreprise de presse. Il relève directement de la direction des communications du Barreau et sert les intérêts et plan d’action du Barreau, ce qui est légitime, mais n’en fait pas pour autant un organe de presse. »
[…]
« Mais aussi, outre les grandes discussions sur ce qu’est une entreprise de presse et le contrôle de qualité qu’elle doit exercer, il faut regarder les choses sous un angle pratique. »
« Il est strictement impossible pour nous et pour qui que ce soit d’évaluer la qualité du travail d’une personne voulant être membre pour juger si elle peut l’être ou pas. Tu imagines le cauchemar kafkaïen? Recevoir des tonnes d’articles, de photos, de topos (et ça c’est pour ceux qui ont un travail
visible. Que faire des pupitres, affectateurs, directeurs de l’ information etc?) et essayer de voir si c’est du journalisme? Essayer de voir si seul l’intérêt public est poursuivi? Etc… On nagerait dans l’arbitraire total. »
« Le système actuel permet à des médias patronnés par un organisme quelconque d’être reconnus comme entreprise de presse pour peu qu’ils puissent faire la preuve de leur indépendance rédactionnelle. Le Trente est un exemple. Nous sommes l’éditeur, mais la rédaction fait bien ce qu’elle veut dans le cadre de la politique d’information inscrite dans les règlements. Le Trente n’a pas pour mission de servir la Fédération mais d’éclairer le public sur les questions de journalisme. »
« Il peut certes y avoir d’excellents articles dans le journal du Barreau, là n’est pas la question. On peut sans doute en trouver dans la publication de la SQ s’il en existe une, ou dans n’importe quel imprimé, voire dans la Pravda de la belle époque. Mais il reste pertinent de savoir quels sont les
intérêts poursuivis par ces publications. »