Un pigiste de Quebecor a eu les jambes sciées en recevant cette entente de cession de droits d’auteurs que TVA Publications (une filiale de Quebecor qui édite les magazines 7 Jours, Clin d’œil, Star Inc., Échos Vedettes, Dernière heure) impose désormais à ses journalistes pigistes.
Elle ressemble étrangement à l’entente que l’hebdomadaire ICI veut pousser dans la gorge de ses collaborateurs, et que l’Association des journalistes indépendants du Québec a vigoureusement dénoncé.
Voici, entre autres, ce que TVA Publications exige de ses pigistes:
Je cède à TVA tous mes droits, titres et intérêts (y compris les droits d'auteur)
relativement aux Oeuvres passées, présentes et futures transmises ou à être transmises à TVA, le tout de façon exclusive, irrévocable, à perpétuité, pour le monde entier et pour toute exploitation et reproduction d'une partie ou de la totalité des Oeuvres sur tout format et tout support (y incluant en format individuel, collectif, électronique, en recueil ou dans des banques de données).Je renonce également à tout droit moraux sur lesdites Oeuvres et reconnais que TVA peut corriger, modifier ou adapter à ses normes et besoins le tout ou une partie de
l'Oeuvre.
Sur la question des droits moraux, l’AJIQ disait ceci à propos du contrat du ICI :
Un travailleur qui renonce à ses droits moraux renonce à l’intégrité professionnelle de son travail. Par exemple, un article sur un évènement culturel […] pourrait être utilisé pour faire de la publicité sur le même évènement culturel.
*
C’est encore une fois l’histoire pitoyable d’une grosse entreprise qui tyrannise les éléments les plus vulnérables de son organisation: les journalistes pigistes sous-payés, qui n’ont ni sécurité d’emploi, ni avantages sociaux, ni congés payés, et à qui l’on demande en plus céder leurs droits d’auteurs au risque de ne plus pouvoir travailler pour ladite grosse entreprise.
J’espère que ceux qui imposent ce contrat à leurs pigistes ont du mal à se regarder dans le miroir.
- L'AJIQ réagit (tout en regardant l'inauguration d'Obama): "J'encourage toutes les personnes concernées à me contacter par courriel, à ne pas signer, à résister. Il en va de notre crédibilité et dignité. Car oui nous le pouvons, oui nous le devons."
- Réaction aussi de Steve Faguy, et journalisme à la pige 101 chez Marie-Julie.
Est-ce le document original? Ils pourraient au moins corriger les erreurs!
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Moi, ce que j’espère, c’est qu’un jour, les lecteurs et les lectrices
de ces publications Quebecor sont responsables également
du traitement qu’on inflige a ces « travailleur de l’information ».
D’ailleurs, même le travail des travailleurs du sexe est mieux respecté
que par les administrateurs de Quebecor Médias.
Le pire dans tout ça, c’est que cette stratégie d’affaires n’est même pas valable d’un point de vue strictement financier.
C’est un peu comme si on appliquait le fordisme dans une société post-moderne…
Un moment donné, chez Quebecor, on va tellement diluer le produit écrit, tellement le malmener que celui-ci va devenir aussi attrayant qu’un produit japonais AVANT la Seconde Guerre mondiale.
Le modèle d’entreprise et d’intégration verticale totalitaire de QM est si peu viable et profitable a long terme que ça me rend triste pour le fondateur de cette entreprise.
Il est loin le temps ou les comptables et les gestionnaires ne menaient PAS la barque dans ce conglomérat.
L’avenir de ce consortium ?
Devenir la première usine du cervotariat du XXIe siècle.
Dommage. Boycott nécessaire ? Non, la médiocrité et le nivellement par le bas viendra a bout de l’ambition d’un empereur qui règne comme Neron
ou Calligula sur ses loyaux sujets…
Yeah, « premier sur la nouvelle » et « dernier dans le respect de son personnel ».
On n’arrête pas le progrès, on le méprise…
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@:Steve Boudrias
quoi, c’est tout?
@ Martin Guindon
Cher monsieur, je suis flatté d’être interpeller pour la première fois de cette façon sur ce site.
Habituellement, on me dit que je ne suis pas assez concis.
Êtes-vous sarcastique dans votre commentaire ?
Je l’ignore mais peu importe.
Voilà ce que j’ai a dire :
1) Même en tant que simple lecteur ou consommateurs des produits Quebecor,
je suis tout de même redevable a ce consortium d’être avant tout Québécois dans ses fondements.
2) A de très nombreuses reprises, mon opinion (parfois bonne, parfois mauvaise)
a été reprise de manière très fidèle a l’esprit de mes textes – que ce soit dans le journal de Montréal
ou dans le ICI. Et ce, contrairement a La Presse ou au Devoir car dans la première on interprétait mon opinion en fonction de la politique éditoriale en cours et dans la seconde publication, on m’attribue un DEC a 19 ans alors que j’avais bien écrit un DESM
En plus, dans le Devoir, on s’amuse a réduire mon texte et a en changer le titre comme si on avait élevés les cochons ensemble. Je n’ai jamais eu ce type de problème avec le journal de Montréal.
Enfin, je n’en ai jamais eu jusqu’au changement de garde chez Quebecor avec la mort de Pierre Peladeau.
Tout comme je n’ai plus pris la peine de prendre la plume pour écrire au Devoir afin de faire connaître mes idées dans leurs colonnes depuis le changement de direction occasionnel par l’appel culturel de madame Lise Bissonnette – pour laquelle j’ai la plus grande admiration encore aujourd’hui.
J’ai d’ailleurs rencontre et poser une question démocratique a cette dernière et sa réponse étoffée et respectueuse de ma curiosité de simple lecteur original m’a impressionné.
Bref, tout ça pour dire une chose essentielle : Quebecor Medias, c’est un peu comme la soupe Habitant – il y a un petit peu de nous autres la-dedans.
Et même si j’ai liberté de dire ce que je veux selon une relative impunité sur cette tribune privilégiée que m’offre monsieur Proulx et le VOIR,
je me dois d’être juste envers l’entreprise critiquée.
Pourquoi ?
Parce qu’on ne crache pas dans la soupe pour en faire plus ou simplement parce qu’on manque de bouillon.
Non, je crois simplement que l’on peut utiliser la convergence des médias a bon escient.
A condition de comprendre une chose importante :
le respect d’un patron envers le travail bien fait et exigeant de ses employés
marquent aux yeux de la population le degré d’intérêt que vous portez vraiment a leur désir d’être réellement bien informé.
Sinon, a moyen ou long terme – les choses vont tellement vite de nos jours en communication –
la création de plus de profits se fera au détriment d’une meilleure réputation
a l’extérieur du lectorat ou du public constamment perçu comme cible
au lieu d’être perçu comme des acteurs potentiels de la nouvelle
ou les principaux responsables de la fierté qu’un pigiste ou un chroniqueur-vedette peut ressentir a l’idée d’écrire, de parler ou de réfléchir librement pour un fournisseur de contenu comme PKP.
Mais ou est la promesse de contenu varie si tout peut être regarder n’importe ou parce qu’on manque d’espaces a combler pour faire tenir en l’air une publicité pour le groupe, un annonceur ou un ami du domaine artistique (enfin du showbizzz, devrais dire) ?
Enfin, ce que je critique, ICI, encore, c’est le mauvais usage de nos fonds publics a des fins d’ecrasement de la liberté d’expression et au droit inaliénable a bien gagner sa vie des le début en tant que agent secret de l’information
Est-ce trop demander a une entreprise qui a eu de l’aide de la SGF et de diverses organismes publics dans le passe et encore au présent d’offrir aux abonnés des différentes publications de Quebecor Medias un contenu qui respecte a la fois la force de travail des pigistes et le pouvoir d’achat des clients de la machine ??
J’espère que non, sincèrement… Sinon, cette histoire-la pourrait devenir politique.. Et ce n’est certainement pas ce que nous voulons.
L’intervention de l’état dans le secteur prive, pourtant, c’est très a la mode en ce moment…
Qu’on se le dise…
.
Vous voulez une idée de la philosophie de la révolution en cours
dans le domaine des big shot médiatique ?
« Revolution is not a dinner party. »
– Mao Tse-tung, fondateur du Parti Communiste chinois
– Jim Rogers, auteur de « Bull in China »
(l’anne du boeuf commence bientôt dans l’usine populaire du monde capitaliste)
Alors, lorsqu’on vous demande d’abandonner vos droits d’auteurs pour toute forme d’exploitation dans le monde,
moi, en tant que démocrate québécois, je me demande ce que deviennent mes simples droits
en tant que citoyen, en ce moment.
Eh bien, ils sont sacrifier sur l’autel de l’économie a TOUS prix.
Ou est le livre rouge des capitalistes ?
Il est partout ou l’on vote
« L’économie d’abord, OUI »
Avant de secourir la population du pays…
Personne ne vit en vase clos et René Levesque était partie prenante de la grève qui a donne naissance au journal pour lequel il refuserait certainement de collaborer aujourd’hui si il constatait ce type d’injustice…
D’ailleurs, qu’en pense Claude Charron quand de jeunes ou moins jeunes pigistes jouent le « match de leur vie »
dans ce type de « négociation » ou « rétrocession » du fruit de leur travail a une entreprise qui pille ses plus faibles collaborateurs en les maintenant en vie dans de si piètres conditions ?
Et ou est Denise Bombardier et son moralisme de salon quand il s’agit de parler des orphelins de PKP ?
Dans l’auto-censure bien sentie, moi je dis !
Et que dis la grande gueule anti-capitaliste Falardeau dans le ICI ?
Ah, oui… Il parle de hockey junior en patinant sur la bottine !!
Sot sot sot solidarité ????
je blaguais à la moitié… n’empêche que j’aime vous lire.
Merci, ca en fait au moins un.
N.B. : je n’ai aucun merite car je ne lis pas le « 7 jour » pour comprendre le monde d’aujourd’hui.
Sûrement le seul.
Il doit être nouveau, le pigiste. C’est un vieux débat, l’équivalent faisant déjà partie des bons de commandes émis aux pigistes depuis belle lurette.
Il serait intéressant de voir l’équivalent chez les autres ‘grands’: Transcontinental, Gesca, Rogers et compagnie.
Loin de moi l’idée de défendre TVA Publications – ou quelque autre boîte d’ailleurs -, mais force est d’admettre que dans la charmante jungle du journalisme indépendant de chez nous, comme il n’y a absolument rien qui s’apparente à une solidarité, on en arrive effectivement à accepter de telles clauses. Être souvent payé le même prix au feuillet qu’il y a 15 ans est aussi accepté. Parce que le jour où l’on envisage demander plus, il y en a plein qui sont prêt à le faire pour moins.
Alors? On fait quoi? On fait une petite montée de lait anti-Péladeau de temps en temps, puis on ferme nos gueules et on se remet au boulot. Les journalistes qui auraient le poids politique et social pour faire une différence ont (pour la majorité) un poste et un bon salaire, et pas ces conditions-là. Les autres, ils ont un loyer à payer, et bouffer de temps en temps, ça ne fait pas de tort non plus.
@ Benoit Bisson
Mon expérience: je n’ai jamais signé de cession de droits chez Transcontinental (Affaires Plus et ELLE Québec). Le magazine Jobboom (de Quebecor) ne fait pas non plus signer de tels papiers.
À L’Actualité, on achète un droit de publication pour l’imprimé et le Web, mais les droits d’auteurs restent la propriété du journaliste.
Chez Gesca, on peut faire passer votre texte dans tous les journaux de Gesca (de La Tribune au Nouvelliste) sans vous rémunérer. Tant que ça restera comme ça, vous ne lirez certainement pas un de mes textes dans un journal de chez Gesca.
Même au Voir, les textes nous appartiennent après un an (c’est ce que j’ai dans mon contrat, en tout cas). Et même là, il m’est arrivé que les gens chez Voir me « forwarde » des demandes de « republication » d’un texte d’abord paru dans Voir (pour un manuel scolaire, par exemple) et personne chez Voir n’a exigé de recevoir une partie de mes droits.
La réalité, c’est que dans la plupart des magazines « sérieux » au Québec, les droits d’auteur sont tout ou en partie respectés. Il y a encore beaucoup, beaucoup de travail à faire. Mais à mon sens, l’attitude de TVA Publications et du ICI représente le pire que j’ai vu en 8 ans de journalisme indépendant.
Et en ce qui concerne le droit de « demander plus ». Il se demande. Mais il faut livrer la marchandise. Les rédacteurs en chef sont contents d’avoir un pigiste qui livre des textes bien fignolés, à temps, et qui n’ont pas une faute aux deux mots. Et ils sont prêts à payer pour ce genre de service.
On en a une journaliste qui aurait le poids politique de faire changer les choses mais qui dort au gaz. Son nom: la ministre de la culture Christine Saint-Pierre.
Mme Saint-Pierre, la parole est à vous.
Je ne suis pas d’accord avec B.Bisson.
Ce n’est pas un simple bon de commande mais un contrat qui doit être signé. Un contrat qui demande qu’on cède tout….Encore plus que le ICI.
Gesca ne m’a jamais fait signé un tel contrat, ni Rogers, ni Transcontinental. Même si les contrats de ces deux derniers sont discutables, ils ne vont pas aussi loin.
Je me sens si seul sur cette planète..
:-D.
Gesca aussi fait suivre les demandes de reproduction et je touche 100 % des droits d’auteur. La Presse ne me demande rien. Le seul point négatif est que mon article peut être reproduit dans l’ensemble des quotidiens sans rémunération supplémentaire, en effet.
Sauf que Voir n’est pas sans tâche. En 2000, l’hebdomadaire a menacé les pigistes qui ne signait pas leur contrat de ne plus utiliser leurs services…Pas très gentil. C’est expliqué ici : http://www.ajiq.qc.ca/communiques/lajiq-lance-un-appel-a-lappui-du-public.php
D’ailleurs, il existe toujours un recours collectif contre Voir, Gesca, Trancontinental et cie à ce sujet. L’historique des communiqués de l’AJIQ est truffée d’histoires de non respect des droits des journalistes indépendants : http://www.ajiq.qc.ca/communiques/
Mais Quebecor atteint vraiment un sommet dans le non respect des pigistes et journalistes. Vraiment.
Je n’ai pas vécu la « crise des pigistes du Voir » en 2000. Ça fait quand même 9 ans…
Depuis ce temps, les contrats de piges au Voir se sont assez amélioré.
Nous avons nos textes publiés sur Eureka sans rémunération, certes, mais il faut se dire aussi que nous avons nos textes aussi publiés partout sur le Web, sur mon blogue. Et je partage les revenus publicitaires sur mes textes publiés sur mon blogue. Je trouve ça fair.
Non, vraiment, ça fait longtemps que je le dis, faudrait que l’AJIQ update ses dossiers de temps en temps!
Il y a effectivement eu une crise il y a presque une décennie au Voir, mais les choses se sont passablement améliorées depuis. Sinon, j’aurais été le premier à rendre mon tablier.
Tout ça, c’est la faute à Patof!
Oui, oui, tout ça est une conséquence de l’aventure Patof vécue par TVA dans les années 70… et maintenant, Quebecor, en grand sage, s’en inspire! Je vous explique…
TVA diffusait les émissions de Patof, mais Patof demeurait la propriété exclusive de Jacques Desrosiers…. En gros, Patof, avait une super belle vitrine pour vendre ses propres bébelles!!! Bon TVA, gagnait pas mal aussi avec les revenus publicitaires, mais bon… quelques années plus tard, TVA se dotait d’un bureau de droits dérivés…
Morale de cette histoire : Une compagnie doit toujours garder la main mise sur les clowns qu’elle emploie.
Des journalistes chez Quebecor, avouez qu’elle est bonne… 😉
Et la cote des produits dérivés vendus dans la boutique de la SRC, elle est meilleure ?
Je pose la question, je le sais pas…
@ C. Gladel
Je sais bien qu’il s’agit d’une lettre à signer. Ce que je dis, c’est que ce que l’on y retrouve est déjà actuellement compris dans les bons de commandes émis par TVA Publications depuis des années, et qu’en émettant une facture pour ledit bon de commande, on admet accepter lesdites conditions.
@ Steve
AJIQ et FPJQ devraient mettre à jour leurs dossiers et synchroniser leurs actions.
BBisson : non juridiquement ce bon de commande est nul car pas signé….
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Ça y est ! C'est fait. J'ai maintenant un autre rendez-vous, un autre signet internet quotidien
En ce qui concerne la fameuse entente de cession de droits que les magazines de TVA Publications envoyaient
Michel Vézina, chroniqueur littéraire à l'hebdomadaire ICI depuis 2002, signera demain sa 299e et
On en a maintenant la preuve : des textes de l’hebdomadaire ICI se retrouvent dans le Journal de Montréal
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Vous vous souvenez de ce contrat que TVA Publications avait envoyé à ses journalistes pigistes, contrat